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La tristesse d’Olympia.

Qu’une affaire de famille s’étale dans la grande et la petite presse (la presse tinette), presque toujours le drame est sordide. Il se passe dans des milieux qu’on n’imagine que chez les Karamazov visités par l’assistante de la sécurité sociale. C’est une spécialité des presses locales, une histoire de quartier, lui, un ivrogne chômeur, elle, une Lily-tout-le-monde qui ne sait ni lire ni écrire. Le rédacteur-rapporteur déballe les faits avec délectation. Il perd son portefeuille sur les lieux du cambriolage et elle se fait prendre dans « a hypermarket » en dissimulant une casserole sous son manteau, tout en étant enceinte jusqu’aux dents et ça fait beaucoup ! Bref, des cons, délinquants nés qui seront tellement salés par des juges sidérés d’avoir à juger ça, que si ça n’avait dépendu que d’eux, le couple infernal prenait la perpétuité.
J’exagère à peine. Lisez la Meuse de temps en temps, vous en lirez peut-être des pires.
Du côté du fric, jamais d’histoire. Tous d’honorables citoyens, toujours très bien cotés, quelques fois médaillés, grand-croix du mérite certifiés Léopold II première classe. Rares sont les défaillances. Pour un Armand De Decker sous les projecteurs, tout le reste du Kazakhgate dans l’ombre, même le dernier fléché, Didier Reynders, vous n’y pensez pas, fissa à la présomption d’innocence. Des indignations s’élèvent, Olivier Chastel entre en transe, c’est quasiment la fin du monde. Le premier cercle des calvities opine.
Le petit rédacteur ironique des deux demeurés de tout à l’heure, trempe sa plume dans la sueur de la frousse qui ruisselle de son front. C’est pas le moment de dire du mal de ceux qu’ils considèrent comme ses seconds employeurs.
Pourtant, le fric étant l’objectif absolu, des affaires qui ne devraient pas nous revenir, nous reviennent quand même parce que les riches finissent par vider leurs querelles d’argent au grand jour et que, jusqu’à preuve du contraire, tout le monde peut savoir facilement tout ce qu’ils disent devant les tribunaux.
Alors, quand la presse généraliste regarde ailleurs, il y en a une autre, heureusement, qui abandonne le couplet facile de la femme enceinte qui passe une casserole sous son manteau, parce que, comme dit Macron, les feignants ne valent rien.
C’est pour nous faire savoir qu’il s’en passe de belles aussi dans les beaux quartiers ! Même les milliardaires s’en balancent des saignantes ! On y côtoie des diplômés de l’ENA perdre leur sang-froid et devenir vulgaires !
C’est dans un journal économique « Challenges » que j’ai puisé une information qu’on aurait crue destinée aux brèche-dents !
Une bataille d'héritage à plus de 2 milliards d'euros au sein de la famille Hermès, la holding H51, membre du CAC 40 dis-donc ! Autre chose que les deux thunes que Lætitia se garde comme souvenir du chanteur.
Chez ces gens-là les batailles pour le fric sont toujours très compliquées, dame quand on s’entoure d’une flopée d’avocats, mettez vous à la place de ces professionnels de la casuistique, on fait traîner tant qu’il y a du jus à l’honoraire, et puis les haines aiguisées par les magots dissimulés partout, des îles Caïman aux banques Européennes en passant par le Grand-duché de Luxembourg, les belles âmes connaissent. Le juge champion de la maïeutique, ce n’est pas pour demain.
Donc le Hubert Guerrand-Hermès casse sa pipe il y a deux ans avec, croyait-on, pour seule héritière sa fille Olympia, promue au conseil de surveillance du groupe, selon la clé de répartition entre les différentes familles, car Hermès c’est la famille buse de poêle. À un point tel qu’on avait oublié un fils adultérin d’Hubert, un certain Edmond.
Vous feriez quoi à la place d’Edmond qui voit sa demi-sœur Olympia manger sous son nez du caviar Petrossian « œil du tigre » à la louche ?
L’Edmond s’était bien pointé à Paris histoire d’essuyer une larme sur un faf de 500 €. Olympia avait cru s’en défaire en lui laissant en souvenir une paire de boutons de manchette, et les agendas de son vieux qu’elle s’apprêtait justement à descendre à la voirie.
Erreur fatale !
Ces agendas prouvent qu'Hubert Guerrand-Hermès vivait en France à temps plein (embrouille semblable à l’affaire Hallyday). Sous le terme "chasse" ou "chasse à la bécasse" se dissimulaient d'autres loisirs, plus intimes, qu'une simple passion cynégétique, il notait, le bougre, tous ses placements off-shore, ses combines quasiment pathologiques pour échapper au fisc français, un pactole de 2 milliards d’euros !

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Du coup l’Edmond exige que la succession soit organisée selon le droit français, avec les impôts y afférant. Bruno Lemaire, ministre des finances, se pourlèche les babines et voue à l’Edmond un culte quasiment honorifique d’Etat !
Edmond estime qu'il doit avoir la main sur 2 milliards d'euros, une somme qui monte tous les jours en raison de la hausse extravagante des cours d'Hermès, qui a triplé depuis le décès de son père.
Olympia, prétextant que la succession gelée, ne pouvait payer les frais de la maison de Floride où résidait Edmond, celui-ci et sa mère – l’ancienne maîtresse d’Hubert – en ont été expulsés du jour au lendemain, en toute élégance.
Faites le coup à Charles, le jour où Louis cassera sa pipe, pour voir la réaction du premier ministre, si son vieux vous a hébergé dans un deux pièces de 50 M² en raison d’un vague remord sentimental, pour voir comment l’huissier vous bottera les fesses, si vous n’allez pas assez vite pour fourrer vos affaires dans une valise ?
Peut-être bien que le chômeur-ivrogne, même sans un rond, vous aurait laissé dans son kot gratos tout le temps qu’il sera en tôle, pas ces gens-là.
La Meuse se trompe parfois.
Les grands seigneurs ne sont pas toujours du côté où la gazette veut qu’ils soient.

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