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Clash sur RTL-Tvi.

Le « C’est pas tous les jours dimanche » a complètement foiré sur RTL ce 3 juin !
D’abord le scandaleux coup de pouce à Didier Reynders pour le lancement de sa campagne électorale. Un quart d’heures presque de politesse et de rond-de-jambe du présentateur Deborsu en petite forme, pourtant très au point dans le genre.
Et qu’a-t-il dit des événements, le futur candidat Reynders à Bruxelles ?
Subodorant la radicalisation des Flamands de la capitale pour le Thyl Ulenspiegel anversois, Reynders s’est radicalisé aussi. Après le drame de Liège, le voilà relancé pour la peine incompressible et la détention à vie pour des individus inamendables. Tout le monde sait que Didier espère refaire à Bruxelles le coup de Charles Michel au gouvernement, se mettre en ménage avec la N-VA.
Il court évidemment le risque de perdre son pari. Si les socialistes ne perdent pas trop de voix à Bruxelles et que la N-VA n’en gagne pas, Didier n’auras pas un temps suffisamment long entre le résultat des élections communales et la mise en place des nouveaux collèges, pour s’affirmer résolument amoureux de Laurette Onkelinx et unir leur destinée dans les années à venir. Donc, c’est difficile quand on est Bruxellois par intérêt électoral, comme Laurette aussi d’ailleurs, de compter sur son propre enracinement et sa popularité pour émarger dans les caisses municipales affectées à nos nouvelles élites, dès le 14 octobre 2018.
On aurait quand même aimé que Deborsu pose la question qui fâche au libéral militant, à savoir que Reynders, comme son compère Junior, est toujours attaché à la théorie du ruissellement de Reagan qui consiste à nous faire croire que plus les riches s’enrichissent, plus les pauvres en profitent. Or, si les milliardaires ont pratiquement doublé leurs profits de ces dernières années, les pauvres se sont appauvris à peu près des mêmes pourcentages. Ce qui contredit totalement ces libéraux qui pourrissent la vie des petites gens, selon Daniel Cohen, économiste de la rue d’Ulm (normale sup), très écouté en France.
Le clash du dimanche, c’est devenu une tradition chez Deborsu, comme une seconde nature. Le bonimenteur de rue aux boules vertes et rouges ne pouvait rater l’occasion de pousser son caddie à Rochefort, ville du tueur salafiste, connu pour ses exploits boulevard d’Avroy.
Il ne s’est pas contenté de recueillir les avis des Rochefortois sur leur dangereux voisin, il a osé frapper à la porte des parents du jeune meurtrier ! Comment qualifier cette indécence ? Comme si cette mère n’avait pas assez de malheur comme cela !
Il s’est pris un râteau à juste titre. Sa direction, au lieu d’écraser le coup et mettre la séquence au panier, a montré Deborsu et son caddie devant la maison, prêt pour cette interview indécente, tandis qu’on floutait les visages des parents indignés.
Mais, l’homme n’en est pas resté là. Juste après l’inénarrable Emmanuelle Praet bien connue pour ses positions progouvernementales, Deborsu a eu au bout du fil le père de Cyril Vangriecken, une des trois victimes de Benjamin Herman. Fâcheuse idée, le père s’est déchaîné contre le ministre de la justice, Koen Geens, coupable de relâcher des délinquants.
Koen Geens venait tout juste d’affirmer qu’il ne démissionnerait pas.
L’interview d’un père qui perd son enfant, c’est casse-gueule pour un journaliste ! Il ne peut en aucune manière désavouer un pareil témoignage, sans passer pour un salaud !
Deborsu à l’art d’interrompre ce qui le gêne. Il a quand même dû s’y prendre à deux fois pour ne pas couper trop sèchement l’autre qui était remonté.

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Indépendamment de l’incongruité de rire d’une situation dans laquelle l’interviewé a perdu son enfant, la gueule de Deborsu consterné aura été un grand moment de théâtre.
J’ai même cru – c’est horrible ce que je vais écrire – mais j’en sentais Deborsu capable, dire au père malheureux comme on peut l’être dans un cas aussi tragique « Votre femme doit s’en vouloir d’avoir calé au volant de sa voiture au moment où il ne fallait pas !». Il aurait pu, comme on sait l’homme avide d’effets, gloser sur les femmes au volant !
Oui, je sais c’est horrible, mais les personnages de cette émission qui devraient nous informer et pas déformer des faits, sont devenus, au fil du temps, un sacré outil de propagande du pouvoir libéral en place.
Le fait que la RTBF ait jeté le gant, le public se délectant de la faconde de Deborsu, rend plus que jamais cette émission cruciale pour le microcosme libéral. Et il est infiniment regrettable qu’aucun contre-feu n’en atténue plus le caractère néfaste.

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