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Encore le revenu universel.

Et voilà le débat sur le revenu universel reparti !
Il fallait s’y attendre. Cela démange la droite et produit de l’urticaire à une certaine gauche. Chose curieuse, ces mêmes effets produisent bonheur et contentement dans les mêmes milieux !
Cette controverse n’est donc pas une affaire droite/gauche, mais bien une philosophie contre une autre.
C’est pourquoi ce débat est intéressant.
Un article du magazine 7/7 m’a donné l’envie de remettre ça…
Je me suis souvent répandu sur la question dans plusieurs blogs. Je suis pour le revenu universel pour un tas de raisons que personne dans les détracteurs ne réfute. Et pour cause, dès qu’on part sur le terrain philosophique, on ne voit plus personne ! Pourquoi ? Mais parce que le système économique étant profondément immoral, comment voulez-vous qu’ils réfutent des arguments moraux !
Ils préfèrent tous aborder le sujet par l’économie libérale et trumpienne, pour nous assurer que les pauvres n’y gagneraient rien.
À mon sens, je me répète, le revenu universel bien compris changerait complètement la donne faisant une autre société que celle dans laquelle nous pataugeons aujourd’hui.
Les rapports entre les subordonnés et les supérieurs changeraient du tout au tout, puisque les premiers auraient de toute manière un viatique en cas de rupture.
Est-ce que vous vous rendez à cette évidence ? Quel bouleversement cela ferait dans des domaines aussi hiérarchisé que l’entreprise, alors qu’on y vit toujours comme au moyen-âge ?
Quoiqu’on dise, les pauvres d’entre les pauvres auraient de quoi ne pas crever de faim, ce qui pour ceux qui sont à la porte des œuvres distribuant des repas gratuits une fois par jour, savent ce dont je parle.
Enfin, point important, cela permettrait de revoir l’imposition des particuliers de faire en sorte que ceux qui ont de bons revenus et à priori n’ont qu’un intérêt thésaurisant de ce pécule généralisé, se verrait taxer en conséquence à la fin de l’année.
En gros, de cette manière, le revenu universel ne serait en réalité distribué qu’aux faibles revenus et surtout à ceux qui n’en ont pas du tout.
Ce modeste pécule rendrait nos sociétés moins serves, permettrait aux artistes qui vivent d’art et d’eau fraîche une plus grande latitude de création, enfin ce pécule pourrait évoluer en fonction des services rendus à la population et à l’art. Elle mettrait aux supplices les employeurs pour trouver de la main-d’œuvre qui ne se louerait pas pour faire n’importe quoi, ferait tomber à rien le problème du chômage et raccourcirait l’écart entre les riches et les pauvres par le pied-de-nez moral de ces derniers !
Je ne comprends pas que le PTB soit réticent à cette demande !
Ceux qui y réfléchissent dans ce parti n’ont, me semble-t-il, pas pris tous les éléments en considération. Ils n’ont vu l’universalité du revenu que par le petit bout de la lorgnette du monde libéral. Ils me déçoivent un peu.

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Les chercheurs de l'université d'Anvers sont tombés dans le panneau de la droite eux aussi, le parti de Junior qui voit une aubaine dans le revenu universel en imaginant que ce revenu ne viendrait pas en supplément de tous les autres, y compris les pensions, les allocations de maladie et de chômage. Il les supprimerait !
Ils englobent même les allocations familiales dans le paquet des suppressions dont ils rêvent. Ils salivent à la seule idée des fonctionnaires qu’ils pourraient déboulonner dans les services du chômage, pension et invalidité.
Mais non, ce n’est pas ainsi qu’il faut voir les choses, chères âmes inquiètes. Il ne serait touché à rien, cette allocation universelle viendrait en supplément, puisque ceux qui ont largement de quoi vivre sans elle rendrait à l’État ce qu’ils en avaient pu percevoir sous forme d’imposition fin d’année.
Là, vous commencez à comprendre chères êtres trop sensibles. Ce capital à répartir entre les citoyens les plus pauvres rendrait les riches beaucoup moins riches, parce que cet argent, il faudrait bien le trouver quelque part.
Il n’y a même pas plus révolutionnaire que cette formule !
Qu’est-ce que je lis au contraire de la part de nos flèches anversoises ?
Le système est évalué à 94 milliards d'euros. On le financerait par la suppression d'avantages sociaux et une augmentation de l'impôt des personnes physiques, selon eux.
Tatata ! Un staff efficace pour récupérer les milliards de la fraude fiscale et une imposition sur les fortunes et les gros revenus seraient suffisants.
Alors, hein, les amis des libéraux, sincèrement, vous n’allez pas quand même essayer de convaincre toute la gauche de faire passer ce système pour exécrable ?
Vos évaluations sont fausses, vos calculs sont bidons et vous êtes de mauvaise foi.
Il est impensable de le mettre en pratique dans l’économie actuelle. Là, je suis d’accord.
Le proposer pourrait peut-être faire réfléchir les électeurs à de profondes modifications de celle-ci, voire à imaginer autre chose ?

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