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L’Europe trumpienne.

Le traité de non prolifération de l’arme atomique signé avec l’Iran et dont Trump s’est retiré est de loin bien meilleur et offre plus de garantie que le traité en trois points qu’il vient de signer avec Kim Jong-Un.
Disons le tout net, Trump a été influencé par son gendre et Netanyahou dans son choix de rompre avec l’Iran, les élections de mi-mandat qui approchent, son ego et la nécessité de frapper les imaginations par du sensationnel ont fait le reste.
Cette politique à la découpe, dans l’incohérence et l’exhibition du moi, font de Trump un personnage dangereux. Son comportement peut avoir de graves conséquences et menacer des centaines de milliers de gens dans leur vie.

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Toujours est-il que bouffon, sénile ou manipulateur, devant l’homme avec ses trucs d’industriels retors les grandes industries françaises et allemandes implantées en Iran fichent le camp de ce pays, dans la crainte des représailles américaines.
Autrement dit, l’Europe n’a pas de politique en-dehors de celle des Etats-Unis.
Nous menons l’Europe à des lendemains dérisoires. Le jour où l’Amérique nous laissera complètement tomber, nous en serons réduits à vendre notre chemise.
Dans ces conditions, les pays qui voudraient imiter les Anglais et sortir de la pétaudière, sont autant cuits que ceux qui resteraient, puisque c’est toute la zone, coincée entre l’appétit de Poutine et le désintérêt de Trump. Nous sommes perdants parce que justement nous n’avons pas de politique commerciale, nous fonctionnons avec les règles et les arbitraires des Etats-Unis.
Cette non-politique nous la devons à l’organisation de l’Europe, à sa pléthore de fonctionnaires inopérants et sa Commission trop dépendante des États pour avoir une politique d’ensemble.
L’Europe va décider de son avenir fin du mois dans une réunion sur l’immigration. À cause de la N-VA et du goût de Charles Michel pour le pouvoir, nous sommes classés avec la Hongrie, l’Autriche et la Pologne dans les pays hostiles à l’immigration.
Si tout se passe bien, et que l’Europe ne devient pas une forteresse dont rêve l’extrême droite, la réunion de l’OTAN, ensuite, tombe à pic pour nous faire savoir que nous n’en avons pas terminé de jouer avec notre destin.
La Commission de Jean-Claude Juncker parviendra l’an prochain au terme de son mandat. Le croirait-on, elle était aux affaires depuis 2014 ! L’actuel président ne se représentera pas, sans doute va-t-il faire comme Barroso, négocier son carnet d’adresses, contre un poste dans la haute administration d’une banque.
Pour le successeur, la règle du « Spitzenkandidat » ne serait pas appliquée de façon « automatique ». Cela signifie que le chef de la Commission ne sera pas nécessairement issu de la formation politique qui remportera le plus de sièges aux élections européennes. Bien que le Parlement de Strasbourg ait promis de rejeter d’office tout autre candidat, cette menace de blocage ne pourra être effective que si elle est reconduite par la législature suivante.
Même avant les élections, on sait déjà que cela va enfoncer l’Europe un peu plus dans les magouilles et à défaut de se mesurer à Trump, ce seront Merkel et Macron qui feront la loi.
Comment faire fonctionner le bidule, si toute décision politique doit être légitimée par le Parlement européen et les gouvernements nationaux.
On voit comme fonctionne le conseil de sécurité de l’ONU avec le veto. Nous, c’est pareil en quelque sorte. Trump le sait bien. Il joue en Europe sur du velours.
La Cour de justice a eu du fil à retordre avec la Hongrie et la Pologne, violant les traités. Ces gouvernements ont défié l’autorité du droit européen, devant tout le monde, sans se gêner.
Varsovie s’était pendant des mois obstinée à refuser, dans l’affaire de la forêt de Białowieża, l’exécution d’une ordonnance des juges de Luxembourg – un événement sans précédent dans l’histoire de l’UE –, mais elle fait aussi depuis décembre 2017 l’objet d’une procédure inédite pour « risque clair de violation grave de l’État de droit ».
L’Italie suit le même chemin avec le refus de recevoir l’Aquarius dans un port italien.
Plus de soixante ans après sa création, le traité de Rome doit être révisé pour tenir compte du poids croissant, au sein de l’UE, de partis et de gouvernements qui contestent les logiques mêmes de l’intégration européenne. La Commission n’a pas renforcé son lien avec les citoyens. Les partis qui y participent sont en perte de vitesse. La politisation a écorné son image d’indépendance et sa légitimité technicienne.
Trump aura eu quand même un mérite, celui de nous révéler notre incapacité d’exister sans les États-Unis.

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