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La mémoire de l’eau.

Qu’on se le tienne pour dit, la plupart des recherches sur la nocivité de certains produits alimentaires favorisant le cancer sont fausses !
Comme d’ailleurs, la plupart des recherches sur d’autres disciplines médicales.
Il est vrai qu’il y a rarement des vérités datées par la science du temps qui ne soient complètement démolies le siècle suivant.
Cette constatation ne nous délivre pas de la sensation, bien réelle cette fois, que l’industrie alimentaire du productivisme libéral nous empoisonne à petit feu, pour nous filer des saloperies qui accroissent son profit.
Le meilleur moyen, est-ce d’accéder à la « vérité » en passant d’une contrevérité à une autre, une sorte d’application d’algorithme par tâtonnement sur nos produits alimentaires ?
À empiler les idées fausses, on finit par sortir une, qu’il faudra cent ans pour réfuter !
Je vous dis ça en feuilletant un bouquin édité en 1905 « Le médecin des familles ». Heureusement qu’une bonne partie de la population était incapable d’acheter le livre par manque d’argent, sans quoi cela aurait été l’hécatombe. L’estimé auteur, par ailleurs docteur en médecine, a exercé son art jusqu’à un âge avancé. C’est dire les dégâts !
Cent ans plus tard, le bougre a des successeurs.
Au tournant du millénaire, deux chercheurs ont analysé 50 ingrédients d’un livre de recettes. 40 étaient déclarés « douteux », voire franchement « dangereux » !
Ce qui fit dire à ces chercheurs que pratiquement tout ce que nous mangeons pourrait nous filer un cancer !
En réalité, fonder une théorie générale sur trop peu d’échantillons aboutit à des conclusions hasardeuses, pour tout dire, improbables.
On entre de plein pied dans le monde d’aujourd’hui féru de sensationnel donnant lieu à un combat entre revuistes scientifiques. Ébahir le lecteur avant tout le monde, donne à l’éditeur six mois de bons ! Il ne donne aucune autre actualité, se contente d’allonger la sauce de sa petite merveille. Et les nouveaux abonnés ? Très important les nouveaux abonnés, adieu les coupures « …c’est alors qu’il sortit sa b… » (la suite réservé aux abonnés), si bien qu’on ne sait pas si c’est sa bitte ou sa belle-mère !
De ce point de vue Hawkins nous manque beaucoup. Il nous a fascinés dix ans avec ses trous noirs. On adorait la façon dont il nous parlait malgré notre peu de savoir, depuis son fauteuil roulant, par le truchement d’une machine à faire des mots pour lui. On peut même dire, tout en respectant sa mémoire, qu’il nous a servi pas mal de conneries, avec un aplomb dont on aurait cru le seul parti de Charles Michel capable !
Notez qu’à la même époque, il y avait mieux ! Jacques Benveniste affirmait que l’eau du robinet avait de la mémoire ! D’après lui, l’eau, en contact de certaines substances, conserve une empreinte de certaines propriétés de celles-ci.
À ce compte, Kim Kardashian devrait mettre l’eau de son bidet en flacons. Elle vaudrait des fortunes.

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Peut-être affirmera-t-on dans les milieux scientifiques en lisant ces lignes malgré mon insignifiance, que la concurrence est si vive entre les revues et l'appétit insatiable des médias, que les publications ne s’arrêteront pas à cause d’illettrés de mon espèce.
Pourtant un certain John Ioannidis, professeur de médecine à Stanford et quand on dit « Stanford » à nos élites, ils rentrent dans leur trou à rats la tête basse, donc John dégoise que « La majorité des articles publiés, même dans les revues sérieuses, sont mauvais ».
Là, il a dit mauvais. Il n’a pas dit faux !
Qu’entend-il par mauvais ? Mal écrits, mais justes ? Ou bouffonnerie pseudo scientifique qui, plus est, mal écrite ? Il en fit même un article intéressant « Pourquoi la plupart des études publiées sont fausses ».
Pour éviter l’émeute dans les facultés, il a très rapidement ajouté « depuis, quelques progrès ont été faits. ».
Les milieux autorisés ne s’autorisent pas tout, comme dirait Coluche. Ils ont des experts. C’est bizarre tout de même de faire « expert » dans des revues, alors que le métier consiste à dire que certains prix Nobel sont des farceurs et qu’ils vont le prouver. Que n’ont-ils découverts eux-mêmes la chose en produisant les correctifs d’usage pour descendre en flammes l’éminent qui s’est gouré !
Pour revenir au cancer, les sceptiques de l’élite de la science se basent sur des expériences refaites qui aboutissent rarement aux mêmes résultats.
Que les cancérologues ne prennent pas la chose tragiquement, il paraît que la médecine, l'épidémiologie, les essais cliniques de médicaments ne font guère mieux que les études sur la nutrition.
Une conclusion s’impose. Elle est d’ordre pratique. Un chercheur qui se trompe et qui nous sert une découverte à dormir debout est, malgré tout, cent fois plus utile, qu’un ministre qui a notre destin en mains et nous sort aussi des idées fausses. Le chercheur se trompe de bonne foi… enfin la plupart ! Trouver l'erreur, cela s’appelle le progrès.

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