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Voyou et démocrate.

L’argument favori de ceux qui se positionnent en faveur d’une liberté totale des rémunérations tient dans la foi que les sociétés libérales s’autoréguleraient par la loi de l’offre et de la demande, tenant compte des investissements. Comme s’il n’existait pas des abus de pouvoir et des prises de bénéfices sur salaire, mettant à mal l’avenir même de l’entreprise.
Dans la foulée, les mêmes sont unanimes à considérer que la plupart des critiques sur les rémunérations exorbitantes proviennent d’envieux qui restent en-dehors du cercle restreint de ceux qui le peuvent, attendu que s’ils étaient en mesure de le faire, ils n’y verraient plus aucun inconvénient.
On ergote sur l’origine des rémunérations. Après tout, si elles proviennent d’entreprises privées, c’est une question qui regarde l’employeur et les employés, généralement représentés par un syndicat. Sauf, bien entendu, dans le cas d’une entreprise ayant reçu des subsides de l’État, c’est-à-dire relevant d’une responsabilité devant les citoyens.
Mais quid des organismes publics employant des fonctionnaires, comme tous les traitements et avantages des fonctions de représentation dans la démocratie ?
Un rapport de Transparency International EU s’intéresse aux revenus annexes des eurodéputés. Voilà qui tombe bien dans un moment de tension entre les comptables de l’Europe et le Rassemblement national (RN), l’ancien Front national (FN) de Marine Le Pen. Il serait réclamé à cette dernière une pincée de millions d’euros que la dame aurait employée à rémunérer son personnel en ses locaux de propagande, plutôt qu’à des tâches relevant des députés RN européens.
Comment vivent nos représentants à l’Europe ? Pas mal, merci ! selon ce qui suit :
Les déclarations d’intérêts des eurodéputés, via l’outil Integrity Watch, traitent l’activité rémunérée en parallèle des mandats. Au moins neuf d’entre eux en ont tiré des revenus supérieurs à leurs indemnités d’élu, et dans la liste des trente eurodéputés ayant les revenus annexes les plus élevés, les Belges ne sont pas à la traîne. Ces situations sont le résultat de conflits d’intérêts, principalement d’activités de conseil ou d’avocat-conseil.
Ah ! ces professions libérales qui professent un tel amour de la démocratie qu’il en devient suspect !
Transparency International EU recommande à l’intention des institutions européennes et des parlementaires quelques précautions élémentaires, dont l’Europe se fiche bien. Elle aussi ne serait pas loin de considérer cet organisme comme étant le siège d’envieux et d’aigris, un peu comme le gouvernement Michel voit une manifestation de l’envie des « petites gens » s’exprimer dans une certaine forme du populisme.

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Cependant, il n’y a rien de plus raisonnable dans ce que recommande Transparency International :
– Interdiction pour les eurodéputés d’activités de lobbying en marge d’un mandat et instauration d’une période de carence pour les sortants ;
– Obligation de transmettre plus de détails sur la nature des activités conservées ;
– Amélioration du contrôle effectué par le parlement Européen ;
– Mise en place d’une autorité indépendante pour sanctionner les abus.
Pour Marc-André Feffer, président de Transparency International pour la France, « il est légitime de se demander si un parlementaire qui perçoit d’importants revenus annexes ou qui cumule des dizaines de fonctions, a le temps d’exercer efficacement son mandat parlementaire, en toute indépendance et sans risquer d’éventuels conflits d’intérêt ».
C’est exactement ce que l’on se demande en Belgique.
Le plafonnement des revenus annexes des parlementaires, et l’interdiction des activités de lobbying en marge d’un mandat, est dans le domaine du raisonnable.
Mais un cumulard de première, à l’instar d’un grand patron du CAC 40 est-il raisonnable ?
Je ne citerai pas de noms. Je ne dénoncerai pas de carrières. Il y a un site sur la Toile qui relève les noms des parlementaires cumulards.
Voilà quelques années que ce site existe. Cette situation est connue de tous. Apparemment, tout le monde s’en fout, surtout les intéressés.
Et on s’étonne que l’antiparlementarisme progresse, alors que se sont les parlementaires eux-mêmes qui l’alimentent par leur insatiable gloutonnerie.
Oui, il y a incompatibilités entre un mandat parlementaire et une fonction de consultant ou d’avocat-conseil, une activité de lobbying, etc.
Cependant, une partie des gens de pouvoir s’y emploie comme s’il s’agissait d’un sport ou pour un travail d’une association de bienfaisance.
Parmi nos élites, on dénombre pas mal d’avocats, de médecins qui n’ont pas dételer, possèdent cabinet et clientèle et à l’instar d’Armand De Decker ne sont pas manchettes sur les factures à leur clientèle.
On cite parmi les eurodéputés, Renaud Muselier, élu marseillais, président de la région Paca. Le type aurait mis en poche plus de 800.000 euros d'euros tirés de ces activités dans le milieu médical, à la tête de deux cliniques dans sa région.
Notre inimitable Bacquelaine, il est vrai n’est pas eurodéputé, mais ministre, le p’tit gars d’Chaudfontaine doit s’en fourrer aussi pas mal, de ses multiples casquettes et pas que médicales.
Il paraît qu’il est très aimé, très compétent, très serviable disent les très cons qui l’apprécient.
À ceux qui s’interrogent sur la façon dont ils s’acquittent de leurs nombreuses missions, on peut leur dire qu’ils n’y font rien ou presque, sauf de passer à la caisse tout à fait régulièrement et sans jamais oublier les dates.
Dire si je crève d’envie d’en faire autant serait faux. C’est une question de probité.
Me croire un vilain envieux aux maux de ventre irrépressibles, c’est une erreur. Ces gens me dégoûtent trop pour me vouloir comme eux.
Mais prendre leur place, oui, j’en ai envie ; mais pas pour m’en mettre plein les poches… pour leur botter le cul !...

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