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À la militante…

Faut-il revenir sur le cas Magnette et ceux qui considèrent le militantisme politique comme un travail ?
Non, ce n’est pas un travail.
On n’y perçoit pas un salaire, mais un défraiement qui n’est même pas décidé par l’électeur, mais par l’élu, hélas ! Ceux qui en font un job, abaissent la fonction. Ils se conduisent en surnuméraires assoiffés d’augmentations de salaire et d’avancements.
Ils se considèrent comme des travailleurs, ce qui n’a rien de déshonorant, sauf qu’ils devraient accepter d’être licenciés à tout moment, pour faute grave ou incapacité démontrée, comme dans le code du travail, que les patrons et leurs avocats savent si bien utiliser.
Sofie Merckx, médecin à Médecine pour le Peuple Marcinelle et qui assure aussi une consultation pour nourrissons à l’ONE, est une femme politique de Charleroi que j’aime beaucoup. Elle a posé la question à Magnette qui y a répondu en patron, pas en socialiste.
Entendons-nous bien, je ne suis pas du PTB même si j’en épouse largement les idées. Sophie Merckx est au contraire une militante du PTB. Elle postule à Charleroi, je suis de Liège, donc dans l’incapacité de lui servir la soupe, comme on dit, et de lui être utile en quoi que ce soit sur le terrain.
Mais si j’aime défendre mon libre arbitre et critiquer qui bon me semble, il paraît logique de prétendre m’exprimer à propos de gens que j’estime.
Autrement, mes chroniques seraient celles d’un atrabilaire qui n’est jamais content et n’aime que le chaos en tirant sur tout ce qui passe à portée de plume. Avoir la société en haine n’est pas mon fort, au contraire, ce qui me pousse c’est le spectacle désolant d’une démocratie qui va à vau-l’eau et qui pourrait être mieux gérée.
C’est parce que Sophie Merckx le pense aussi, que je me sens de son bord et que son action suscite mon admiration.
Quelque chose de pas ordinaire chez cette femme impose le respect.
Non seulement elle a des principes, mais contrairement à Paul Magnette, elle les applique sur elle-même. Et cela, dans les milieux de la politique, c’est rare.
Elle n’est pas la seule, certes, mais les exemples – je regrette de le dire pour les autres partis francophones – n’existent qu’au PTB. C’est l’ancien esprit de la gauche socialo-communiste du temps de Jaurès que Di Rupo et Magnette ont oublié.
Il y a une dimension intellectuelle chez cette femme qui échappe à la plupart des élus. Pas mal de gens accablés de misère, désespérés d’injustice, postulent à gauche d’instinct. Ils le font parce qu’ils sont meurtris dans leur chair. De l’instinct, ils passent à la réflexion et c’est très bien ainsi.
Chez Sophie Merckx c’est la raison qui la guide. Elle le prouve tous les jours en refusant d’entrer dans la bourgeoisie feutrée et douillette, qui professionnellement lui en permet l’accès.

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Elle a donc une démarche intellectuelle peu ordinaire, qui n’est possible que chez les gens déterminés, au contraire de moi qui ai toujours vécu lâchement – un peu comme Magnette – dans une certaine complicité avec le système parce qu’il m’arrangeait bien.
C’est donc un compliment désintéressé que je lui porte, puisqu’il ne pourrait m’être retourné.
Elle aborde les élections communales à Charleroi. Si j’avais été du coin, j’aurais voté pour elle. À Liège, nous avons sa substitute, donc ma voix ne sera pas perdue.
Sans aucune obligation de le faire et libre de parti, je réitère mon respect à son égard et tous mes vœux pour qu’elle secoue le conseil communal de Charleroi, comme son alter ego secouera celui de Liège, à n’en pas douter.
C’est bizarre, mais j’entends d’ici les commentaires « C’est qui ce mec et qu’est-ce qu’il raconte ? – …t’inquiète, c’est une manière de se faire envoyer des fleurs par quelqu’un dans la combine. » etc.
Que l’on pense de moi ce que l’on veut, je m’en fous. La preuve, Facebook est une pipelette qui ne connaît pas la discrétion et j’y laisse trainer mes grolles. Peut-être pourrait-elle être outrée de mes propos qu’elle jugerait excessifs. Et à l’avance, je lui présente des excuses.
« Dire ce que l’on pense est un plaisir coûteux, mais trop vif pour que j’y renonce jamais » a écrit Anatole France, un écrivain de gauche fort oublié.

Commentaires

Excellente chronique, c'est Sofie qui va être contente. Je pense comme vous mon cher Duc.

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