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Fatalitas jette l’éponge.

Il y a des individus, qui au lieu de se féliciter qu’on ne pend plus en Belgique, n’ont de cesse de vouloir à tout prix que l’on parle d’eux, dussent-ils retourner le couteau dans la plaie des victimes collatérales que sont les parents des victimes.
Je veux parler de l’infâme Dutroux et de l’avocat, Bruno Dayez, qu’il a trouvé pour relayer ses infamies. Afin d’étayer un argument d’élargissement possible, Dutroux et son avocat ont envoyé une lettre aux intéressés.
Cette lettre est tombée l’autre semaine dans la boîte aux lettres de ceux-ci, sans que l’on sache si le postier ne s’est pas brûlé les doigts au soufre dont elle est imprégnée.
Bruno Dayez est certainement le premier, après une longue liste de robins découragés, à se prêter à cette mascarade. Le graal serait pour lui d’obtenir la libération de son client. En guise de tribu à payer aux victimes il ose guider la plume de Dutroux pour expliquer qu’ « il a déjà purgé une très grande partie de sa peine, et ce, dans un strict isolement ». C’est bien dommage pour la collectivité et celle-ci n’en demandait pas tant, car si Dutroux n’avait pas été placé en isolement, les détenus auraient fait justice à leur manière et le procès eût été clos, faute de délinquant.
Le but est d’atteindre les parents dans leur sensibilité compassionnelle. Le temps serait l’ami du monstre. Il rabote les angles vifs et estompe les douleurs les plus vives, avec la conviction « que l’on ne peut pas passer sa vie avec l’intention de se foutre à l’eau » !
Sous le sédatif de l’oubli, dans d’autres circonstances on gobe tous les jours des vertes et des pas mûres.
Seulement voilà, certains criminels en ont tellement fait de plus original et de plus pervers que d’autres, qu’il faudrait au moins deux ou trois générations pour qu’ils tombent dans l’oubli.
À l’issue de son procès, après des milliers de pages de dossiers dont certaines sont interdites de parution tellement elles sont atroces et porteraient préjudices aux victimes survivantes, il a été condamné pour enlèvements, prises d’otage, viols et meurtres ! Julie, Mélissa, An et Eefje sont mortes dans la maison de l’horreur de Marc Dutroux. Sabine et Laetitia ont quant à elles eu plus de chance : après avoir été délivrées de l’enfer de la cave de Dutroux, elles ont raconté leur calvaire lors du procès, mais n’ont pas reçu de réponses à leurs questions, de même que les parents des fillettes et des jeunes filles assassinées.
La complice de Dutroux en meurtres, viols et perversions diverses, Michelle Martin, la cinéaste des représentations théâtrales abominables de son époux, s’en est tirée, pourquoi pas lui, extravague Bruno Dayez.
Faut-il le rappeler lors du procès, Dutroux n’a jamais plaidé coupable, ni exprimé aucun regret. Sa conscience lui serait venue il y a seulement quelques nuits, quand son avocat la lui aurait subitement fait découvrir, la clé possible d’une relaxe à laquelle le scélérat aspire.
« Ce n’est pas moi, mais les autres » est l’argument qu’endurèrent les parents des victimes, les jurés et les juges professionnels, jusqu’au jour de son revirement quatorze ans après le procès.
Ces lettres n’auraient jamais dû parvenir aux parents des victimes, pour la bonne raison que Dutroux les a soustraites par leur affranchissement, des dédommagements financiers dont il n’a jamais payé le moindre euro.

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Alors, la valse des regrets, maître Dayez, vous vous moquez !
Le détenu actuel n’a pas changé d’un iota, il se croit toujours victime d’une erreur judiciaire. Il turbine pour sa libération conditionnelle. Point barre.
Vous imaginez bien que son cas, connu du monde entier, a fait les grands jours des cours de psychiatrie. Des volumes ont été écrits sur lui. Tous les experts, ce qui est rare en psychiatrie, ont déclaré Dutroux psychopathe dangereux et incapable de guérison mais plutôt de récidive.
C’est un manipulateur, menteur invétéré et capable de tout lorsqu’il se croit intouchable dans son crime.
Qui avec un pareil palmarès aurait le front de s’engager à le dire guéri et libre ?
Bien sûr les juges et les médecins y regarderont à deux fois et pas seulement sur la foi des rapports médicaux, mais aussi sur une autre justice, celle dont ils se méfient le plus, celle du peuple en colère.
Et là, il n’y aurait pas photo. Cela coûterait plus cher de « garder » Dutroux libre que de le laisser en prison. Enfin, je ne sais pas si l’individu a bien saisi sa situation. S’il veut rester bien vivant, c’est sans doute son vœu le plus cher, qu’il reste au chaud à l’isolement et qu’il ne prête plus l’oreille à satisfaire aux ambitions d’un avocat.
Ou alors, s’il n’a vraiment rien compris à rien, c’est pour un placard d’un asile d’aliénés que son avocat devrait batailler, à moins que, comme son client, l’avocat Dayez n’ait été aveuglé par son ambition personnelle.

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