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Une confiance en béton !...

Le béton – on le croit encore – a la durée illimitée de la pierre et de la société capitaliste.
L’une est forgée en interne, puis refroidie par le frottement de la terre dans l’espace ; l’autre est forgée en externe, puis chauffée par le désir de pognon.
Eh bien ! chères âmes, vous avez tout faux !
C’est fou comme parfois Donald Trump a presque raison philosophiquement, quoique n’étant pas philosophe (à vrai dire il n’est pas grand-chose, juste un attrape-sous), lorsqu’il soutient que ce qu’on raconte sur sa politique et sur lui-même est faux, attendu que ce qu’il prétend être vrai est également faux !
Entendons-nous bien, parmi tout ce qui est falsifié, édulcoré, transformé, abêti et médiatisé, le plus invraisemblable serait que la société capitaliste dans laquelle nous sommes empêtrés jusqu’au c… allât plus loin que les deux premiers siècles du millénaire.
Elle aura duré environ quatre cents ans, de 1800 à ?, un peu moins que la civilisation romaine et bien moins que celle de l’Égypte.
L’effondrement des civilisations passées nous montre la conséquence d’une réflexion à court terme. Faute de nous concentrer sur la construction de structures capables de résister à l’épreuve du temps, nous nous retrouverons avec des artefacts massifs et à l’abandon qui ne remplissent pas plus leur objectif initial que les statues de l’île de Pâques.
Eh oui ! le béton s’effrite encore plus vite que le système. Sa vie varierait selon les experts entre 50 et 100 ans. Il n’aurait pas flanché, s’il avait été fait uniquement de lave comme la coupole du Panthéon, ce grand monument romain antique qui nous soit parvenu intact.
Mais voila, les sables alcalins, les ferrailles qui devaient le renforcer mais qui rouillent, tout enfin nous convainc qu’il va falloir rebâtir New-York fin du siècle et avec la ville emblématique, tout ce qui en Europe et en Amérique ainsi que dans le reste du monde tient encore debout avec des ferrailles dans le fion.

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Ce sont les bâtisseurs du pont du Gard qui doivent rigoler dans leur tombe. Le système capitaliste avait déjà tout faux lorsqu’il s’est mis à gamberger sur le béton pour gagner du temps, pour monter plus haut et pour remplir les caisses des bâtisseurs plus rapidement, amener les concussionnaires et les sous-traitants plus vite à l’orgasme !
La mésaventure du pont de Gênes n’est rien à côté de ce qui nous pend sous le nez.
Les Liégeois s’en souviennent encore. Pourquoi croyez-vous être restés près de quatre ans sans pouvoir marcher sur le pont Maghin ? Là, le vice majeur a été vu à temps, on a remplacé les ferrailles rouillées, c’était encore possible. Tous les bétons coulés autour des ferrailles sans gaine, sont dangereux à partir de cinquante ans d’existence.
Bah, dira Charles Michel vautré sur son siège de direction, ventilé et chauffé dans son douillet cabinet de la rue de la Loi construit en belles briques cuites à l’ancienne, voilà qui va faire du travail en plus.
Oh ! que nenni, gentil messire. La plupart des bâtiments en béton devront être rasés sur la planète entière. On ne pourra pas les remplacer par un nouveau béton, tant il est un produit glouton qui avale des quantités de sable énorme, mais surtout pas n’importe lesquels. Celui des littoraux ne vaut rien en principe. Il est fait du calcaire d’animaux morts et le calcaire est poreux et friable à la longue. Or, tous les margoulins qui se sont rués sur les constructions actuelles, la plupart n’ont pas utilisé le sable qui aurait convenu. En plus, les fers à béton ne sont pas d’acier inoxydable, le prix de la construction eût été énorme. Alors ?
Le progrès façon capitaliste est en réalité le plus maléfique des traquenards. On s’y aventure par la facilité d’y être et des services qu’il rend. Ce sont les générations futures qui paieront la facture. Elle est déjà salée sur le plan écologique, la voracité des appétits qui consomme du non-renouvelable croyant que les réserves de la terre sont inépuisables ; voilà maintenant que ses constructions s’avèrent moins solides que les cathédrales et surtout moins que les pyramides.
S’il y a bien une expression qu’on n’entendra plus, c’est bien celle du capitaliste ébloui par lui-même qui dit béatement à la presse en extase « J’ai une confiance en béton de l’avenir ».

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