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Un stouffers.

Comme Madame Criblet de Dèthes née Ronget de Soussy, Didier Reynders est un snob.
Il cache son snobisme autant qu’il le peut. Mais quoi qu’il fasse, il reparaît à certains détails, ne serait-ce qu’à la particularité attachée à ses cols de chemises, tous du même dessin.
À la Belle époque, notre ministre des ambassades et des salons eût étudié le chinois, de dépit qu’on ne remarquât pas son anglais impeccable.
Différent du snobisme britannique, qui pousse le snob de sa Gracieuse Majesté à fréquenter « au-dessus de sa condition », le snob belge fréquente au contraire des gens « en-dessous » là où sa vanité peut s’étaler par le mépris qu’il affiche à l’égard de ceux qui l’admirent, mine de rien, par l’élégance d’une manchette, d’un pli au fil à plomb d’un pantalon. Il va au peuple, vers ceux qui « ne le valent pas », pour satisfaire à sa vanité.
Voir comment Reynders mange des frites en sachet avec ses « amis » colleurs de ses affiches dans la rue, la façon dont il humecte la frite dans 50 cents de mayonnaise, sur des photos de presse des années 80, quand il débutait, montrent qu’il était déjà un snob accompli.
Dans ce milieu libéral de la politique, il ne peut montrer de la simplicité qu’en l’affectant. Et c’est là que Reynders snobe son monde, quand il ne porte pas de cravate pour fendre la foule et qu’on le distingue malgré tout, il abandonne ses chemises « classiques » pour arborer un col pointu à la Bernard-Henry Lévy, tout différent de celui de ses réceptions. Cette chemise « peuple » lui fait une remontée jusque sous le menton du plus bel effet. Cette coquetterie masque opportunément les plis relâchés du cou dus à l’âge qui vient.
En Bruxellois, Reynders est un stouffer !
Le stouffer est un dandy glorieux et maniéré. Pour sûr, il l’est assurément. Pour que cela ne fasse pas l’affaire des journaux, il fait diversion par sa faconde en brocardant ses adversaires, par la méchanceté légendaire d’un bel esprit qu’on lui concède.
Le snob belge est d’abord reconnu à sa sape, non pas voyante à l’africaine, mais pour sa coupe des grandes maisons italiennes, compatible avec les éclairages des caméras de télévision.
Notre grand homme est sensible aux honneurs et aux décorations. Il a le culte des macarons sur les boutonnières des revers. Les barrettes, les rubans et les rosettes donnent de l’aura jusque dans le passé, lui apportant la patine de la notoriété ancienne supposée.
La France est une grosse pourvoyeuse d’honneur à la Belgique. Elle l’approvisionne en décorations étrangères du plus bel effet. Notre pays est lui-même prodige d’épingles, d’ordre de Léopold, à la médaille du travail. Le large ruban barrant la poitrine est réservé au sang royal.
Pour contrebalancer la prestigieuse Légion d’Honneur, nous avons des ordres civils et militaires de bronze, d’argent et d’or. Ceux de Reynders sont en or 18 C. évidemment.

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Pur produit politique, Didier n’a jamais rien fait d’autre. D’où sa méconnaissance profonde des métiers et des difficultés de la vie de ses concitoyens. En cela il est pareil à Charles Michel, mais leur snobisme est très différent. Michel ne s’est pas fait tout seul, c’est un héritier, au contraire de l’autre qui doit compenser par plus de hauteur de vue.
Quoique le roi ait distingué Reynders à plusieurs reprises, il n’a jamais été ennobli !
C’est une dernière frustration. L’attente se prolonge. Cela doit faire l’objet souvent de conversation intime, tout en remuant les cendres de l’âtre de sa maison de campagne, en soufflant son léger dépit sur les braises.
Malgré tout, quoique détaché des difficultés de l’existence de la majeure partie des Belges qui lui ont permis d’être sans interruption un homme politique indemnisé, on peut lui reconnaître des efforts vestimentaires pour une représentation digne du peuple.
C’est une qualité que personne ne lui dispute.

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