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À la prochaine !...

Il y a quelques semaines, j’avais recoupé des indices sur les fluctuations boursières, les flux financiers et les rapports discordants entre la productivité des salariés et le peu de rémunérations qu’ils en tiraient.
Je n’avais pas lu « Éviter l’effondrement » paru au Seuil, de Jean-Michel Naulot.
Hypertrophie de la finance, création monétaire excessive et endettement record : la situation ressemble tellement à celle du printemps 2007, qu’on craint un « bis repetita placent ». Cette fois la dégustation de la crise sera plus sévère !
Comment en est-on arrivé là ?
Les responsables politiques de l’Europe et des pays adhérents ne jouent plus leur rôle de gardien de la démocratie. Le système bancaire peut repartir (s’il n’y est déjà) dans de folles spéculations à un moment où l’euro a une croissance faible et un développement inégalitaire, si bien que l’explosion serait double : sociale et financière !
Jean-Michel Naulot a pratiqué le monde de la finance. Ancien banquier, membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers, nul n’est plus autorisé que lui à tirer la sonnette d’alarme. Son dernier livre - Éviter l’effondrement - nous alerte sur la possibilité d’une catastrophe financière pire que la précédente, étouffée par la mouture superficielle habituelle des journaux.
L’intermède grotesque de Marrakech est tout ce que l’on relève de la fin misérable de Charles Michel, sans que n’apparaisse les éléments de ce dont se préoccupent les milieux financiers, qui n’ont pas l’air d’intéresser plus que ça nos économistes.
Le propos de Naulot est en décalage avec le discours dominant. On nous dit que la situation économique en zone euro s’améliore. Ce qui est faux pour qui décrypte les graphiques et entend les commentaires, comme le couple Pinçon-Charlot sociologues et économistes.
En tout état de cause, si la crise financière intervient dans les deux ou trois prochaines années, elle sera comme la plupart des guerres du passé : imprévisibles. Dans l’œil de la catastrophe, les économistes de l’euphorie rejoindront les clairvoyants, histoire de rester crédibles pour leur futur contrat de propagande du système, tout au moins ce qu’il en restera !
Comment démarre une crise ? En 2019, de la même manière que le 9 août 2007 !
Le 9 août 2007, avant l’ouverture des marchés, une forte hausse des actions était annoncée. Quelques minutes plus tard, les marchés étaient en très forte baisse… Entre-temps, BNP Paribas avait annoncé la fermeture de trois fonds monétaires, des produits de placement très classiques, en raison d’un problème d’« illiquidité ». Les banquiers centraux, les régulateurs et les banquiers eurent immédiatement l’impression que le sol tremblait sous leurs pieds. La crise avait démarré.

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La comparaison s’arrête là. Le vendredi 21 décembre 2018, la crise s’est cassée le nez de façon inattendue sur le redémarrage de fin d’année qui est propice aux placements des liquidités restantes en fonds de caisse et que les spéculateurs doivent absolument sortir des comptes pour des fin de comptabilité qui coïncide avec l’année qui se termine. Ouf ! on est passé très près, mais est-ce bien fini ? Et si après mai 2019, les élections, l’Europe ?…
L’amorce de la crise de mai 2007, éclatera vraiment septembre 2008 après la chute de Lehman Brothers. Les conséquences furent dramatiques pour l’économie réelle et pour les finances publiques, dans le monde entier, avec la récession, le chômage et l’augmentation spectaculaire des déficits publics.
Onze ans plus tard, on n’en est pas encore remis, à cause de la manœuvre des démocraties d’exonérer les coupables de toute pénalité et de les renflouer par les citoyens qui du coup se virent encore plus pauvres, ce que traduit inconsciemment le mouvement des Gilets Jaunes. Alors que les coupables reprenaient la direction des banques comme s’il ne s’était rien passé, licenciaient les personnels, sous prétexte d’automatisation des guichets et retombaient dans leurs anciennes habitudes ; avec la complicité des pouvoirs publics ! Les dirigeants politiques n’ont pas fait l’essentiel : réduire l’hypertrophie de la finance. Nous le payerons tôt ou tard.
Le tiers à peine de la feuille de route définie au G20 de Londres en 2009 a été accompli. Dans la conduite des réformes, on s’arrête toujours devant la sanction, en l’occurrence la nationalisation.
Chaque semaine, s’échange l’équivalent du PIB mondial sur les marchés de produits dérivés ! Aucune limite à la spéculation des hedge funds dans les paradis fiscaux, le trading représente plus de 50 % des transactions sur les marchés d’actions, le shadow banking (les intermédiaires financiers hors du système bancaire traditionnel) atteint 40 % de la finance mondiale.
Macron pourrait se demander où les premiers de cordée ont placé les remises des impôts sur la fortune qu’il leur avait faites. Ces liquidités sont allées s’investir dans les actifs risqués et la spéculation. La dette privée s’est à nouveau envolée.
Une génération d’irresponsables politiques nous a conduits à une situation véritablement explosive. On peut associer le MR, le CDH et le PS dans ce ratage au niveau de la Belgique. Seule consolation, les autres pays de l’Europe ne sont pas en meilleur état, à l’exception de l’Allemagne.

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