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L’État flaccide et violent.

La Belgique a son Achéron, le fleuve des Anciens Grecs. Le nôtre se jette aussi sous terre, dans les égouts d’Hadès. C’est un ponton que nos nautoniers ne contrôlent pas.
Une nouvelle réforme de l'Etat agite le monde politique à deux doigts des élections. Le gouvernement Michel, tout empêché qu‘il est par la règle des affaires courantes, a le pouvoir d’accepter ou de refuser une liste d'articles révisables, à charge de la prochaine Chambre de les adopter à la majorité des deux tiers. Des professeurs de droit public francophones estiment la révision de l'article 195 de la Constitution nécessaire, pour décharger les gouvernements sur le départ, de cette obligation.
On les comprend.
La déclaration préalable est une aberration, une vue de l’esprit bourgeois des propriétaires du Royaume depuis sa fondation.
Par l’article 195, il suffirait donc que le gouvernement Michel – en faillite – ne déclare aucun article à révision, pour que le prochain Parlement ne puisse pas toucher à une virgule de la Constitution.
Vous vous rendez compte de la responsabilité des démissionnaires, qui ne sont aux manettes que pour éviter le vide du pouvoir !
Est-ce que les Belges sont au courant de l’espèce de démocratie en usage ? Les partis habituellement au pouvoir n’en soufflent mot. Le MR et les autres vivent encore au temps des charbonnages et des maîtres de forges ! La Constitution et la démocratie datent du XIX siècle !
Le gouvernement Michel se penche en comité restreint sur la question de la révision de la Constitution, comme si ce pays était sa chose ! Michel n'a pas encore pris de décision, a dit le vice-premier ministre Kris Peeters à la Chambre.
Il est possible que Michel, vexé à Marrakech de l’attitude de la N-VA, ne l’ait pas montré. Comme c’est un fourbe, il se vengerait en ne sortant aucune liste de son portefeuille !
Charles Michel aurait dit-on estimé qu’une révision de la Constitution ouvrirait la boîte de Pandore ! Est-ce à lui, démissionnaire, d’en juger ?
Les Flamands ne l’entendent pas ainsi. Certaines proposition ne visent pas de grands bouleversements, ils concernent, entre autres, le climat, l'égalité homme-femme, la justice, etc.
La démocratie est en train de prendre une méchante tournure. Déjà que les votes ne servent plus à grand-chose et si l’opinion actuelle en Flandre était majoritaire pour mettre fin à la pantalonnade d’une Belgique de plus en plus artificielle ?

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Les craintes d’une seule personne sont elle démocratiquement acceptables ?
Alors que la Flandre s’émeut des états d’âme de Charles Michel, la Wallonie s’endort pelotonnée en boule sur les pieds du gentilhomme de Marche-en-Famenne, le président Borsus.
Dans la foulée, c’est tout l’organigramme des démissionnaires restés en fonction sur la façon d'organiser les travaux du parlement d'ici aux élections qui est remis en question.
Toujours d’après Mathusalem constituant en 1832, deux options sont possibles : les travaux ( ?) se poursuivent jusqu'au 26 mai, ou une liste d'articles à réviser de la Constitution est approuvée. Cette dernière alternative entraîne la dissolution du parlement et la convocation d'élections dans les 40 jours, ce qui fait environ une vingtaine de jours avant le 26 mai, si je compte bien, à moins que dans un dernier effort d’intelligence, Michel attende le bon jour pour déposer la liste, sauf que quarante jours pour que la Chambre et le Sénat donnent leur accord, c’est un peu juste si on ne veut pas escamoter la campagne électorale.
Un gouvernement en affaires courantes peut-il bloquer le parlement ?
La politique belge depuis toujours est la suivante : les élections conditionnent en gros la quantité de députés et sénateurs dont chaque parti à droit.
Ce qui suit n’intéresse plus les électeurs. Les gouvernements décident d’un programme qui tient en deux principes incontournables :
1. Les intérêts économiques sont prioritaires. Ils supposent une harmonie parfaite entre les pouvoirs publics et les acteurs industriels et commerciaux internes ou externes au pays ;
2. Les principes fondamentaux de la propriété, de la succession et de l’actionnariat de la société bourgeoise du XIX siècle ne seront jamais remis en question.
Tout le reste n’est que littérature, vaines palabres et vaticinations imbéciles.

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