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Un métier d’autrefois !

…journaliste en Belgique.
Il ne faut pas rigoler, comme elle va, la presse papier en Belgique n’a plus aucun avenir. Ce n’est pas dû au « progrès » des supports sociaux de la Toile, mais à la manière carrément suicidaire de présenter des informations dans les formes traditionnelles de ce qu’on appelle généralement la grande presse.
Le coup de Nethys saccageant la rédaction de l’Avenir est la manifestation du mal et ce sont les journalistes eux-mêmes qui fournissent la matière à réflexion. En effet, avant de partir en grève et de ne pas sortir le journal mardi et mercredi, ils avaient déjà publié L’Avenir avec 25 % de blanc, les trois journalistes licenciés faisant le quart du personnel de rédaction. Une simple opération de 3me primaire nous indique donc que la rédaction du journal se composait de 12 journalistes et qu’ils vont se retrouver à 9 !
On a compris. Neuf journalistes ne peuvent ni suivre l’information locale, encore moins régionale et absolument pas du pays, douze journalistes non plus d’ailleurs.
Voilà qui rappelle l’effondrement du syndicat du Livre avec les nouvelles technologies de fabrication de l’imprimé et qui augure celle de la presse écrite.
Cela signifie quoi ? Le pays n’est pas couvert. Il est impossible d’envoyer quiconque à l’étranger sur un grand événement. Même un correspondant dans une ou deux capitales d’Europe payé à la pige leur est interdit, sur les autres continents, il ne faut pas y penser.
Alors, ces malheureux survivent dans les petits potins et faits divers locaux comme leur consœur La Meuse et pour le reste, ils font comme tout le monde, ils consultent Facebook et les grands journaux sur la Toile.
C’est-à-dire qu’ils deviennent redondants par rapport aux sources et aux internautes !
Ils n’ont même pas la possibilité de faire comme Richard3.com, une chronique journalière de plus ou moins 8.000 signes, Times New Roman corps 12, en puisant de l’information sur le Net, puis en l’interprétant politiquement et philosophiquement.
Pour plusieurs raisons, la plus évidente c’est que Nethys qui est derrière eux, ne les paie pas pour avoir une opinion, exprimer leurs états d’âme et montrer qu’ils ont des lettres. Il les paie, c’est valable pour l’ensemble de la grande presse belge, afin de produire une opinion centriste la plus évidente, pour ne froisser personne, dans un vocabulaire restreint et qui dit restreint dit sans nuance et restrictif. Ils peuvent se lâcher sur les aléas des mouvements sociaux, syndicats et Gilets jaunes, partis et manifestations à la gauche du PS, petites délinquances locales, manifestations sportives et faits divers limités à l’aire de lecture du journal, n’incluant aucune personnalité marquante de quelque bord que ce soit, sauf ordre exprès de la direction. Il est exclu qu’ils s’attardent sur les violences policières, aujourd’hui dénoncée par le secrétaire général de l’ONU pour la France, suite à la répression des Gilets Jaunes.
Bien entendu, cette pratique industrielle de faire du journalisme a tous les ingrédients réunis pour des faillites en cascade. Les hebdomadaires seront les derniers à écrire des éditoriaux et à prendre position avec la circonspection d’usage, mais en usant quand même de plus d’audace et de plus de culture.

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Les journaux d’intérêt général sont devenus des journaux officiellement neutres, mais roulant pour des combines politico-commerciale dont le moins que l’on puisse dire qu’elles ne s’encombrent pas de remplir la fonction éthique des journalistes professionnels.
C’est dommage, parce qu’il y a probablement de belles plumes qui ne sont pas employées et que ce métier est en pleine déconfiture parce que justement ceux qui noircissent les colonnes de journaux aujourd’hui, même si il y a encore parmi eux de bon journalistes, sont devenus des employés au service d’une cause : celle du pognon !
Les patrons se sont aperçus que les journaux en perdant les lecteurs des classes inférieures ne servent plus à grand-chose, puisqu’au départ l’intérêt était de soutenir les partis du centre, en gros des trois familles : libérale, chrétienne et socialiste social-démocrate.
Ce schéma étant en complète refonte, pas plus que Nethys et les autres propriétaires des gazettes poursuivront encore longtemps le financement d’un outil qui perd tous les jours de son efficacité propagandiste. Les journaux, hier encore, servaient à jouer de la grosse caisse les soirs d’élection pour saluer la bonne tenue des partis favorables à l’Europe, au principe de travailler plus pour gagner plus, de blâmes aux « chômeurs délinquants » (ceux qui ne fichent rien sur le dos des autres qui bossent pour eux), et à dénoncer des populismes de gauche et de droite, tout en brouillant les pistes sur le leur !
Quant à la liste noire que les grévistes de l’Avenir dénoncent, ils peuvent se la procurer à l’AJP, c’est toute la profession qui est dans la ligne de mire.

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