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C’est pas sérieux, c’est du belge.

Une actualité chasse l’autre, c’est bien connu.
Certaines ne sont rappelées qu’en fonction de l’anecdote. La guerre en Libye entre factions rivales est de celle-là. Pourtant, elle remet en question la participation de la Belgique à l’OTAN, ces guerriers du bon deal qui ont déposé Kadhafi et plongé le pays dans l’anarchie.
Les américanolâtres s’en féliciteront, d’autres jureront que la Belgique n’a rien à y voir. Il faudrait savoir de quelle manière on adhère à un pacte pouvant entraîner une action militaire, sans que la Belgique soit impliquée en qualité de pays membre ?
La visite éclair en Libye de MM. Nicolas Sarkozy et David Cameron, le 15 septembre 2011, consacrait le succès de la guerre menée par l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) contre les troupes du régime de Mouammar Kadhafi.
La Belgique obtenait sa part de gloire et de mérite dans une action qui sauvait des centaines de milliers de gens et débarrassait le pays d’un tyran, a-t-on dit.
Quelques centaines de milliers de morts plus tard, peut-être un million, au lieu de reconnaître notre contribution surtout à « foutre la merde » en Libye, personne en Belgique ne reviendra sur un traité qui nous mène à faire la guerre sur un autre continent « pour conserver l’intégrité de notre territoire » !
Aujourd’hui encore, les milieux de pouvoir ne s’interrogent pas sur l’utilité du pacte atlantique et sur la vassalité de l’Europe aux USA que cela implique.
Pour rappel, Di Rupo était premier ministre. Avec les libéraux, il n’avait que des louanges et des félicitations à transmettre aux troupes victorieuses, jouant les démiurges avec sa fausse modestie habituelle.
Oui, la politique de Kadhafi fondée sur le clientélisme et le régionalisme, était haïssable, mais au même titre que l’Arabie Saoudite et Israël l’étaient à diverses raisons, ils le sont toujours.
Géopolitiquement, le régime Kadhafi, avec sa rhétorique nationaliste et anti-impérialiste, avait contribué à la construction d’une identité nationale.
L’OTAN et la Belgique ont dégagé le terrain pour une guerre civile. D’anciennes rivalités locales, ranimées par le conflit, se sont ajoutées à l’insurrection et à l’opposition traditionnelle entre centre et périphérie. La dissémination des armements que nous avons vendus avec la France et l’Allemagne à Kadhafi ont aggravé la situation. Les embryons d’Etat et d’armée régulière érigés sous le règne de Kadhafi se sont volatilisés avec lui. Aucune structure officielle disposant du monopole légitime de la violence n’a pu se constituer, du fait de la concurrence entre villes, factions et régions, ce qui fit le lit de l’État islamique.
Aucun parlementaire de la majorité n’a demandé des comptes à nos chefs victorieux du tyran, quand celui-ci, mort un 7-65 en or de la FN à la main, un tas de tyranneaux de village sont sortis de la boîte de Pandore, aussi meurtriers et sanguinaires que feu le colonel.
C’est à se demander si Trump voulant se débarrasser de Maduro par les armes, nous n’enverrions pas un contingent belge pour en découdre au Venezuela ?
L’OTAN et ses imbrications concernent directement les Belges dans les deux élections du 26 mai, l’Europe qui tarde à se socialiser et la Belgique fédérale, avec les gros matous N-VA et PS, finalement d’accord sur nos alliances économico-stratégiques.
Que je sache, c’est silence radio à Bruxelles sur une politique autrement plus importante à l’avenir, que de savoir si dans des communes à facilités on doit ou ne doit pas réclamer des formulaires en français !
Reste une veste à endosser pleine de trous, ramassée entre deux conflits libyens. Elle concerne le dégel des fonds libyens confiés par l’ONU à la Belgique méritante.
C’est Reynders qui l’endosse. Déjà en perte de vitesse dans son parti, affaibli par tous ceux qui l’ont lâché ces cinq dernières années, mal aimé à la Fédération bruxelloise du MR – le comité se plaint de sa mauvaise volonté – le voilà pris en flagrant délit de mensonge, puisqu’il a toujours déclaré ne pas être intervenu dans le dossier du dégel des fonds libyens et qu’on a son courrier aux autorités libyennes qui prouve, au contraire, qu’il était bien à la manœuvre.

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Alors que le drame Libyen, dont nous sommes en partie responsables, n’intéresse personne, reviendra-t-il chatouiller nos consciences de la friponnerie : un milliard et demi de dollars que Reynders a versés dans les poches de factieux libyens et de ses amis industriels ?
Dans cette ténébreuse affaire dirait Balzac, pas que Didjé à se ficher du monde, Charles Michel s’est mis à finasser avec le prince Laurent qui veut en croquer aussi légitimement que les autres et à qui Michel a fermé le guichet de la banque au nez.
Cette affaire enterrée hâtivement le 15 mars par les députés en Commission reste un mystère, comme tout ce qui touche aux affaires sérieuses qui ne sont jamais résolues en Belgique.
La situation chaotique en Libye l’est tout autant. À la différence qu’ici nous sommes soi-disant dans un État de droit !

Commentaires

Ces africains quand même! Ils n'ont toujours pas compris ce que la bonne gauche européenne peut leur apporter!

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