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Déjeuner en ville !

Jusque avant le show de Macron, tous les journalistes étaient unanimes, Macron jetterait son va-tout dans l’épilogue du grand débat. Les mesures qu’il proposerait seraient déterminantes pour la suite de son quinquennat. Il serait jugé dessus.
On n’a rien vu de tel. Plus grave encore, on a l’impression que Macron n’a rien compris. Il est resté lui-même, un obstiné d’une économie libérale, chargé de détricoter le plus de social possible au nom de la croissance.
Quelles sont les conclusions des journalistes aux ordres, à ce grand tournant du quinquennat, qui tourne à la causette entre anciens de l’ENA ? Rien. Ils commentent les quelques décisions, dans ce qui avait été prévu avant la crise, comme si celle-ci avait été éteinte par la satisfaction des revendications. Les autres sont ou consternés ou dans l’expectative.
Le milieu isotrope de ce gouvernement aura survécu à tout.
En réalité, c’est la première fois dans l’histoire de la République qu’un président qui se dit ouvert et prêt à prendre des mesures d’apaisement, fait exactement le contraire.
Les Français devront travailler plus pour avoir une retraite « normale ». Les pensionnés devront attendre 2021 pour qu’on adapte leurs retraites à l’inflation. L’essence flambe à la pompe. Les légumes et le pain ne perdront pas la TVA.
Le RIP (Référendum d’initiative populaire) on n’en parle plus. A la place, un modeste référendum d’initiative partagée qui sera adopté lors de la révision constitutionnelle, peut-être à l’été. L’enseignant sera certes allégé dans son travail par des classes de 24 élèves maximum, mais Macron ne dit pas comment on va recruter des professeurs, déjà qu’il en manque !
Côté pouvoir d’achat, pas de hausse des salaires, pas d’augmentation des minima sociaux si ce n’est la promesse d’un minimum retraite pour les travailleurs ayant cotisé porté à 1000 euros. L’impôt sur la fortune (ISF) ne sera pas de retour.
Un geste, envers les familles monoparentales, l’État pourrait prendre à sa charge les pensions restant dues, quitte à les réclamer par voix d’autorité aux indélicats.
Côté écologie, aucune annonce concrète, ni sur la taxe carbone ni sur les mobilités mais la création d’un “Conseil de défense écologique” dont le sens n’a pas été précisé, et 150 citoyens tirés au sort pour siéger dans le futur Conseil de participation citoyenne dont la “mission première” de “redessiner toutes les mesures concrètes d’aide aux citoyens sur la transition climatique”. (Huffington Post)

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Enfin sur une question d’une journaliste, Benalla était efficace dans son travail a répété Macron, il a commis des fautes et a été sanctionné, l’Élysée n’a pas favorisé ses dérives, armes, passeport, etc.
Les Gilets Jaunes, écologistes, partisans d’un grand virage social, apôtres d’une VIe République, qui s’attendaient à être déçus, l’ont été bien plus qu’ils ne l’avaient pensé.
Les mesures sociales inexistantes, quand il s’agit de lutter d’urgence contre la pauvreté, le président ne les a pas prises. Le fera-t-il jamais quand on a des œillères de droite et une telle confiance en soi, qu’il semble bien qu’il ne veuille personne pour éclairer sa lanterne ?
Cette conférence de presse n’aura débouché que sur un calendrier de réformes encore à définir, y compris celle des pensions, puisque Jean-Paul Delevoye n’a pas encore remis son rapport.
« Une nouvelle méthode remettra l’humain au cœur du projet », a dit Macron ! « Est-ce qu’on a fait fausse route ? Je crois tout le contraire. » a-t-il répété, en faisant la question et la réponse, par la même occasion.
Comment la presse aux ordres va-t-elle vendre ça ? Nous le saurons la semaine prochaine.
Cette fois, les jeux sont faits. Macron s’était donné un temps de respiration. Il pensait que les révolutions se décident en un quart d’heure et se font le lendemain, le surlendemain, c’est déjà trop tard. Il s’est trompé sur la révolte longue durée des Gilets jaunes. Il n’a plus de temps de pause à faire valoir. On va vers la confrontation, la répression et le désordre.
C’est fou come un intellectuel comme lui restera probablement toute sa vie dans l’impossibilité d’avoir de l’empathie pour le peuple, dans la confusion de croire connaître les gens, depuis ses déjeuners en ville !

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