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La mouche de saison.

.La période est propice au marketing politique. Nos fervents « urnés » sont aux avants postes de la fausse bonne nouvelle qui rassure le commerçant classe moyenne. Elle fait monter la cote libérale quand elle est bien exploitée par les torche-mous du MR et rabaisse le caquet de la concurrence famélique, toujours malhonnête, comme dirait Borsus. Bacquelaine triomphe, Chaudfontaine a perdu ses eaux cédées à Coca-cola depuis longtemps. Cette ancienneté le place en tête du savoir-faire américain en matière de boniments.
La cote des libéraux est au plus bas, trente jours pour convaincre. Des menteurs, certes, il n’en manque pas au parti, mais des menteurs intelligents qui bourrent de son les poupées toutes faites de boniments, c’est plutôt rare chez les Karamazov dollarisés.
Le « tout est formidable chez moi » avec son corollaire « tout est moche chez les autres » bat son plein dans une explosion de la propagande dont l’enthousiasme est inversement proportionnel à la morosité des « urnistes ».
Il n’en a pas toujours été ainsi. Les débuts de la propagande en politique ne datent pas d’hier. On doit les premières tentatives à l’Américain Bernays (1891-1995)

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Le coup de génie d'Edward Bernays est d'avoir trouvé des applications pratiques aux découvertes sur l'inconscient. Les théories de Gustave Le Bon sur la psychologie des foules, de Wilfred Trotter sur la psychologie sociale, et celles de Freud, son oncle, sur la psychanalyse, lui ont permis avec Walter Lippmann (Fabrique du consentement), de vulgariser et commercialiser la manipulation de l'opinion publique à des fins économiques et politique. Son épouse et partenaire, Doris Fleischman, a fait en sorte de ne pas utiliser le terme de propagande pour le commerce. Elle le remplaça par celui de relations publiques, qu’Alain Raviart à RTL et tous les spécialistes utilisent partout dans le monde.
Les fabricants d’idéalismes politiques ont fait les Michel, les Reynders, les De Wever et tutti quanti les Di Rupo.
Leurs farces et attrapes de l’indemnité éternelle doivent beaucoup au succès de la propagande pendant la première guerre mondiale. Une élite y a expérimenté la possibilité d’enrégimenter l’esprit du public dans tous les domaines de la vie et donc à la préparation des élections.
En journalisme, le Monsieur-je-sais-tout de la presse parisienne, Christophe Barbier, serait le produit le plus abouti de la propagande inventée à la guerre de 14, par ses connaissances générales et la finalité de son raisonnement toujours ou presque en faveur du pouvoir, c’est-à-dire du système économique. Il n’est pas le seul, madame Françoise Fressoz du journal Le Monde n’est pas mal non plus en poilue 14-18 : « Incendie de Notre-Dame : La vieille dame aura aidé le jeune président de la République à s’entourer d’histoire et de sacré. Ce qui pouvait passer pour un mauvais coup du sort s’est transformé en opportunité pour Emmanuel Macron. » La suite, qui aurait très bien pu rencontrer une partie des griefs d’une majorité des Français à l’égard du président de la République, sert d’apologie au pouvoir et à son représentant, dans la manipulation subtile et progressive de l’opinion.
Jean-Michel Apathie, sans doute moins intelligent que les deux autres, pratique ce genre de propagande par des prises de position plus radicales. Il fait partie des journalistes à visages découverts, assumant sa haine et hostiles au mouvement des Gilets Jaunes.
La propagande dans la communication a une base irrationnelle, la part différente de chacun aux croyances collectives en détermine la part de mauvaise foi et la part de bonne foi. La suggestion qu’elle suppose est comme l’appât du pêcheur à la ligne. Pour que le poisson morde, il faut qu’il y en ait bien entendu et que l’appât qui est offert corresponde au goût du jour, raison pour laquelle le « relation publique » et le pêcheur doivent connaître la mouche de saison.
Comme la majorité de nos actions dérivent des croyances, on voit que le terrain de la manipulation est vaste.
« L’intelligence critique, le manque de conviction et de passion sont les deux obstacles à l’action propagandiste. La suggestion peut les surmonter, c’est pourquoi la propagande qui s’adresse aux masses doit avoir un langage d’allégories, actif et imagé, de formules simples et impératives. » (Serge Moscovici, 1925-2014, théoricien de l'écologie politique)
En fait d’allégories, le C’est pas tous les jours dimanche du verbeux Deborsu a repris ses bavardages. Je n’ai pas eu le courage de me replonger dans cette course à en placer une. Le politiquement correct hétérotrophe pourrait me pousser à des actions extrêmes.
L’Europe, tant qu’elle comptera ses livraisons à l’étranger en dollars ne pourra que parler croissance et productivité. En pleine propagande capitaliste, l’écologie et le sauvetage de la nature, seront impossibles.
Au plus fort de cette propagande, je préfère la mienne : « les riches auront toujours tort ».
Comme ça, c’est net, définitif et ça me permet de penser à autre chose.

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