« Macron, Jupiter ou Pow-wow ? | Accueil | Capicraputalisme contre insurrection. »

La tentation du rien.

Entre argumentation et manipulation, on n’y voit que le rien du bon vendeur qui se distingue de celui qui ne l’est pas. On a oublié que la tentation du rien est ce qui perd la démocratie depuis toujours : la manipulation.
Aujourd’hui, la banalisation de l’opinion manipulatoire se poursuit. Le pouvoir assène « ses vérités » non sujettes à l’argumentation, comme « allant de soi ».
Une vérité politiquement correcte, c’est comme le dogme d’une religion. Elle ne se discute pas et c’est en cela qu’elle est manipulatoire.
L’exemple le plus connu est celui de l’économie capitaliste, présentée comme la meilleure organisation du genre. On n’a plus besoin de la défendre. Elle est. C’est tout. Que l’on partage ce point de vue ou non.
L’avenir est proche d’un libéralisme suspect qui devient une cause à défendre. Pendant plus de cent ans, la population a été manipulée par des procédés propagandistes pour retarder ce moment. Grâce en soit rendue aux Gilets Jaunes, toujours présents tous les samedis, pour démasquer l’imposture.
Manipuler consiste à construire une image du réel totalement fausse.
La cause à défendre était pourtant entre les mains d’experts : le monde de la publicité, celui des informations et des divertissements, ces experts de la vérité allant de soi.
Le meilleur propagandiste n’est-il pas celui qu’on ne paie pas pour diffuser des idées fausses ? Celui-là, on le nourrissait à la mangeoire commune. Repu, il répandait les idées qui ne se contestent pas.
À la fin de la guerre froide, après avoir associé totalitarisme et manipulation, il n’y avait plus qu’à organiser un encouragement à célébrer le meilleur des deux systèmes, puisqu’il avait vaincu l’autre. En langage binaire, le bon triomphe toujours du mauvais !
Un régime politique fasciste serait par nature propagandiste et les démocraties excluraient naturellement de telles méthodes. Nous avons en nous l’idée que les démocraties ne sauraient défendre des méthodes fascistes. Si bien que nous jugeons avec un sentiment favorable ceux qui sont à la tête des démocraties, puisque jusqu’à présent, les démocraties se sont retrouvées à défendre le pouvoir contre le fascisme. Jusqu’au jour où pour diriger un pays, l’appoint d’un parti fasciste devient indispensable. Alors, on débaptise le parti du mauvais côté, en parti du bon côté. Et c’est ainsi que Charles Michel a pu diriger au fédéral grâce à la N-VA.
En France, on n’aura pas besoin de débaptiser le Front National, puisqu’il s’est rebaptisé « Rassemblement National ».

1lk3jh2.jpg

Si une telle alternative se présentait, vous verriez les autres partis assumer la vérité unique du monde libéral démocratique, personne n’y voyant un oxymore, ralliant à la cause, un fascisme amendé.
De l’autre côté, le parti fasciste abandonnerait ses projets les plus irritants pour les bourgeois, afin de débattre avec eux, d’un « avenir » commun raisonnable.
Qu’est-ce qui défend encore la vérité officielle « l’homme moderne est libre, parce qu’il est libéral par essence » ? Cette liberté serait possible parce qu’elle est soutenue par des médias eux aussi libres, de sorte que la société serait transparente !
La garantie serait vaguement « la société de communication » déjà dézinguée par Bourdieu en 1980, mais toujours là enfouissant le sociologue sous des monceaux des contrevérités qui sont les vérités d’aujourd’hui.
Nous en sommes à la preuve que la « société de communication » ne nous ment pas par « la pluralité des médias », comme si l’immense majorité de ceux-ci ne poursuivraient pas l’enfouissement de Bourdieu !
Les médias jouent un rôle décisif dans l’amplification des procédures de manipulation. Loin d’être les garde-fous de ces manipulations, ils sont au contraire les agents principaux des affirmations mensongères du libéralisme « désintéressé » producteur de la liberté !
Je ne suis pas loin de penser qu’il y a continuité entre les régimes totalitaires et les régimes démocratiques, par l’utilisation des mêmes méthodes, s’appuyant sur des agents de l’État que sont les citoyens ordinaires manipulés.

Poster un commentaire