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Raisons d’âge et sondage.

Bart De Wever suppose que le vote du 26 resterait conforme au dernier sondage, près de 30% des voix, "Ça nous permettrait de fermer la porte et d'éviter d'avoir un gouvernement très à gauche ". Et de conclure "Si nous pouvons former un gouvernement de centre droit, nous irons au fédéral. Mais si ce n'est pas possible, nous remettrons le confédéralisme sur la table".
Ce genre de chantage est celui que l’on fait régulièrement en France afin d’éviter le Rassemblement National. Sauf qu’ici, le premier à s’être compromis avec « notre Front National », c’est Charles Michel, ce qui permet le raisonnement de l’homme fort d’Anvers.
Le public l’a sans doute compris. Le MR chute dans les sondages d’environ cinq points.
L’enjeu n’est pas de garder à tout prix une société bourgeoise avec un drapeau pour tous et trois Régions pour satisfaire les appétits des gens en place. L’enjeu reste de se défaire d’un système économique qui dégrade les situations sociale et ouvrière, en même temps qu’il détruit la planète.
De ce point de vue nous ne sommes nulle part dans une Belgique Fédérale, dont le seul objectif est de durer dans l’américanisation de nos modes de vie, avec une Europe du fac-similé et le diktat du dollar produisant l’appauvrissement général.
À force d’avoir joué avec les allumettes, Charles Michel a laissé traîner la boîte. Son ami Bart De Wever s’en est emparée pour faire sauter l’usine à gaz.
Une Région wallonne, indépendante de la tutelle fédérale, pourrait monter une alliance PS, Écolo et PTB.
Le PS pleure à l’avance ce script. Le royalisme de Di Rupo est un obstacle. Il est un frein relatif aux ambitions de Paul Magnette qui se verrait bien calife à la place du calife.

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Reste Écolo ? Son horizon que l’on dit post-capitaliste est à prendre avec des pincettes.
Qu'y a-t-il de commun entre Jean Michel Javaux et Zoé Genot ? Est-ce que Zakia Khattabi pourrait joindre les deux dans une entente interne ?
Mais attention, prudence, elle verrait bien l’avenir de la Wallonie dans une critique du capitalisme avec des réformes à la clé, plutôt qu’un combat radical anticapitaliste.
Sa récente intervention dans les gazettes livre au public son désir « d’arranger » ce qui est possible : "Écolo n'a jamais aussi bien travaillé avec les entreprises qu'aujourd'hui, mais l'obsession du profit individuel de certains actionnaires de grosses multinationales, c'est l'égoïsme le plus absolu ". (Le Vif)
Beaucoup d’Écolos partagent ce point de vue : le système capitaliste n’est pas responsable du mauvais comportement de certains de ses acteurs !
Je ne connais rien des intentions du PTB et par conséquent, j’ignore sa réaction à ces propos « largement partagés » chez Écolo.
Permettez-moi d’exprimer ma pensée : je pense exactement le contraire.
L’économie actuelle, de marché, sans règle précise que la concurrence, sans objectif autre que l’enrichissement individuel nanti de son seul moteur : la croissance, sans aucune fibre sociale, attendu que celles qui existent l’ont été par la force hostile des gens à ce projet, je pense de plus en plus que tel quel, ce système est inamendable.
Peut-on encore faire de la casse le moins possible et réutiliser une partie du système, dans un renouvellement doux de l’économie ? Mais c’est sans compter sur la puissance des réticences que l’on rencontrerait et de l’agression dont serait victime tout réformateur « raisonnable » par les forces considérables de notre américanisation à marche forcée, soutenues par la puissance de l’argent. La propagande contre un socialisme réformateur serait de toute façon prépondérante puisque maîtresse de tous les moyens ou presque de diffusions de l’information et de ses dérivés publicitaires.
Quand on voit les réformes que le président Macron essaie de faire passer en dépit de la révolte populaire des Gilets Jaunes en France, on devine où mène une politique « douce » et aimable.
Ce débat, irrite Ecolo, tandis que le PTB s’y trouve à l’aise. Ce parti estime nécessaire un profond bouleversement. Jusqu’où irait-il ? Là est la question !
Thierry Bodson, socialiste bon teint, mais on n’est pas parfait, lança au nom de la FGTB wallonne un appel à la formation d'une majorité PS-Ecolo-PTB, c’est Ecolo qui a été le plus hostile. Patrick Dupriez, coprésident d'Ecolo à l’époque, définissait son parti en « pivot ». On a même vu Jean Marc Nollet assimiler le PTB à la NVA, tandis que sa collègue Zakia Khattabi estimait que le jeu était "ouvert à tout le monde" (1).
Ces élections de mai seront déterminantes pour Écolo qui devra choisir entre un nouveau centre avec le PS ou une réelle politique de gauche avec le PTB.
Les paris sont ouverts.
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1. Cette chronique a été écrite sur la base du dernier sondage. En Wallonie : le MR chute à la troisième place en récoltant 18,3%, alors que le PS avec 24,7% perd 7,3%, mais reste en tête, tandis qu'Ecolo serait le deuxième parti avec 22%, soit une progression de 13,8%, le PTB crédité de 14,8% (+9,3%) et le cdH au plus bas, avec 9,3% (-4,7%).

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