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Des géants et des gnomes…

Qu’a donc l'Amérique contre l’Iran ? Un pays qui n’a pas de frontière commune avec l’Amérique et qui n’est pas plus dangereux que l’Afghanistan, la Corée du Nord ou Israël, ces trois pays qui flirtent avec les secrets plus ou moins maîtrisés de l’arme atomique, sinon d’avoir « la » bombe ?
Les USA, sans motif réel, ont dénoncé un accord international de désarmement longuement négocié au grand dam des autres pays signataires. Sur leur lancée, les voilà qui menacent d’agression militaire un autre État signataire !
Forts de leur puissance, ils commandent, sous peine de sanction à tous les pays, de s’aligner sur leurs positions, faute de quoi eux aussi subiront des sanctions financières inimaginables.
Quelle mouche a bien pu piquer Donald Trump, derrière ce micmac ? Sinon une volonté de faire la guerre à l’Iran, malgré l’avis d’un tas de gens qui pensent qu’on n’en arrivera pas à cette extrémité.
On voit Netanyahou comme cul et chemise avec Trump et ennemi intime des mollahs iraniens. Le gendre de l’homme d’affaire de NY complètement acquis aux israéliens, inutile de se casser la tête plus longtemps, lui aussi voudrait casser de l’Iranien. Les raisons invoquées par la Maison Blanche pour justifier son escalade contre l’Iran n’en sont pas. Par contre, sauf notre ministre des affaires étrangères Didier Reynders et l’ambassadeur de Belgique à Washington, toutes les chancelleries s’inquiètent des manœuvres de John Bolton, conseillé à la sécurité nationale du président et Michael Pompeo, secrétaire d’État. Nos deux lascars cherchent visiblement des prétextes, pour que Trump puisse se payer le régime religieux conservateur de l’Iran.
Ces deux là travaillent-ils selon les instructions de Trump ou poursuivent-ils une politique personnelle ?
Il paraît que les bureaux à la Maison Blanche sont pratiquement déserts. Le président fait fuir ses collaborateurs. Bolton et Pompeo ont résisté aux purges successives de leur fougueux patron. Or, Trump n’y connaît pratiquement rien en politique étrangère. Mieux, il aurait difficile de situer l’Iran sur la carte.
Ces pro-israéliens seraient-ils capables de mettre les USA dans une position qui les conduiraient pratiquement à la guerre, à l’insu de Donald Trump ?

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Le Monde Diplomatique relève quelques précédents troublants « M. Bolton ne manque ni d’expérience ni de suite dans les idées. En mars 2015, alors que son fanatisme en faveur de l’invasion de l’Irak a amoindri son influence, il publie dans le New York Times une tribune intitulée : « Pour arrêter la bombe iranienne, il faut bombarder l’Iran ». Après avoir prétendu que Téhéran ne négocierait jamais la fin de son programme nucléaire, il conclut : « Les États-Unis pourraient effectuer un travail soigné de destruction, mais seul Israël peut faire ce qui est nécessaire. L’objectif sera le changement de régime à Téhéran.»
C’était du temps d’Obama. Celui-ci signait un accord nucléaire avec l’Iran avec toutes les grandes puissances. Depuis, sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Téhéran a respecté scrupuleusement les clauses de cet accord.
Le bilan, chaque pays signataire, en convenait, était positif. Mieux, un semblant de liberté semblait agir favorablement dans la société civile iranienne.
L’espionnage aérien et sur le terrain de la CIA, pourtant très actif, n’est pas parvenu à prendre l’Iran en train de contourner l’accord. Pourtant, M. Bolton n’en démord pas, l’Iran prépare sa bombe ! Cette obsession est telle qu’il est le premier faucon de la Maison Blanche à claironner partout ses positions va-t-en-guerre, dépassant en virulence le gouvernement israélien et la monarchie saoudienne, pourtant tous les deux passablement remontés !
Cette obsession de la bombe, il la réserve à l’Iran. Tout le monde sait qu’Israël à la bombe et qu’elle est de conception américaine. Tout le monde le sait, et tout le monde fait semblant de ne pas le savoir ! Le deal serait de laisser Israël seul maître de la bombe dans le secteur.
Bolton se dépense sans compter dans une propagande belliciste. Il veut un changement de régime en Iran. Il souhaite ardemment la fin de la révolution islamique iranienne, et il l’écrit comme survenant « avant son quarantième anniversaire ».
Pourquoi Trump garde-t-il ses conseillers, sinon qu’il est sensible à l’argument d’une guerre ? Il la réserverait en option, au cas où sa réélection dépendrait d’un événement capable de distraire l’opinion américaine d’élire un démocrate à sa place.
La stratégie d’asphyxier économiquement l’Iran ne convainc personne, puisque Cuba et la Corée du Nord ont fait échouer cette manœuvre. Ces dangereux conseillers espèrent sans doute un incident le mettant sur le compte unilatéral de l’Iran, afin de justifier une intervention américaine. Le comble, avec les américanolâtres qui expédient en Belgique les affaires courantes, je vois bien notre gouvernement couper dans ces salades et pousser la Belgique dans une sale guerre.
Le silence de Reynders est accablant. Déjà, commercialement, nous nous sommes couchés devant la volonté américaine d’un blocus de l’Iran. Quand on sera confédérés, comment gèrera-t-on ce genre de connerie, les Flamands étant plus à droite que les Wallons ?

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