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Le chômeur, moderne paria !

Ils sont bien tous les mêmes à propos du chômage et des chômeurs. Ils veulent tous le retour au travail des chômeurs. Ils spéculent sur un moyen efficace, c’est de les affamer ! En Belgique, Di Rupo, socialiste, a passé le relais à Charles Michel avec les mêmes fausses raisons. Ce n’est pas emballé dans du papier journal, mais du papier cadeau, affirment-ils, la bouche en cœur.
Et quand le « cadeau » est une soupe à la grimace, ces gens de pouvoir prennent l’air résigné, ils se plient aux directives européennes. Ces grands européens se défaussant sur l’Europe, ce qui l’a fait davantage haïr dans l’esprit des gens. C’est vilain ça !...
Le match entre les « grands » est à qui en rajoute une couche.
En France, Macron fait déposer une loi par sa ministre du travail Muriel Pénicaud, qui leur semble une « avancée sociale ». Le piège à cons est gros.
En Europe, les chefs des exécutifs profitent des restrictions des droits des États innovants, pour quelque mois plus tard, proposer la recette chez eux.
Du PS au MR, en Belgique, chaque camp va décortiquer la loi Macron pour en proposer les « innovations », quand ils se seront mis d’accord pour caler leurs fesses rue de la Loi.
Ils observent avec intérêt qu’en France, désormais, l'État redéfinit seul les règles qui régissent l'indemnisation des demandeurs d'emploi. Finis les palabres entre « partenaires » sociaux. L’État tranche de tout. Comme Macron n’a pas de partenaires sociaux avec qui discuter, ça va faire du bruit. Les patrons du MEDEF font semblant d’être vent debout, mais en secret, ils sont pour.
Dans cette réforme sur ordre présidentiel, tout y passe, indemnisation, accompagnement des chômeurs, bonus-malus sur les contrats courts, etc. Certaines dispositions rappellent de mauvais souvenirs des classes sociales dépouillées au nom de l’austérité en Belgique, sous les deux dernières législatures, une de gauche et une de droite, pour ne pas faire de jaloux.
Sempiternel motif de la réforme : inciter au retour à l'emploi et donc retoucher certaines règles d'indemnisation considérées comme un frein. Objectif : réussir à atteindre les 7% de chômage d'ici 2022, voire "le plein emploi" pour 2025 !
Le frein principal est l’indemnité « trop généreuse » et trop longue, que ces messieurs estiment ainsi, eux qui vivent aussi des deniers de l’État, mais sur un autre pied, bien entendu.
C’est l’obsession en Belgique : une indemnité de chômage trop importante (on parle ici d’une somme dérisoire de mille euros) incite le bénéficiaire à rester chez lui en pantoufle, à boire des bières devant la télé allumée vingt-quatre heures sur vingt-quatre !

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Faut-il être salaud ou inconscient comme un Ducarme, pour penser cela !
Le ballon d’essai est français. Instruisons-nous des arguments : « Notre objectif c'est de faire en sorte que le travail paie plus que l'inactivité », s'est défendu le Premier ministre Édouard Philippe.
Cette réflexion est d’un cynisme à tomber par terre. Cela sous-entend que les salaires sont tellement bas qu’ils équivalent à l’indemnité de chômage et plutôt que les augmenter, il faut diminuer les indemnités ! Ce facho de la macronie n’est sans doute pas au courant du seuil de pauvreté à partir duquel on survit à peine et que son objectif serait à y faire entrer des milliers de Français ! Belle mentalité !
C’est le moment de replacer le fameux « c’est pas moi, c’est l’Europe ».
La dérive vers la droite extrême est caractéristique du système Macron. Le Medef va faire semblant de râler contre le bonus-malus et les syndicats sur le volet indemnisation !
La nouvelle manière de faire inspirera le successeur de Michel en Belgique.
Les partenaires sociaux, tenus à l'écart des arbitrages, ont été reçus à Matignon pour présenter la réforme, un point c’est tout ! Circulez, il n’y a plus rien à voir.
La propagande des journaux et télé a payé.
48 % de Français estiment que les chômeurs touchent trop et trop longtemps des indemnités de chômage ! Drôle de sondage d’opinions quand même, qui reflète plutôt l’opinion de Passy et de Christophe Barbier, Aphatie et compagnie, plutôt que celui des faubourgs de Trappe.
Les "CDD d'usage", contrats à durée déterminée contraires aux CDI à durée indéterminée, feront l'objet d'une taxation forfaitaire, mais tellement douce, qu’un patron qui use de ce type de contrat aura toujours l’avantage d’engager en CDI. La taxe rentrera dans les caisses de l’État et ne sera en aucune manière utilisée pour aider les chômeurs.
Un durcissement de l'accès à l'assurance chômage, en faisant passer de 4 mois travaillés sur les 28 derniers à 6 mois sur 24, est le coup classique employé en Belgique déjà sous les auspices du socialiste Di Rupo, à propos des jeunes.
Ces nouveautés françaises pourraient voir le jour en Belgique, dès que les socialistes se seront à nouveau acoquinés au MR. Elles visent à changer les règles qui permettent de cumuler un petit salaire avec un bout d'allocation. Cela concerne les mi-temps de l’enseignement, certains travailleurs en grande surface et les personnels des ASBL.
Le reste, les mesures d’accompagnement à Pôle Emploi (l’ONEM pour nous) c’est de la foutaise organisée, actuellement, moins efficace que les petites annonces sur les réseaux sociaux d’Internet.

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