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Vous avez dit communiste ?

Combien de fois l’ai-je écrit : une réelle démocratie, c’est un système politique suffisamment sûr dans un équilibre d’électeurs intelligents, qui permet à chacun de s’exprimer, sans que le système se sente menacer par des propos aux antipodes de l’opinion générale.
Les lecteurs connaissent suffisamment Richard3.com depuis les années de publications, pour ne pas ignorer ses convictions politiques de gauche et sa réprobation de l’économie libérale, monstrueusement destructrice de la nature et profondément perverse pour l’homme.
C’est donc l’esprit tranquille que je plaide pour que se fasse entendre toutes les opinions, y compris celles, aux antipodes des miennes, extrêmes, racistes, sexistes, qu’on ne peut dire ou écrire aujourd’hui, sans tomber sous le coup des lois.
Tant que nous n’aurons pas cette licence, nous ne serons pas en démocratie.
Dans les faits, cette absence de liberté d’expression peut se heurter à des spéculations collectives de parti, comme celle relevant du « cordon sanitaire » ou d’autres conventions inscrites dans les lois dites linguistiques, par exemple.
C’est dans l’usage de la critique en toute circonstance qu’un citoyen peut affronter la liberté des autres, faisant en sorte qu’il puisse en faire autant.
C‘est ainsi par exemple que le très révérencieux Nicolas Bouteca, le pendant flamand de Pascal Delwit, si souvent cité dans Daardaar magazine, se laisse aller dans son analyse post-élection à qualifier de « communistes » les quatre députés PTB qui font leur entrée dans le parlement flamand.

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Dans une démocratie sans tabou, cela ne me gênerait absolument pas qu’un citoyen membre d’un parti soit taxé de communiste par Nicolas Bouteca, mais comme ce dernier est un homme public, afin de montrer qu’il n’a aucun a priori, ne conviendrait-il pas alors qu’il dise à propos des libéraux, qu’un Alexandre De Croo est capitaliste ?
Or, il ne le fait pas, dans le code social actuel, la connotation communiste est donc péjorative. C’est un langage employé par une société orientée.
Et c’est là que le citoyen peut exercer son esprit critique, pour le reste de l’article et la nature des sentiments de Nicolas Bouteca.
Je relève seulement quelques expressions après lesquelles, on peut se passer de la lecture complète du texte, ces dernières sont tellement éclairantes sur la réalité et la nature profonde du sociologue – la force rouge sombre qu’ils côtoieront sur les bancs du Parlement – De danger théorique, ils sont devenus une menace réelle pour la gauche – le sp.a et Groen, voient d’un mauvais œil l’arrivée des communistes flamands dans les assemblées – Et l’attention des médias ne va pas se tarir entre les élections, ne serait-ce que parce que la VRT… (cette dernière remarque souligne le monopole des tenants de l’économie de marché et des traités européens, c’est-à-dire le monde libéral MR-PS, comme allant de soi).
Je me battrais avec Bouteca pour qu’il conserve le droit d’écrire cela, mais je réprouve qu’il n’y ait pas de contrepartie dans cette société bipolaire, afin que des citoyens, aussi qualifiés que lui, puissent s’y exprimer différemment.
Et ils ne le peuvent pas, parce que nous ne sommes pas dans une démocratie qui le permet. Oh ! de manière indirecte, insidieuse, ce n’est pas comme si on craignait que l’adversaire de Bouteca se laissât aller à des expressions relevant du judiciaire ; mais, une société qui permet à une seule catégorie de citoyens d’analyser dans les grands médias, une situation sous l’angle capitaliste, pourrait tout au moins avoir la décence, puisqu’elle agrée de Bouteca l’expression « communiste », de laisser la parole aux autres.
Or, vous n’aurez jamais que le point de vue « capitaliste » avec nuances et digressions subtiles.
On pourrait croire que cette différence de traitement est sans importance, détrompez-vous, c’est justement de cela que cette société souffre.
Il faudra bien que quelqu’un prenne le relai, à l’insuffisance du commentaire sérieux de Bouteca, afin de compenser l’insuffisance informative citoyenne.
« Nous entendons poursuivre pleinement notre travail sur le terrain », précise le président du parti, Peter Mertens. « Rester en contact avec la société civile et les syndicats pour continuer à parler la langue de ceux que nous représentons. Et ensuite établir des liens avec nos connaissances des dossiers au Parlement. »
Voilà qui est fait.
Une société qui ouvre à moins de 10 % de citoyens le droit à l’opinion, est une société malade qui ne peut survivre que dans la tromperie, l’interdit et la falsification.

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