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La croissance un nouveau délit !

L’imbécile instruit qui s’en va faire le glorieux à la présidence de l’Europe le répète à qui mieux-mieux deux fois par jour « la croissance, c’est la prospérité ». Est-ce parce qu’il en est convaincu ou est-ce pour s’en convaincre ?
Il est dans la norme de tous les libéraux qui ont la même certitude depuis Adam Smith. Mais, est-ce vrai ? Certes, à partir du moment où l’on fait abstraction du grand écart philosophique d’une croissance infinie dans un monde fini, voilà déjà que l’on tempère, par « une croissance encore possible, tant que les limites ne sont pas dépassées ».
La question majeure « quelles sont les limites indépassables » vient ensuite ?
Et là, la réponse est immédiate « seule la planète le sait ». Les perturbations climatiques ne sont-elles pas déjà un avertissement en réponse à cette question ?
Le CETA dont Charles et ses pareils sont amoureux est un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada qui va doper les capacités de production des grandes entreprises, dans un paradigme productiviste inquiétant.
Est-ce là le secret d’une croissance infinie : mettre en concurrence le point le plus reculé d’un État avec un autre point tout aussi reculé d’un autre État ?
Il n’y a pas trente six moyens de le faire, il n’y en a même qu’un seul : développer l’aviation de fret à un degré inimaginable avec un kérosène non taxé, multiplier les tankers géants crachant leur fumée de mazout depuis des cheminées haute de sic étages.
C’est le même imbécile instruit qui va ensuite nous expliquer ce qu’il compte faire pour réduire la facture climatique ! Comme il est atteint de solipsisme, vous ne sauriez le convaincre de l’absurdité de son raisonnement.
Les chiffres de la croissance mesurent mal le bien-être de la population. On pourrait même dire qu’ils sont plus inquiétants qu’ils n’euphorisent. La facture sociale à payer est souvent le pendant des chiffres « superbes » de la croissance. Déjà en 1968, le frère de John, Robert Kennedy notait que « le PIB mesure tout… sauf ce qui fait que la vie vaut d’être vécue ».
L’économiste Joseph Stiglitz a cette réflexion « la croissance du PIB ne tient compte ni de l’évolution des inégalités, ni de ces composantes essentielles du bien-être que sont les activités domestiques ou bénévoles, ni de ce qui devient un dommage collatéral massif de la croissance : la dégradation des patrimoines environnementaux. Massacrer les forêts tropicales pour y planter du soja transgénique ou des cultures pour les agrocarburants est « bon pour le PIB », car ce dernier ne comptabilise pas ce que l’humanité perd en richesses non monétaires au cours de cette destruction. » (Le Monde diplomatique)
S’il est vrai que les pays pauvres ont besoin de croissance, ne serait-ce que pour satisfaire les besoins essentiels des populations, au-delà d’un certain niveau de vie, c’est-à-dire celui de l’Europe dans son ensemble, le progrès humain tient à d’autres éléments constituant une société évoluée que la richesse économique et donc de la croissance.
C’est tellement élémentaire et facile à comprendre qu’on se demande si les libéraux ne sont pas tout simplement des imbéciles ou des criminels et leurs dirigeants les deux à la fois.
S’il y a bien aujourd’hui antinomie entre croissance et progrès, c’est bien dans les pays développés qu’elle apparaît le mieux. Un Américain nous prouve qu’ils ne sont pas tous des « immatures progressistes » à la Donald Trump, Kenneth Boulding, poète et philosophe, écrit « Celui qui pense qu’une croissance exponentielle infinie est possible dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Il rejoint tout à fait les prolégomènes de cette chronique : sommes-nous dirigés par des fous malveillants ?
Des ressources exploitées bien au-delà de leur capacité de reproduction devraient quand même alerter les gens sérieux !

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La croissance à la « va comme je fais du fric » s’accompagne de rejets et de pollutions multiples, en l’air et sur mer. Les gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique à chaque décision prise dans le sens d’une croissance irréfléchie comme elle l’est en Europe et pas qu’en Europe, amoindri nos chances de survie dans un futur pas si lointain. On l’a assez dit et prêché. Il faudrait traiter les cas des agents de propagande à ce système, à savoir les milieux libéraux et leurs dirigeants, dont notre sublime grand prêtre MR qui va bientôt poser ses nobles fesses dans le rocking-chair présidentiel de l’Europe. Criminel ou voyou, il passera bientôt d’une échelle réduite : la Belgique, à un vaste secteur : l’Europe, pour y aider à perpétrer les forfaits de la Commission !
Une prospérité sans croissance est possible. Elle devrait commencer tout de suite en préférant d’abord la consommation des produits qui n’ont pas besoin de faire quatre mille kilomètres produits au diable-vauvert, pour être consommés chez nous. C’est le bon sens même.
Cela peut se faire tout de suite. Il suffit de taxer le kérosène au taux du gasoil, puis dans un deuxième temps, limiter la taille des supertankers, avec saisie et destruction des bâtiments qui dégazent en haute mer.
Cette mesure devrait être européenne pour qu’elle fasse tâche d’huile dans le monde, avec interdiction d’utiliser des ports et des aérodromes par des transporteurs qui ne paieraient pas les taxes de l’Europe.
Cela ne se fera que lorsque les criminels au pouvoir se soumettront aux impératifs de défense de la planète ou démissionneront. Et ça, c’est du domaine politique. Cela nous concerne directement.

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