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Razzia sur la Deutsche Bank !

Les amateurs de sensations fortes vont être servis à la rentrée. On sera le nez sur une crise financière de l’importance de 2008/9 !
Notre petite merveille du MR sera à peine installée à la présidence de l’UE, Christine Lagarde calée dans son fauteuil à la banque européenne et Ursula von der Leyen aura tout juste claqué deux bises sur les joues de J-C Juncker et ce sera la question qui tue : Quid de la DB ? !
Vous êtes sceptique ? On a oublié l’essentiel dans les informations que l’on dispense aux citoyens sages. Les journalistes ne veulent pas gâcher les vacances des lecteurs.
Retenez bien ceci « La Deutsche Bank » pourrait imploser. Voler les particuliers pour sauver les banques comme ce fut le cas en 2008/9, on ne le pourra plus ! Pourquoi ? Parce que les caisses sont vides et les déficits abyssaux. On a épuisé les prétextes.
Renaissance Technologies (Ren Tec), l’un des hedge funds (‘fonds spéculatifs’) les plus performants au monde, a retiré ses liquidités de la Deutsche Bank.
Cela s’est passé quelques jours avant que la banque annonce son plan de restructuration. De nombreux clients suivent Ren Tec. Selon l’agence de presse Bloomberg , nous assistons à un « bank run » (‘ruée bancaire’) institutionnel, les clients retirent 1 milliard de dollars par jour de la banque... La crise de Lehmann-Brother a débuté à peu près de la même manière, par de la méfiance sur les dépôts.
La restructuration tueuse d’emplois de la Deutsche Bank, annoncée dimanche 7 juillet par Christian Sewing, le patron, pouvait difficilement partir sur de plus mauvaises bases. La première banque allemande, en difficulté depuis une décennie et empêtrée dans divers scandales financiers, se séparera de 18 000 salariés d’ici 2022, soit un cinquième de ses effectifs.
Voilà déjà une différence avec 2008/9. On se souvient que Reynders touchait à nos impôts et à nos économies pour soi-disant sauver les emplois, qui ne furent du reste pas sauvés. La Deutsche Bank sait bien que l’État allemand n’a pas les moyens de renflouer la banque, on parle de plusieurs milliards d’euros ! Elle joue donc son va-tout. Mais les dés sont pipés.
Les salariés ordinaires ne seront pas les seuls à faire les frais de cette réorganisation historique Deutsche Bank licencie aussi trois membres de son directoire. Les conditions de ces derniers, qui quitteront la banque fin du mois, font scandales. Garth Ritchie, chef de la banque d’investissement, Frank Strauss, patron de la clientèle privée, et Sylvie Mathérat, responsable de la conformité et du contrôle interne, se partageront à eux trois 26 millions d’euros d’indemnités de licenciement.
On connaît la chanson, en politique c’est pareil. Les chefs ramassent tout ce qu’ils peuvent quand ils s’en vont. À la DB comme à l’État belge, une grande compréhension règne entre libéraux. Auparavant, la banque avait déjà déboursé pour les départs de cadres supérieurs, à hauteur de 52 millions d’€.

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Dans le système libéral « Lorsque tout va bien, ils gagnent des millions, et quand ça va mal, c’est pareil. » Charles, tout en n’étant pas dans le privé, fait aussi de la bonne galette. Aucune de ses conneries ne sera sanctionnée, même pas par l’électeur, puisqu’on l’adore.
L’affaire de la banque est louche, comme l’affirment des journaux financiers auxquels cette chronique doit beaucoup.
Les dirigeants de Deutsche Bank ont refusé en 2016 et 2017 de saisir les services américains de lutte contre le blanchiment d’argent à propos de transactions suspectes impliquant des sociétés contrôlées par Donald Trump et son gendre Jared Kushner, a rapporté le New York Times, dimanche 19 mai. Le quotidien cite cinq anciens et actuels employés de la banque et précise que certaines transactions, concernant la fondation Trump aujourd’hui dissoute, ont provoqué des alertes du système informatique signalant des activités bancaires potentiellement illicites. Deutsche Bank a prêté plusieurs milliards de dollars à des sociétés détenues par Donald Trump ou par son gendre Jared Kushner.
Une porte-parole de Kushner Companies a estimé que les informations du New York Times étaient « inventées et totalement fausses », selon la méthode Trump qui est de nier l’évidence.
Pourtant, à la fin du mois d’avril, Donald Trump et trois de ses enfants, Eric, Ivanka et Donald Jr., ont engagé une procédure judiciaire contre Deutsche Bank afin d’empêcher la banque de se soumettre à une assignation de la Chambre des représentants.
Donald Trump et sa famille ont justifié cette procédure ouverte auprès d’un tribunal de Manhattan en affirmant que les représentants démocrates majoritaires à la Chambre se livraient à un abus de pouvoir !
La commission du renseignement et celle des services financiers de la Chambre des représentants ont adressé à Deutsche Bank des assignations à comparaître afin de faire la lumière sur des prêts consentis par la banque à Donald Trump et aux membres de sa famille.
Mi-mars, la procureure de l’Etat de New York Letitia James avait intimé à la banque allemande de lui fournir de nombreux documents liés à des demandes de prêts et lignes de crédit octroyées à la Trump Organization, holding chapeautant les actifs du magnat de l’immobilier et dont les rênes sont tenues par ses fils Eric et Donald Trump Jr. depuis son entrée à la Maison Blanche.
L’établissement allemand est l’une des seules grandes banques occidentales à avoir continué à prêter de l’argent à l’empire Trump après la mise en faillite de plusieurs de ses casinos dans les années 1990, aboutissant à des créances aujourd’hui évaluées à 330 millions de dollars. Ce rôle lui vaut d’être au cœur de nombreuses enquêtes aux Etats-Unis.
Le mauvais état des finances de DB n’est pas imputable entièrement au deal avec Trump, ce n’est qu’une des causes. Les taux zéros d’intérêt ont fait fuir les spéculateurs européens vers les States où l’argent est rémunéré. Résultat, les euros se transforment en dollars. C’en est encore une autre. L’ensemble de ces causes commence à faire beaucoup.

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