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Placet à Béatrice Delvaux.

Chère Béatrice, c’est étrange, tout nous oppose ! Je ne parle pas de sexe quoiqu’ils soient différents, de vous à moi, mais de la manière de voir, de réfléchir, d’interpréter, bref, d’exister en qualité d’être humain.
Car, c’est la seule chose qui nous corresponde, nous sommes, vous et moi, des personnes relevant de l’apparence sapiens-sapiens, n’ayant aucune connaissance de ce que Neandertal pensait de l’économie de marché, dans la perspective qu’il pût être de vos ancêtres.
Une incompatibilité de pensée, carrément congénitale, s’est encore révélée dans toute son ampleur au dernier éditorial énamouré que vous commîtes, consacré à Charles Michel.
Parole, vous êtes amoureuse !
Que sera-ce le 14 juillet, quand vous l’admirerez à la tribune des Grands, quasiment général en chef-adjoint du maréchal Macron, chef des armées, quel plaisir pour vous et quelle honte pour nous tous que ce premier ministre failli, incapable de rassembler les Belges sur des valeurs communes, plastronnant dans les ors de l’Europe !
On ne peut pas être aveugle à ce point, seul l’amour… Ce parasite social qui poursuit son ascension dans un monde parallèle au peuple, tout emprunt de la suffisance mondaine où il est de bon ton d’accompagner une dame en Lagerfeld montrant généreusement son derrière aux photographes, par la fente de l’entre-deux d’un ourlet ! Seriez-vous capable au bras de votre héros, d’égaler les performances d’Amélie qui se consacre désormais à la high society ?
Si oui, vous devriez militer. Le MR a toujours fait une forte consommation de rombières. Si ce n’est fait déjà dans le secret des messes basses des rédactions et des entretiens particuliers traitant des futures baronnies proposées au roi.
Vous vous ébaudissez des « victoires » de Charles. Pour moi, se sont des défaites. Vous vous enorgueillissez de ses succès émaillés de décorations, congratulations et enthousiasmes des peuples que vous voyez partout et que je ne vois nulle part.
Et jusqu’à ce dernier gouvernement qui consacre définitivement la non-pluralité de la Belgique en célébrant la supériorité numérique de la Flandre, vous semblez troublée par ce génie qui a définitivement dégradé la francophonie et que vous voyez, au contraire, en exemple étourdissant du savoir-faire patriote !
Franchement, vous nous voyez sur une île déserte en tête à tête permanent, avant qu’un cargo ne nous aperçoive du large !
Mais jamais, je ne pourrais vous faire l’amour en guise de passe-temps ! Non pas que votre corps, à force de le sublimer par la privation d’un désir autre, me soit rébarbatif, mais ce que vous ignorez sans doute à force de vivre et respirer dans le délétère d’un autre milieu, les gens de gauche ont la délicatesse de coordonner un acte physique et une disposition parallèle de l’esprit.
Moi sur vous, il y aurait l’épouvantable image de ce Charles Michel dévoré d’ambition ! Lui, dévoué à sa seule promotion, trompant les gens sur la nature de son attachement à la chose publique, comment voulez-vous que nos cœurs battent à l’unisson ?

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Sans compter que vous-même avez l’approche des gens de ma sorte quasiment impossible. On vous a probablement appris au Soir que les individus de gauche sentent mauvais, de cette exhalaison nidoreuse d’une pratique des vieilles reliures de Karl Marx, suavité de transpiration à la lecture d’Engels, et faisant signet des squames d’une peau cancéreuse, entre les pages de Cécile Obligi, reliant le martyre de Robespierre à la pensée sulfureuse de Babeuf.
Je pense donc que pour éviter le pire, que nous ne nous rencontrions jamais, que nous ne prenions pas le même bateau et que nous relisions minutieusement la liste des passagers dans les aérogares.
C’est pourquoi, il me convient très bien d’entendre vos soupirs d’amoureuse devant le vertigineux parcours de qui vous savez, tout en ne croyant pas un mot de ce que vous dites. Car, si vous changiez d’avis, dame il suffirait d’un autre prince, plus chrétien que libéral, pour que vous occupiez illico la caverne des filles de Loth. Je m’effraierais, de glissement en glissement, que vous ne vinssiez à fréquenter les écrits de Bakounine, dans un retournement de conscience suspect.
Vous nous voyez, côte à côte, à un meeting de Raoul Hedebouw, à un briefing de Florence Arthaud ou à un comité directeur de la France Insoumise !
Malgré le renoncement spectaculaire des moisissures libérales et votre bonne volonté à trouver un sens aux battements du cœur, il me semblerait que de vous sentir à cette place, ce serait moi qui ne serais plus à la mienne.
Aussi, je vous en prie chère Béatrice Delvaux ne changez rien. Restez ce que vous êtes. Surveillez seulement les transports publics, afin que nous ne nous y retrouvions tout bêtement face à face, dans un couloir de bus bondé et serrés l’un contre l’autre, par la pression des voyageurs. Dites-vous bien que si une main frôleuse atteignait subrepticement vos fondements… ce ne serait pas la mienne.

Commentaires

Magnifique texte, mais que je ne partagerais pas sur FB.

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