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Impeachment et Donald Trump !

On ne peut pas dire que les présidents des États-Unis, démocrates ou républicains, aient été de grands humanistes et d’ardents défenseurs de la nature. Même Obama recevant la jeune Thunberg, n’en a pas moins été le président du pays le plus pollueur au monde. Sa politique n’a en rien entravé l’essor de la liberté d’entreprendre, sinon que son successeur le président Trump a fait mieux, parallèlement au retrait des USA des accords de Paris contre le réchauffement climatique, il a favorisé l’exploitation des schistes sur le sol américain et ainsi, dégradé un peu plus l’environnement de façon irréversible.
Mais c’est sous un autre aspect que Trump est connu en Europe. C’est le premier président élu avec plus d’un million de voix en moins que son adversaire malheureux, Hillary Clinton, Doté d’une forte personnalité, il représente une société américaine farouchement nationaliste de petits blancs rêvant de l’épopée américaine, un colt à la ceinture conquérant des terres sur les anciens habitants à la peau trop cuivrée, exterminés par les émigrants européens.
L’inculture de cet homme, son cynisme, son pragmatisme, font de lui le premier business man accédant à la Maison Blanche, comme on s’assied dans le fauteuil de président d’une société anonyme.
Justement le soucis permanent de ce genre d’individus étant la manipulation des autres, le mensonge instauré en vérité et l’exploitation des renseignements qu’il arrache d’autorité par sa puissance de nuisance, lui valent aujourd’hui, ce mardi 24 septembre, le déclenchement d’une procédure de destitution (impeachment) par la speaker (présidente) démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi (Californie).
Jusqu’à ce mardi, Trump avait échappé à d’autres affaires, d’autres embrouilles dont la plus sérieuse avait été la collusion avec les services de renseignements de Vladimir Poutine et l’aide de celui-ci pour brouiller le message démocrate afin de favoriser son élection. Il manquait suffisamment de preuves pour convaincre le sénat à majorité républicaine, alors que la chambre des représentants est aux démocrates.

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Le dossier ukrainien a emporté les réserves. Cette affaire a éclaté lorsqu’un membre des services de renseignement américains, a fait en août un signalement à sa hiérarchie concernant une conversation téléphonique de Donald Trump avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le 25 juillet. Trump a, lors de cet appel, encouragé ”à environ huit reprises” Zelensky à enquêter sur le fils de Joe Biden et à collaborer pour ce faire avec son avocat personnel Rudy Giuliani. Deuxième fils de l’ancien sénateur, Hunter Biden a travaillé pour un groupe gazier ukrainien à partir de 2014, lorsque son père était vice-président de Barack Obama.
Cette procédure, déclenchée à 400 jours de l’élection présidentielle de novembre 2020, est impopulaire dans les sondages. Et son issue est très incertaine: si l’enquête, menée par la Chambre des représentants à majorité démocrate, aboutit, le Sénat, contrôlé par les républicains, devra conduire le “procès” du président et conclure par un verdict. Il semble peu probable, dans l’état actuel des choses, que suffisamment de sénateurs républicains se retournent contre Donald Trump.
Mais cette action n’en reste pas moins explosive. En dépit des nombreuses affaires qui ont secoué les premières années de la présidence de Donald Trump, ce coup de tonnerre politique représente l’attaque la plus frontale contre le milliardaire républicain. Les démocrates de la Chambre étaient jusqu’ici divisés sur la question.
Si Trump n’avait violé que la Constitution, mais ce type s’est rendu odieux par d’autres viols, passés par la petite porte des justiciables, parole contre parole, parfois éteints par les dollars.
C’est dire que si le cultivateur de maïs et l’ancien mineur des Appalaches lui conservent une confiance aveugle, il se pourrait bien, même si l’impeachment ne va pas jusqu’au bout, qu’une majorité encore plus conséquente et significative, l’empêche d’accomplir un deuxième mandat. L’utilisation potentiellement périlleuse de la fonction présidentielle à des fins politiques lui sera-t-elle fatale ? Les conséquences du déclenchement de la procédure de destitution restent incertaines.
Donald Trump a renoué avec les dénonciations d’un « harcèlement présidentiel » et d’une « chasse aux sorcières » qu’il avait multipliées pendant l’enquête « russe », tout en répétant que le comportement de Joe Biden pendant cette période mérite une enquête.
Il pratique la politique comme on dirige une banque dominante, c’est-à-dire qu’il répond à des accusations en accusant à son tour son adversaire sur d’autres affaires, tout en ne répondant pas sur celles dont on l’accuse.
Le comportement de ce président, malgré les attitudes énamourées du MR et des libéraux de l’Europe, contribue fortement à déconsidérer la démocratie.

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