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La fin de l’Histoire ?

Il y a différents mépris. Celui des partis pour l’application du système libéral intégral en Belgique est sournois et pernicieux. Traiter de « populisss », « extrémisss » (avant c’était communisss) ceux qui réfléchissent pour transformer le système, ne les grandit pas.
L’économie libérale, c’est sacré avec défense de la critiquer, tandis que les anathèmes abondent sur les gens de mon espèce. L’idée ne leur vient pas qu’on doit pouvoir débattre d’une politique et d’une économie aussi décriées. Les tenants du système libéral nous livrent une partie honteuse d’eux-mêmes : celle d’un dégoutant empirisme qui fut de toujours leur seul poisson-pilote. Ne touchez à rien, tout doit se faire seul, de la concurrence à la liberté d’entreprendre. Par une sorte de miracle naturel, la mise en place s’organise grâce à la compensation entre intérêts privés. Alors que c’est tout, sauf cela !
L’économie c’est comme la bière. Elle se bonifie dans les cuves, grâce au temps long, disent-ils !
La classe bourgeoise montre ses divisions et ne parvient pas, malgré le consensus libéral commun, à s’entendre sur la formation d’un gouvernement. Le temps long, on y est !
Disons-le carrément, le paysage politique belge verrait une simplification utile dans une restructuration d’un système un peu à l’américaine. L’opposition « populisss » et les partis de gouvernement formeraient deux entités face à face. Qu’on me dise la différence entre De Wever et Di Rupo sur les questions de commerce, de droit commercial, de liberté d’entreprendre, de l’accroissement des traités mondiaux et même de l’Europe ? Il n’y en a pas.
Un bloc bourgeois dépasserait les contradictions des partis de consensus libéral. Ce bloc constituerait une nouvelle alliance entre les classes moyennes et laisserait à l’opposition le soin de défendre ceux qui vivent en dehors des progrès de la classe bourgeoise, puisque dans le système actuel, ils ne sont pas pris en compte.

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Ce sont les partis de pouvoir qui acculent les citoyens les moins bien représentés à prendre des positions extrêmes. Ces citoyens sont atterrés de vivre dans de plus mauvaises conditions sociales aujourd’hui que leurs parents.
Selon une étude, une majorité électorale de consensus libéral devrait tenir compte des évolutions culturelles et reconnaître que les valeurs ouvrières très sollicitées sur le papier par la propagande libérale, ne se retrouvent pas dans les faits en se déportant vers la droite, au point d’être tombées dans un véritable piège. L’exemple, c’est celui du parti socialiste.
Le néo-libéralisme, proclamé le top du modernisme, fut incarné par Jacques Delors. Ce projet économique et politique visait à dépasser l’opposition entre le marché et l’État. Il est toujours en chantier en Europe et dans les pays de la zone, sous le nom de réalisme économique. C’est le programme de la bourgeoisie. Malgré les échecs qui s’amoncellent, il est toujours dominant. Le marché et la libre-entreprise ne sont plus remis en cause et les grands équilibres macroéconomiques sont réaffirmés.
Très bien. Voilà qui est clair. Comme il est clair que ce programme est un véritable abandon des classes populaires et de leurs intérêts, notamment à travers la réduction des politiques sociales en leur faveur.
Pour l’opposition de gauche, c’est d’évidence une erreur grossière. Que chacun puisse entrer dans un camp qui assume ou qui combat ce marché ainsi conçu en libre-entreprise, me paraît une démarche démocratique.
Que Di Rupo, Bouchez et Bart De Wever proposent une nouvelle alliance électorale en faveur de l’intégration européenne sur les grandes lignes d’une modernisation à l’américaine et que l’opposition dénonce le glissement progressif vers un capitalisme libéral, de privatisations et de financiarisation de l’économie, au moins l’électeur s’y retrouverait. On n’aurait plus l’ambiguïté du parti socialiste qui est d’accord sur les principes de l’économie bourgeoisie et qui fait tout pour que cela ne se sache pas dans sa clientèle ouvrière.
Reste la question philosophique. Ces gens ne se contentent pas de profiter du système. Du PS au MR, en passant par le CD&V et la N-VA, ils en sont les propagandistes. Croient-ils à la fin de l’Histoire ? Qu’il n’y aurait plus de place pour autre chose et que ce modèle sera encore debout quelques siècles, dans son immuabilité ?
Si c’est cela, pauvre Belgique et pauvre société. Car, ils commettent l’erreur majeure de croire que cette civilisation, a contrario de toutes les autres, arrêterait son cheminement vers sa fin !

Commentaires

"Qu’on me dise la différence entre De Wever et Di Rupo sur les questions de commerce, de droit commercial, de liberté d’entreprendre, de l’accroissement des traités mondiaux et même de l’Europe ? Il n’y en a pas. "
Juste.
"Malgré les échecs qui s’amoncellent", quels échecs ? du point de vue du bloc bourgeois, tout va bien ... la bulle financière enfle, les riches s'enrichissent même si tout cela n'est que monnaie de singe sans contrepartie réelle.

"Qu’on me dise la différence entre De Wever et Di Rupo sur les questions de commerce, de droit commercial, de liberté d’entreprendre, de l’accroissement des traités mondiaux et même de l’Europe ? Il n’y en a pas. "
Juste.
"Malgré les échecs qui s’amoncellent", quels échecs ? du point de vue du bloc bourgeois, tout va bien ... la bulle financière enfle, les riches s'enrichissent même si tout cela n'est que monnaie de singe sans contrepartie réelle.

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