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Carême-prenant

Lutins, nains, elfes, gobelins, gnomes, du petit peuple, rentrez vos grimaces, abandonnez vos masques vous entrez dans le XXIème siècle ! Les pisse-froids des ligues, des associations diverses, Unia, la commissaire UE Margaritis Schinas, les grands rigoristes de la pensée morales, les ligueurs contre tous les racismes, avec en tête de gondole le combat du racisme contre les Juifs, vous commandent de faire du carnaval, l’exemple moral des familles !
Merde ! ces gens commencent à me gonfler. Ne plus pouvoir se lâcher, rigoler de nous-mêmes et des autres et ce depuis le plus haut moyen-âge : interdit ! Tout de suite on suspecte un coup de téléphone de Netanyahou !
Le monde moderne a perdu la raison, complètement à la dévotion d’un seul souvenir, certes terrible, mais bon sang de bonsoir, laissons les prosélytes se flageller tandis que les carnavals font pareil, mais avec des fouets en carton. C’est pour rire !
Le terrible baron médiéval ne pendait pas les jours de carnaval. Tout ce qu’il avait interdit sous peine de mort, devenait soudain autorisé par la licence du carnaval. C’était une soupape qu’on voudrait aujourd’hui bloquer.
Par hypocrisie Sophie Wilmès y va aussi de son grain de sel. Elle va soumettre à la magistrature l’exemple affreux du cortège carnavalesque d’Alost. Ce que Charlemagne n’aurait osé faire, le MR le tente !
Le carnaval, c’est le besoin d’oublier les soucis du quotidien. L’hiver est la saison des masques. Ces Messieurs-Dames en portent toute l’année. Laissons donc les autres en porter quelques jours.
Le Prince des fous, Rabelais, auteur du XVIe siècle, est quasiment oublié. Il maniait un vocabulaire trop riche pour notre misère intellectuelle, trop libre pour nos oreilles dévastées par la propagande capitaliste. Un curé qui montre la bite de Gargantua à tout le monde, comme un vulgaire Griveaux, ça ne se rencontre pas souvent.
Gueusant à l’abbaye de Thélème, les cons qui nous gouvernent, n’y voient que de la vulgarité.
En ce temps là, foires, fêtes religieuses, carnaval, toutes les occasions étaient bonnes pour singer les Grands, les curés et la culture officielle, blasphémer, se livrer à des pitreries et des jeux scatologiques. Le carnaval, c’était le théâtre de la vie même, une sotie interprétée par des comédiens d’un jour. Tout le monde y participait sans distinction de rangs et de classes sociales, au contraire de la vie fortement hiérarchisée de l’époque. C’était un défoulement. Le langage y était libre, les insultes et jurons fréquents.
Le carnaval était une sorte d’affranchissement de la vérité dominante et du régime féodal, par l’abolition provisoire de tous les rapports hiérarchiques, privilèges, règles et tabous. C’était l’authentique fête du temps, celle du devenir, des alternances et des renouveaux.

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On retrouve chez Rabelais ce rabaissement de tout ce qui est élevé par l’usage du langage des foires et de celui des bonimenteurs. Rabaisser consistait à rapprocher de la terre, à communier avec la terre comprise comme une naissance pantagruélique.
La prédominance du principe de la vie matérielle et corporelle dans les livres de Rabelais renvoie au réalisme grotesque. Le style grotesque c’est un type de peinture ornementale des grottes romaines, caractérisé par un jeu avec les formes végétales, animales et humaines, sans frontières nettes, un univers mouvant avec de multiples métamorphoses. Cette imagerie antique se projette dans la culture comique du Moyen Age.
Il y a une dimension politique dans le fait de ne pas prendre au sérieux la culture officielle. A vrai dire, la lecture de Rabelais au temps du carnaval permet de s’ouvrir à d’autres thèmes, de mettre des mots sur les avatars de notre société, de lutter contre l’insidieuse perte du petit pouvoir du peuple, par ceux qui en ont beaucoup.
“Le carnaval d’Alost est une honte”, dénonce le commissaire européen Margaritis Schinas, en charge de la Promotion du mode de vie européen et de la lutte contre l’antisémitisme. Et d’annoncer comme le comble du déshonneur pour nous Européens qu’UNIA aurait reçu 25 plaintes concernant le carnaval d’Alost.
Si le carnaval d’Alost avait présenté des SS, moustaches à l’Adolf, en 1942, il y a de fortes chances pour que les déguisés n’eussent pas fini la journée et se fussent retrouvés fusillés à la soirée. C’est ça qu’elle veut Margaritas Schinas, faire fusiller des gens par l’opinion publique ?

Commentaires

J'ai surtout apprécié le char qui reprenait une caricature du prophète... On rit de tout ...

Il y avait à Alost beaucoup moins de personnes avec le costume folklorique juif qu'à Anvers, ce dimanche

... et encore plus de femmes voilées et d'hommes barbus. Mais on est trop lâche pour s'en moquer ....

... et encore plus de femmes voilées et d'hommes barbus. Mais on est trop lâche pour s'en moquer ....

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