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Cieltje voilà de vleeshandelaar !

Si le Belge est imprévoyant, son député l’est doublement. Un avenir qui ne se prépare pas et donc qui ne se devine pas, sera à coup sûr une catastrophe. Le jour où les Britanniques quittent les institutions européennes, l’opinion en Flandre représentée par la N-VA, souhaite quitter la Belgique. Le parti de Bart propose délibérément des choses impossibles à d’éventuels partenaires, pour un programme gouvernemental inacceptable.
Sans nul doute, le PS craint en entrant dans une coalition de droite, que son ardeur pour le libéralisme fasse gagner des voix au PTB. Mais en plus, pour MM. Di Rupo et Magnette, libéraux bons teints, le café servi est un peu fort. Bart De Wever n’y va pas de main morte.
La vice-présidente de la N-VA, Cieltje Van Achter (j’ai pour elle une attirance physique, je le reconnais, mais compensée par une détestation morale) a énuméré quelques exigences pour entrer dans une coalition que même moi, qui ne lui suis pas hostile (voir plus haut) ne saurais l’accepter. Cieltje veut dans un accord gouvernemental, qu’on limite les allocations de chômage dans le temps, avec une dégressivité plus rapide que celle imaginée par el diabolo Élio, quand fou d’orgueil, il était premier ministre ; une extension des flexi-jobs, vous savez de ces boulots qui n’en sont pas tout à fait et qu’on accepte pour ne pas coucher dans la rue, et même avec le job, cela risque d’arriver ou encore le paiement des allocations de chômage par des prestataires privés au lieu des syndicats, la pension par points, le dada de Coca-cola Bacquelaine. Quoique la N-VA se soit montrée favorable à une revalorisation des pensions les plus basses, elle serait contre une pension minimum à 1.500 euros. Par contre, elle serait pour une baisse de la pension en cas de chômage, interruption de carrière, etc. En matière de santé, les économies se poursuivraient à concurrence de 5,2 milliards et le rôle des mutuelles serait singulièrement réduit. Question sauvetage de la planète, la N-VA se contenterait d’une ambition minimale et remettrait en cause le planning de sortie du nucléaire. Enfin, la politique d'immigration à la Theo serait plus stricte. Et cerise sur le gâteau, retour des réformes constitutionnelles pour une régionalisation aux accents du confédéralisme en 2024.

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Soyons logiques, même un PS libéral, prêt aux concessions, ne peut pas accepter ça… qu’on cesse de dire que ce parti devrait faire des concessions ! C’est dénaturer la vérité.
Comme pour la Grande-Bretagne qui s’en va, ce serait un soulagement pour tout le monde que les Flamands en fassent autant de la Belgique et par voie de conséquence de l’Europe, quitte à négocier à l’Europe une entrée dans l’Union, puisque la Flandre serait un nouveau pays.
Ce n’est pas si farfelu que cela. Georges-Louis Bouchez a traîné dans les cafés à discuter le coup avec Bart, tant le volet asocial de la revendication de la N-VA lui plaît énormément.
Une solution ancienne d’il y a quelques années, était de céder à la Hollande les territoires turbulents de Flandre. Des nationalistes flamingants l’avaient même envisagée. Hélas ! les Néerlandais ne veulent absolument pas en entendre parler. Willem-Alexander fait de l’urticaire dès qu’il voit un Anversois, le flamand est un idiome que les Néerlandais ont du mal à saisir, comme le parler canadien pour un français de la métropole.
Soyons sérieux. Si les partis nationalistes obtiennent la majorité, comme cela devient probable, la Wallonie aurait de fortes raisons de refuser le confédéralisme, attendu que le confédéralisme est une alliance d’états souverains. Par conséquent, il conviendrait de refaire une démarche à trois (avec Bruxelles) pour une continuité différente de l’État belge à l’UE, puisqu’il y aurait trois États ! Or, dans cette combine la Wallonie n’aurait plus l’accès à la Mer, attendu qu’il y aurait une frontière à quinze kilomètres de Liège sur le canal Albert.
La Wallonie se tournerait donc vers Dunkerque, le port français le plus proche, dans une association avec la France. Rien n’a été pensé en ce sens. Pas d’autoroute directe, sinon emprunter celle de La Panne, donc passage de frontière. Géographiquement des liaisons rapides par eau ou par route sont techniquement possible, mais difficilement réalisable sans passer sur le territoire flamand. Par la voie des airs, la distance est courte, les écolos seraient contre. À ma connaissance, il n’existe pas d’aérodrome à Dunkerque de l’importance de Liège-Air-Port.
Comme le Royaume-Uni en 47 ans d’adhésion, la Flandre a le même objectif, affaiblir la Belgique, avec la même arrière pensée que les Anglais : faire de la Belgique une zone de libre échange.
Pourquoi, nos élites et nos prix Albert Londres essaient-ils de nous faire croire que les partis wallons devraient être plus coopératifs avec les nationalistes flamands ? Pour les mêmes raisons que Nicole Belloubet a voulu partager les torts entre les musulmans et la lycéenne au blasphème, par la trouille d’accuser la N-VA de saboter tout accord possible. Le roi ne veut pas rompre les ponts. Comme quoi en politique, les accordeurs prennent les gens pour des imbéciles, car c’est toujours le plus fort qui a raison.

Commentaires

l’opinion en Flandre représentée par la N-VA, souhaite quitter la Belgique ????? Tous les sondages disent le contraire, à moins que vous considériez qu'opinion est synonyme de minorité

Je connais l'argument. J'ai moi-même écrit que pour l'instant la Flandre était toujours contre une séparation. Je me suis sans doute mal exprimé. J'aurais dû écrire "quand la N-VA et le Vlaams Belang seront majoritaires à eux deux en Flandre, les électeurs auront donné la majorité aux séparatistes.

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