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La morale à prix cassé.

Le procès en destitution de Donald Trump s'est achevé mercredi au Sénat par l'acquittement du président des Etats-Unis, jugé depuis le mois dernier pour abus de pouvoir et entrave à l'action du Congrès.
On savait le combat perdu d’avance. Certains ont même jugé qu’il était inutile et contre-productif.
Cette relaxe soulève un grave problème moral dans l’exercice de la démocratie en Amérique, un pays devant lequel l’engeance libérale se met à genoux. On voit d’ici les Michel et GLB japper de plaisir devant leur maître.
S’il est avéré que Trump a gravement contrevenu à la Constitution américaines et qu’il n’est pas « chassé » de la présidence par l’ensemble de la classe politique, mais au contraire disculpé des fautes qu’il a commises, alors se pose le problème de la moralité en politique de ce pays « exemplaire ».
Peut-on faire tout, braver les interdits, se comporter avec indignité, se moquer de ses adversaires, à partir du moment où le président a derrière lui une majorité qui cautionne l’immoralité et l’absout de se moquer de la Constitution ?
La politique transforme-t-elle les vices en vertu ? Est-elle donc supérieure à tout ?
Bartholo du Barbier de Séville a une réponse « Quand une chose est vraie ! Si je ne veux pas qu’elle soit vraie, je prétends bien qu’elle ne soit pas vraie. Il n’y aurait qu’à tous ces faquins là d’avoir raison, vous verriez bientôt ce que deviendrait l‘autorité ».
C’est terrible cette réflexion. Elle est pourtant de saison !
Les 52 sénateurs républicains qui ont rejeté la proposition « d’impeachment », portent atteintes aux lois et à la Constitution des États-Unis d’Amérique et sont indignes de représenter le peuple américain.
Honneur à Mitt Romney le seul républicain à s’être rangé du côté des démocrates.
Après le chantage de Trump à l’égard de son homologue ukrainien Volodimir Zelenski en conditionnant le déblocage d'une aide militaire à l'ouverture par les autorités ukrainiennes d'une enquête contre le fils de Joe Biden, son possible adversaire démocrate à l'élection présidentielle de novembre prochain, dans un dossier suffisamment fourni pour que cela ne fasse aucun doute, la Chambre haute a jugé le président non coupable d'entrave aux travaux du Congrès par 53 voix contre 47, malgré les témoins et les preuves accablantes !

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Ce vote met fin à une procédure initiée cet automne par les démocrates, majoritaires à la Chambre des démocrates, et concrétisée par la mise en accusation formelle du président américain le 18 décembre dernier en séance plénière.
L’Amérique est bien malade, quoique nos américanolâtres des partis « traditionnels » en Belgique abondent dans le sens contraire.
Ainsi, Trump fait la preuve qu’on peut faire tout à son niveau, soutenu par l’opinion. Quand bien même cette opinion ait été façonnée et conditionnée dans l’optique de prendre et garder le pouvoir par tous les moyens, y compris les plus malhonnêtes, quand bien même cette opinion soit relative quant à sa majorité réelle, puisque le système électoral américain avec les grands électeurs peut élire un président contre l’opinion majoritaire.
Et cela pose le problème de fond, à savoir qu’une majorité respectant la morale publique, peut être mise en échec dans la démocratie américaine, par une minorité immorale !
Le solipsisme de Trump est inquiétant.
Cette situation peut se reproduire partout en démocratie. C’est le cas en France où Macron poursuit une réforme des retraites dont une majorité des Français ne veut pas ! Entre deux élections comment s’assurer d’être toujours appuyé par l’opinion, sinon procéder à un référendum ?
En Belgique, peu touchée par la sémantique des mots, Sophie Wilmès poursuit sa mission dans l’indifférence générale, ce qui serait de nature à favoriser l’immoralité d’une situation dans laquelle persiste la majorité de ce pays, dans son ipséité bourgeoise.
Comment se fait-il que la moralité lâche ses coutures en haut lieu et est devenue si méticuleuse en bas, tant du point de vue de la sémantique des mots, que des mœurs courantes ?
C’est encore une fois tout le pouvoir de l’argent, qui fait d’un millionnaire le président des USA et d’un Weinstein, un violeur dont il n’est pas exclu qu’il soit relaxé.

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