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Rezessioun

« Rezessioun » ? C’est du luxembourgeois. Pourquoi luxembourgeois ? Parce qu’ils ne souffrent pas encore de la récession. Leur petite entreprise, ne connaît pas la crise. Tandis qu’en Belgique, pardon !... avec les disciples de Trump au gouvernement, leur foi dans le libéralisme internationalisé et leur incommensurable bêtise arcboutée sur l’ancien monde, comment voulez-vous qu’il en soit autrement ?
La finance c’est comme la brasse : expansion, pic, surchauffe, récession, reprise, allongé, écarté, groupé, un, deux, trois… plouf.
On ne le dira jamais assez, le système économique actuel montre trop de dysfonctionnements et surtout est par nature tellement destructeur qu’il est urgent de trouver autre chose. Adam Smith est un pur produit du XVIIIme siècle. Son histoire de main invisible ne tient plus la route. Il est temps que Charles, Didier, GLB et Sophie finissent au musée Grévin.
La croissance économique n’a pas changé en trois siècles. Elle se réalise à travers des cycles, par des efforts et des tensions, suivis de ruptures d’intensités différentes, s’adossant les unes aux autres. Le hic, c’est qu’il faut les alimenter en nature qu’on ne remplace pas et jeter le produit de cette destruction, quand ça ne marche plus. Il n’y a plus de terres vierges à exploiter, on vit sur des réserves qui fondent comme neige au soleil. Les industriels qui usent tous de cette pratique à l’extérieur de leur entreprise se verraient vite en faillite, s’ils devaient l’appliquer en interne.
Ainsi, la nature des cycles dépend du système socio-économique, tout en sachant que leurs causes et leurs périodicités varie au cours de l’histoire, en fonction de la structure économique des pays. Il est inadmissible de perdre un savoir qu’on maîtrise parfaitement, par le simple mouvement de va-c’est-bien et retour-c’est-moche. Alors que le seul critère est son utilité par rapport à son impact sur l’environnement.
L’examen des cycles économiques ne sert qu’aux économistes qui en vivent en prédisant ce qui est déjà arrivé, tout en étant incapables de prédire pour la semaine suivante. Sauf qu’en gros, tout le monde est certain qu’une crise sans précédent est en formation. Un peu comme les champs Phlégréens des environs de Naples. On sait que la Caldeira explosera un jour, va savoir quand ?
Ceux qui ne touchent pas un mot de l’absurdité du système et de son supens, sont évidemment payés pour oublier d’en parler. Tous les partis politiques le savent, mais une crise économique sévère au cours d’un mandat au pouvoir, c’est la réélection qu’on rate.
Ceux qui ouvrent des Traités d’économie connaissent Schumpeter et Haberler. Ils vous expliquent ce qu’est une récession. Sauf qu’en leur temps, on ne tenait pas compte du fini, mais de l’infini des richesses naturelles. Ces traités dont se servent Wilmès, Michel ou son ménechme en avidité Reynders, sont obsolètes.
En théorie, une récession est une phase de contraction économique qui s'étend sur plus de 6 mois, principalement sur la base du PIB. L’élément d’ajout – on abandonne la destruction de l’environnement puisque c’est un facteur permanent inhérent au système – c’est la dette des pays en récession. C’est comme si Sisyphe condamné à porter sa pierre au sommet pour l’éternité avait un boulet invisible au pied. Le signal c’est la décroissance, c’est-à-dire un pays qui ne progresse plus, décroit.

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Selon le Bureau national de recherche économique, la durée moyenne des récessions depuis 1945 est d’un peu plus de 11 mois. Mais il n’y a pas de règle. Celle de 29 a duré jusqu’en 36 en Europe et de 1929 à 1933 aux USA.
Si une récession se prolonge, on parle alors de dépression. On est bien parti pour.
Les secteurs fragiles comme l’HORECA, le tourisme, l’automobile, etc. avec la Covid sont quasiment anéantis. Ils ont un effet domino sur les autres. L’Europe arrose les banques en ce moment pour éviter une bulle du crédit, qui aura lieu de toute façon. Le pétrole se négocie à des prix jamais vu et l’exploitation des schistes s’effondre aux USA.
Les entrepreneurs sont dominées par leurs émotions, dame le beau pognon pour lequel on a sous-payé son personnel et qui, malgré tout, s’en va en fumée, les patrons réagissent mal.
Wilmès aura beau pousser les Calimero au boulot, la marmite patronale ne ressuscitera pas ses civets de lièvre. On se demande même s’il n’aurait pas mieux valu garder tous ces futurs chômeurs aux frais de l’État dans le confinement, plutôt que de les renvoyer bosser chez des patrons qui pensent d’abord à sauver le train de vie et les fourrures de madame.
Le PIB belge, un moment soutenu par la « santé » flamande, s’est aplati comme une crêpe en avril. On se demande même si la Flandre n’aura pas plus difficile à redémarrer que la Wallonie, en cause son problème d’eau. C’est un sol spongieux salé qui n’a pas d’eau potable, c’est bête, non ?
Un indicateur clé de la récession est l’inflation. Le mois de Mai a été particulièrement touché en alimentation. Wilmès pourra ergoter tant qu’elle veut, on a payé 5 % minimum de plus sur tous les achats alimentaires.
Comme les taux d’intérêt sont nuls, il y a un paradoxe puisque la récession imprime automatiquement une augmentation. Les banques sont noyées sous les euros de von der Leyen pour éviter justement qu’ils n’augmentent. Pourquoi ? Mais à cause de l’endettement prodigieux des États qui seraient déclarés presque tous en cessation de paiement si les taux de remboursement de la dette s’emballaient.
C’est trop tard pour rafistoler le capitalisme. C’est au point que même une mauvaise idée de remplacement serait encore meilleure que ce que l’Europe et le gouvernement Wilmès pratiquent.
Il y a de fortes chances que tout restera à rafistoler et qu’on ne fera rien d’autre que gémir en attendant des jours meilleurs. Le peuple a une chance de donner son avis pendant que les autorités ont la mouillette à cause du Covid. On l’a toujours, mais jusqu’à quand ?

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