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À Verviers, le PS touche le fond !

C’est la foire d’empoigne depuis juin, dans le petit monde du PS à Verviers !
J’ai essayé de tirer l’affaire au clair par la lecture des journaux. La haine semble le moteur principal de ces étranges socialistes, au point qu’ils oublient qu’ils ont été élus pour diriger une ville importante de Wallonie, la dernière avant l’Allemagne.
Tout partirait de l’exclusion de Hasan Aydin, président du CPAS, par le Conseil communal, le 28 juin, pour mauvaise gestion des finances, propos antiféministes à l’égard des demandeuses d’aide sociale et une échevine, autoritarisme, grossièreté permanente etc. .
Mais Hasan Aydin n’est pas n’importe qui. C’est un cacique, un gros bras, un fort en gueule du parti, c’est-à-dire un poids lourd comme on les aime dans un PS de plus en plus à la recherche de collecteurs de voix de préférence.
Le bonhomme a été échevin et a même occupé le poste de bourgmestre faisant fonction. Il connaît la musique. Il sait frapper aux bonnes portes du temple pyramidal.
Dans un premier temps, Muriel Targnion triomphe. La dame n’est pas un perdreau de l’année non plus. Elle a été imbriquée dans le pataquès de Nethys et Cie, en qualité de présidente d’Enodia, mission accomplie parce qu’elle était « un bon petit soldat du PS ».
La suite n’est pas triste. Hasan rameute la communauté turque, d’un bon poids dans le parti à Verviers, et part en guerre contre la décision du Conseil communal.
Cette chronique eût pu s’appeler les Fourberies de Scapin. Pardon Molière.
SCAPIN : …nous sommes allés promener sur le port. Là, nous avons arrêté nos yeux sur une galère turque assez bien équipée. Un jeune Turc de bonne mine nous a invités d'y entrer, et nous a présenté la main. Nous y avons passé ; il nous a fait mille civilités… Pendant que nous mangions, il a fait mettre la galère en mer, et, se voyant éloigné du port, il m'a fait mettre dans un esquif, et m’envoie-vous dire que si vous ne lui envoyez par moi tout à l'heure cinq cents écus, il va vous emmener votre fils en Alger.
GÉRONTE : Ah le pendard de Turc, m'assassiner de la façon !... Que diable, mon fils, allait-il faire dans cette galère ?
À Verviers, on commence à se le demander aussi. Car, après quelques jours magiques où loin d’obéir à l’injonction du Conseil communal, Hasan Aydn officia plus que jamais impérieux au CPAS, la foudre descendit de très haut du parti pour frapper Muriel Targnon et par décision suprême prendre la tutelle du PS local et gérer la Ville de Verviers directement en excluant la bourgmestre du parti et en maintenant le sieur Hasan au CPAS.

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Un petit calcul rapide avait suffi à Paul Magnette pour s’apercevoir que sans la communauté turque de Verviers, foi d’Erdogan, le PS touchait le fond aux prochaines élections !
Cette comédie burlesque est matière à réflexion.
D’autant que Muriel Targnion se répand dans les gazettes en termes peu flatteurs, sur un Magnette qui mène cette affaire comme le boutiquier d’un souk.
Muriel Targnion estime qu'elle est légitimement élue, que le parti socialiste a choisi le communautarisme, son adversaire Hasan Aydin étant soutenu par la communauté des belges d'origine turque.
On en vient à oublier l’essentiel.
Est-ce que oui ou non, les griefs à l’égard de la gestion du CPAS énoncés par le Conseil communal étaient fondés ?
Pour cela, une Commission du parti aurait dû enquêter auprès des instances du CPAS, éplucher les comptes et demander discrètement des témoignages auprès des personnes ayant été l’objet du mépris d’Aydin pour les femmes. À la suite de quoi, le rapport aurait dû être présenté à un nouveau conseil communal pour ratifier ou casser la première décision.
La manière dont s’y est pris le PS n’était pas la bonne.
La Bourgmestre a un raisonnement qui se tient « Il y a eu juste une utilisation de la loi pour un homme qui avait décidé pendant un an et demi de ne pas suivre le collège et qui le 25 juin a bafoué clairement et durement le droit et le respect des femmes et ça, c'est quelque chose qui est difficile pour toutes les femmes du collège et pour un grand nombre de démocrates. »
Les tribulations du PS à Verviers sont aussi un avertissement pour la gauche qui ne se méfie pas assez des communautés recevant des instructions de l’étranger, parfois ouvertement, comme le fit Erdogan à plusieurs reprises dans ses interventions en Turquie, mais aussi en Europe à l’occasion de visites d’État et que pratique de façon plus diffuse et partant encore plus dangereuse, un islam militant. Il eût été plus honorable, dans le cas de Verviers que le PS cherchât le droit, plutôt que la bonne recette électorale.

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