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Il faut fermer l’usine à gaz !

L’imagination des politiques s’arrêtent aux noms des combinaisons qui ont été « essayées » puis abandonnées, par les débroussailleurs désignés par le roi pour la formation d’un gouvernement.
On a eu droit à la suédoise, diable rouge, Vivaldi, quatre-saisons, etc…
Après, ces messieurs n’ont plus d’idées. Ils se contentent de pousser leurs petits arguments les uns contre les autres.
Le dévouement aux électeurs ne dépasse pas les métaphores des formations.
Le dernier pion du roi jeté dans l’arène, Egbert Lachaert (libéral flamand) sera probablement l’ultime de la série. S’il échoue dans son plan « Vivaldi », Ces gens-là se seront assez moqués du public. Il faudra bien voter. Wilmès reconduite dans son intérim, ce serait quasiment finir la législature avec elle, ce qui donne un aperçu du gouffre dans lequel on est tombé. Ce serait le scandale ultime.
Lassé de ce mauvais spectacle, revenons aux sources. Montaigne nous aura assez prévenus « Lorsque dans la république le peuple en corps a la souveraine puissance c’est une démocratie ; lorsque la souveraine puissance est entre les mains d’une partie du peuple, cela s’appelle une aristocratie. »
On peut en rabattre sur l’aristocratie et parler d’oligarchie. De fait, la démocratie par délégation de pouvoir est à bout de course. Ce n’est plus tolérable que le pouvoir de l’électeur ne dure qu’une dizaine de secondes – le temps de glisser le bulletin dans l’urne – tous les quatre ou cinq ans et voilà que tout devient du ressort d’une poignée d’omniscients décidant de tout, à commencer pour leur propre confort et la galette perso.
On se perd dans les possibilités de faire passer l’oligarchie à la trappe et de revenir à la notion de démocratie qui ne serait plus celle dont l’électeur délivre un blanc-seing de longue durée à des jean-foutre.

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Une idée qui revient fréquemment chez tous les frustrés du pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, serait un suffrage par le sort. Le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne, il laisse a chaque citoyen une espérance raisonnable de servir son pays.
Une autre modification importante serait la remise à plat de toutes les lois. La Belgique, pays des records, détient aussi celui de légiférer à tour de bras et à propos de tout et de n’importe quoi. Cette passion s’est révélée propice aux redondances lors des attentats des intégristes musulmans. Elle retrouve une deuxième vie à la pandémie. Sauf pour les dictateurs et les imbéciles, l’ordre n’a jamais été une fin en soi. À Rome, les arrêts du sénat étaient appliqués pendant un an, ils ne devenaient perpétuels, que par la volonté du peuple.
L’usine à gaz belge a atteint ses limites. Sa pratique conduit à une confédération, sans qu’il soit nul besoin de changer la constitution ; car si nous continuons à ne plus pouvoir former un gouvernement fédéral, cette constitution finira d’elle-même à la poubelle et les gouvernements régionaux, dans l’obligation de tenir compte de la disparition de l’entité fédérale, deviendraient, de jure, autonomes.
Comme il faudrait quand même, vis-à-vis de l’Europe et des voisins avoir des porte-paroles délégués, la Constituante fédérée ou confédérée serait formée de représentants tirés au sort, par régions. Des citoyens en association proposeraient des programmes, détaillés et chiffrés ainsi qu'une liste dont le nombre de personnes serait à débattre, pour mettre ces programmes en action.
Cela change évidemment le rapport entre le citoyen et ceux qu’il élit. Pour la première fois, l’électeur voterait pour un programme et non pas pour quelques vagues promesses électorales facilement résiliables par le compromis qui est en Belgique une seconde nature du pouvoir.
Ceux qui seraient tirés au sort, devraient tout de même être soumis à un examen minimal d'aptitude. Ils seraient surveillés tout au long de leur mandat et révocables à tout moment, puis évalués en fin de mandat.
L’électeur ne serait plus le dindon de la farce… plus de mandarinat, plus de corruption et plus de confiscation du pouvoir par des familles vivant de la politique et de ses prébendes.
On a l’exemple de l’Islande qui a changé son système politique du tout au tout, après le krach financier qui avait mis le pays par terre.
Qu’est-ce qu’on risque d’essayer ?

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