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Une distraction coupable.

Pourquoi en est-on arrivé à cet asservissement où l’organisation de la société se fait en-dehors du principal intéressé, le peuple ?
Celui-ci est majoritaire et devrait d’une seule voix réclamer que ceux qu’il élit épousassent la cause du plus grand nombre !
Or, rien de pareil. Les élections poussent en avant des professionnels à la majorité relative qui s’empressent d’opter pour le sens où va l’Europe, une politique de complaisance à l’égard d’un système économique qui court à sa perte, sans une once de social.
Le peuple serait-il inconséquent ?
Se serait-il fait prendre à l’apparente justice des urnes, qui n’est qu’un sac de nœuds qui n’aboutit qu’à faire le contraire de la majorité au nom d’une autre majorité, relative, celle-là.
La littérature nous fait part d’un doute au sujet du peuple. L’inconséquence serait le propre de tous les caractères faibles qui ne résistent à rien, accordent tout, en rougissent intérieurement, et ne se déclarent qu'à la dernière extrémité
Vauvenargues va encore plus loin et pose la question de l’intelligence des peuples « Quelle est quelquefois la faiblesse et l’inconséquence des hommes ! Nous nous étonnons de la grossièreté de nos pères, qui règne cependant encore dans le peuple, la plus nombreuse partie de la nation ; et nous méprisons en même temps les belles-lettres et la culture de l’esprit, le seul avantage qui nous distingue du peuple et de nos ancêtres. »
Avec Emmanuel Todd, je pense évidemment le contraire. Le peuple est par la force du holisme, l’ordinateur naturel de ce que par quoi l’Homme touche au génie.
Alors pourquoi ces personnages de pouvoir, émoulus de l’ENA, de polytechnique et des facultés de droit disent-ils la messe avec le peuple à genoux, eux, ces imbéciles instruits ?
Parce que le peuple ne parle pas d’une seule voix. Et quand cela le serait, c’est pour batailler sur un thème suggéré par ses peurs ou venu d’en haut par l’incompétence naturelle de ses mandataires, tel ce débat à n’en plus finir sur les masques, d’autant plus vif qu’il est à la fois issu des peurs du peuple et de la bêtise du gouvernement.
La doxa des dirigeants des 27 pays engagés à l’Europe est encore plus significative puisqu’elle passe à côté des courants qui se sont engagé dans le combat contre l’austérité et l’euro, sans que le peuple y prenne part.
Il s’est répandu qu’une sorte de mutualité de prêts entre les États allait faire pleuvoir des milliards, mais ce n’est pas destiné à une amélioration de nos conditions de vie !
La première des inconséquences est de considérer l’Euro comme une simple monnaie, et donc de n’aborder la question que sous l’angle économique. C’est s’aveugler que de ne pas voir que les implications de l’Euro vont bien au-delà.
L’Euro est un projet politique. Il s’agit de passer au Fédéralisme (en Belgique on connaît) sans jamais demander une validation démocratique dont ces mêmes promoteurs savaient qu’elle serait refusée. Le peuple est trop occupé à se masquer pour réagir. Son inconséquence est flagrante. On est presque tenté de donner raison à Vauvenargues !
La nature antidémocratique du projet de l’Europe est inscrite dans ses origines. Il ne s’agit pas de se déclarer pour ou contre l’Europe, mais de savoir qu’aucune des règles démocratiques n’y est appliquée.

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La conséquence de cette fédéralisation feutrée est le démantèlement de l’ensemble des institutions sociales, qu’il s’agisse des différentes mesures prises depuis 1945 ou du Code du travail. L’Europe est donc à l’origine de la grande régression qui est en train de se produire sur le terrain social, dans un cadre qui vide la démocratie de son contenu, et progressivement de son sens.
On entre dans l’ère des experts, dont Attali et Giulani sont les têtes d’affiches, des irresponsables qui prennent une place de plus en plus grande du pouvoir. Ce principe de gouvernement constitue la plus formidable subversion de la démocratie auquel on ait assistée depuis 1945. Cette Europe est par les règles consubstantielles le « néo-libéralisme » à l’état pur, une manifestation de ce que Michel Foucault appelait la « biopolitique », c’est à dire la disparition de la politique derrière des principes pseudo-naturels.
L’inconséquence des gens à ne pas voir l’Europe telle qu’elle est, fait peur. Les partis qui tentent de rassembler à gauche, font croire à la vérité immanente des peuples.
Non, le peuple n’a pas toujours raison, il y a des événements majeurs qui passent. Les gouvernements disent qu’ils sont sans conséquence, le peuple abusé ne les voit pas !

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