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L’Europe hoax.

Bien avant Covid, un paquet d’économistes voyait dans le néolibéralisme la dernière boulette de la bourgeoisie affairiste.
Poussé par le tragique des événements, des pertes d’emploi et des entreprises en faillite virtuelle, qui nierait aujourd’hui la pertinence de leur jugement ?
La dispersion d’un éventail complet d’activités jadis dynamiques, aux quatre coins du monde, rend l’Europe dépendante d’une dizaine de pays gros producteurs à bas coup. Elle se révèle ainsi fragile quand ses fournisseurs extérieurs viennent à manquer. L’épidémie qui sévit actuellement nous en montre cruellement quelques conséquences.
La logique qui prévalait à ce néolibéralisme met à nu les mécanismes faisant effet d’aubaine en mettant en concurrence les mains-d’œuvre, dans le seul but d’aligner les salaires et les coûts de production vers le bas.
La politique des États aurait pu par une série d’Arrêtés-lois empêcher l’appauvrissement général du tissu industriel et des populations. L’Europe n’en a rien fait. Les pouvoirs politiques y sont néolibéraux, convaincus d’être dans le bon.
La Covid-19 n’a rien changé à cette politique de la bourgeoisie contre le peuple.
Les récents avatars des 831 ouvriers de la société japonaise Goodyear en France, qui plie boutique et disparaît, après les aides massives de l’État et les sacrifices financiers des personnels, montrent comment d’autres entreprises finiront en Europe, les petits producteurs asiatiques étant devenus de gros producteurs grâce à nous.
Jusqu’à présent, le peuple ne s’était guère aperçu des méfaits du néolibéralisme sur la société, tant les politiques vantaient les mérites du libre-échange dont ils attendaient des merveilles. Aujourd’hui, le peuple est saturé de ce régime de mondialisation néolibérale, qui a accru les inégalités, désindustrialisé des pays et comprimé les salaires.
Tout en exprimant son ras le bol, le peuple s’est aperçu qu’il ne saurait être entendu par ceux qu’il a élu, puisqu’ils sont tous néolibéraux et qu’ils persistent et signent !
C’est bien la première fois qu’apparaît aussi clairement la dissonance des discours des chefs par rapport aux cris montant de la foule.
Comme en politique on ne peut pas dire qu’on a eu tort, sous peine de dégringoler de l’opinion et des estrades, ces gens de pouvoir vont persister dans leur choix jusqu’au bout et provoquer, peut-être des émeutes, voire un début de guerre civile.
Le cri de la foule est légitime. C’est celui de la démocratie.
Au risque de dire cent mille fois la même chose, mais l’historique nous tombe dessus comme un couperet.

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Le libre-échange a comprimé la demande et le néolibéralisme l'a renforcée par l'endettement privé. On a dit aux ménages de continuer de dépenser, sans hausses de salaire, mais par l'endettement. La dette privée a éclaté en 2008. On s'attendait donc à ce qu’après 2008, le pouvoir change la donne, comme les chefs de gouvernement de l’époque l’avait promis.
Dix ans plus tard, les politiques économiques mises en œuvre en Europe nous mènent à la catastrophe. En 2020 avec la pandémie, on touche le fond !
Non seulement le système néolibéral expire, mais l'Europe, en saupoudrant d’euros les moyens de productions qui restent, ne fait rien de ce qu’elle devrait faire, puisqu’elle n’a aucune politique de rapatriement des entreprises qui ont fichu le camp ailleurs.
On a juste vu après la crise de 2008, l’Europe revenir vers quelques mesures keynésiennes de renationalisation, qu'elle a rapidement arrêtée en 2010 pour un nouveau départ libéral avec l'austérité budgétaire et salariale. L'Europe est la zone économique qui a le plus mal géré la crise de 2008. Elle n’en a tiré aucune leçon, produisant même des aberrations politiques qui voient un Charles Michel devenir son président et un Reynders un de ses commissaires. C’est-à-dire deux politiciens qui sont parmi ceux qui ont le plus mal géré le pays.
Un nouveau plan et une remise à plat de la construction européenne et de l'euro est nécessaire. L'Union Européenne actuelle n’est plus viable, au même titre, et à plus petite échelle, la Belgique. Le noyau dur néolibéral est trop présent dans les décisions. Si le sort de l’Europe tenait à un référendum, je suis persuadé qu’il y aurait aujourd’hui une majorité de citoyens à pointer le pouce vers le bas.

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