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Basse-cour à RTL, la ferme aux cons !

On n’a jamais vu Deborsu passer deux heures d’antenne sur un seul sujet. Cette fois, il a dépassé les limites de l’écœurement. Tout sur la Covid-19, c’est fort de café. Mais comme il n’a pu s’empêcher de faire parler son cœur libéral, le ton général avait quand même l’imprégnation bleue qui fait que même une tempête (tsunami pour Vandenbroucke) avait la tendance « cintré » d’un veston de Georges-Louis Bouchez. J’imagine l’assidu téléphage du dimanche, la mine plombée en imitation de celle du présentateur, en deuil par avance ! Pour la relève du moral du Belge moyen, Deborsu, employé des Pompes funèbres, a fait fort.
En soutien aux cordons du poêle, des images bien senties des experts, des étudiants, des infirmières, des syndicalistes, des grands professionnels de la politique. Celle de Di Rupo me reste à l’esprit, fardé sous la perruque comme Madame de Pompadour, nous dire d’une voix contrite, que les hôpitaux saturent et qu’on est presque déjà à sélectionner ceux d’entre nous qui méritent de vivre et ceux qui ne le méritent pas. Des malveillants pouvaient se dire, vu son état de décrépitude, que la vieille nounou des Wallons au moindre toussotement se verrait embarquée dans le fourgon spécial depuis la « maison de repos troisième âge », directement à la morgue pour ses derniers hoquets, avant qu’on ne referme le tiroir d’aluminium de l’autopsie. Oh ! qu’ils sont naïfs, ces malveillants !
Si Covid-19 s’invitait à la présidence de la Région, croyez-vous vraiment qu’on ne trouverait pas quand même un lit, un respirateur, deux ou trois infirmières et un médecin en permanence auprès du grand Wallon et même pour Borsus, Crucke et consort, jusqu’au portier du ministère ?
Mais quelle émission à ficher le moral de tout le monde par terre !
À la prestation de Frank Vandenbroucke, j’ai lâché prise. Avant, j’avais eu Prévôt en phase d’opposant constructif, venu pour relancer Catherine Fonck, cheffe du groupe CDH.
Les marchands de corde à pendre vont faire des affaires la semaine prochaine.

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Et j’ai zappé, lâchement. Pas tout à fait, juste pour, en apnée, replonger quelques secondes sur la face ironique de Paul Magnette, sans doute bien content d’avoir donné son aval au gouvernement le plus calamiteux que l’on ait eu depuis ces vingt-cinq dernières années.
J’ai zappé sur une chaîne histoire, pour faire courant d’air et disperser les miasmes de cette télévision ectoplasme. Bien m’en a pris. Je suis tombé sur la vie de ce délicieux Bernard Dimey, poète, auteur à chansons, ivrogne magnifique, racontée par ceux qui l’ont connu (mort en 81). Sa compagne artiste-peintre et sa délicieuse et magnifique enfant qui, aujourd’hui a 63 ans, m’ont donné la nostalgie du temps où les artistes étaient de vrais artistes, tellement qu’à leur contact, on devenait plus intelligent.
Je laisse à l’appréciation des dévastés (mot à la mode) du Covid, un poème de Dimey.

Il paraît que je bois, que je bois trop souvent.
J’aime le Juliénas et le Côte-Rôtie
Le Chirouble et l’Brouilly et le Moulin-àVent,
Ces liquides affreux qui vous gâchent la vie,
Il paraît que j’en bois très exagérément,
C’est peut-être pour ça que je perds la mémoire.
Le Pommard, le Morgon et le petit Cahors,
Il paraît qu’à mon âge on a bien tort d’en boire,
Je n’ai plus qu’un moyen pour éviter la mort,
Demain je vais me foutre à l’eau,
Je ne sais pas encore laquelle,
Peut-être bien l’eau de Vittel
Ou la Contrex ou la Badoit.
Pour qu’enfin ma vie soit plus belle,
Je vais me foutre à l’eau pour toi.
Le Muscadet qu’on lèche à sept heure du matin
Avec les plâtriers ou les meneurs de viande,
Ce Traminer d’onze heure que m’offre les putains
Avant que j’aie le temps de passer la commande,
Histoire avant midi de se remettre en train,
Sans parler du whisky, du fin et de la fine
Qu’on écluse la nuit dans les cabarets chics
Avec des créatures échappées des vitrines
Qui vous laissent sans force à l’aurore et sans fric.
Demain je vais me foutre à l’eau.
Dès que j’aurai choisi laquelle
J’irai tout doux m’y fair’ la belle,
Mais ni Contrex ni Badoit,
C’est trop sophistiqué pour moi,
J’en garderai un verr’ pour toi

Commentaires

Avant de mettre Deborsu au pilori, il faudrait peut-être comprendre le fonctionnement d’une émission dominicale qui comprend un producteur et une rédaction... c’est un peu trop facile d’attaquer l’homme aussi libéral qu’il est...

Avant de mettre Deborsu au pilori, il faudrait peut-être comprendre le fonctionnement d’une émission dominicale qui comprend un producteur et une rédaction... c’est un peu trop facile d’attaquer l’homme aussi libéral qu’il est...

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