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Fin des démocraties ?

La crise du Covid masque la crise de la démocratie libérale !
Nos américanolâtres en savent quelque chose, Georges-louis Bouchez en tête. Ils ne le disent pas ouvertement, ils ont même retourné leur veste face à l’opinion publique. Longtemps, ils ont défendu la politique de Donald Trump. Par ailleurs et bien avant la pandémie, les coalitions MR-PS ont le plus souvent été à la base d’échecs, qu'il y eut d'occasions pour les socialistes, d’une politique sociale.
Malgré le sursaut d’une démocratie en piteux état qui a finalement élu Joe Biden, un démocrate de la vieille école sent bien qu’il se passe quelque chose aux USA, que Trump, ce voyou milliardaire, a révélée, et qui gagne l’Europe !
Les États-Unis mutent et pourraient changer de régime.
La myopie de l’Europe n’a jamais permis de considérer l’Amérique autrement qu’en grand frère protecteur, malgré les gifles de Trump. Tout le MR entre en transe aujourd’hui dès qu’on évoque le « problème » américain. Ce pays est l’image d’Épinal de l’album de la démocratie.
De nombreux experts et universitaires s’inquiètent. La démocratie américaine va mal. On passe sur « The Economist » qui classe les USA dans la catégorie des démocraties imparfaites. C’est surtout l’Américain moyen qui n’a plus confiance dans les institutions politiques. Le voyou élu n’a été que la cerise sur le gâteau qui a finalement démontré ce que tout le monde savait déjà : l’accès aux plus hautes marches de la démocratie n’est accessible qu’à une infime minorité de citoyens, celle qui est sponsorisée par l’argent.
Agissant en agent révélateur, Trump a tourné en dérision les institutions démocratiques : la presse indépendante, le système judiciaire, la bureaucratie, la validité des élections, la légitimité de la contestation démocratique et la centralité des faits dans le discours politique.
Il s’est mis à la tête de ses partisans, presque 40 % de la population qui a déferlé tout au long de sa législature en se réclamant de la suprématie blanche, pionnière de l’Amérique.
En politique extérieure son admiration pour les dirigeants autocrates et les pénalités en dollars des États qui ne s’aligneraient pas sur son commerce extérieur, ont fait le reste. L’érosion des normes démocratiques au niveau de l’élite et de la masse n’est pas à prendre à la légère.

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Les changements qui apparaissent à la fin de la présidence de Trump, sont les derniers trous d’un parcours de golf bâclés. Au MR, après avoir misé sur Trump, les voilà prêts à mettre tous leurs espoirs en Biden. Ils ne savent pas que les trous du nouveau parcours sont calibrés aux mêmes dimensions que les anciens. À cela, on a attelé Sophie Wilmès de l’écurie des Michel. Ce n’est pas elle qui changera les rapports de relations avec les USA.
Avec ou sans Trump, le contexte mondial devient nationaliste et l’ordre international libéral va en être modifié pour longtemps. Le phénomène dépasse le continent Nord américain. La fragilité du régime est le signe avant-coureur des conflits de l’avenir.
Les constitutions ne suffisent plus à protéger la démocratie. C’est le peuple qui en est le support par son approbation. La désapprouve-t-il, comme en France les gilets Jaunes, il n’y a plus d’autres alternatives à l’État que se soumettre ou se démettre ; or, en France, comme ailleurs, les dirigeants font la sourde oreille et musclent les forces de l’ordre qui, du coup, se transforment en mercenaires au service d’une autocratie.
Ils ne sont plus les garants de la loi et du peuple, ils sont au service de « l’élite ».
Deux normes fondamentales sont essentielles à la démocratie : la première est la tolérance mutuelle qui consiste à accepter la légitimité de ses rivaux.
La deuxième est le renoncement à certaines mesures. On s’abstient d’exercer son droit légal, par auto-restriction et respect de l’opposition. L’abstention est essentielle à la démocratie.
Or,le respect des minorités a disparu. En Belgique, on traite le PTB et les nationalistes flamands du Vlaams Belang, avec en intermittence selon qu’il sert les intérêts des libéraux ou non, la N-VA, d’ennemis de la démocratie. Et on récuse à l’avance toutes les propositions que fait cette opposition honnie. Le pouvoir fait du trumpisme. On assiste à la victoire des démagogues.

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