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Solitude des lieux saints !

À Lourdes, Dieu tombe dans la précarité.
L’argent des pénitents aidait à supporter la pauvreté des moines.
Il n’y a plus d’ouailles d’un jour dans les rues et les gardiens des parkings d’autocar organisent des parties de boules sur les emplacements, loués jadis 50 € la journée.
Les derniers cierges jettent une faible lueur à l’entrée de la grotte. Ce sont ceux des commerçants qui brûlent leur fonds de commerce, en suppliant la Vierge de faire quelque chose.
Marie elle-même semble racrapotée dans son anfractuosité. L’abbé Thyse chargé de l’ordre et de la bienséance dans ce haut lieu de la chrétienté, assidu à la grotte, aurait voulu créer un miracle, en remplaçant la Vierge à trois cents euros pour une à 80, c’est son évêque qui l’en a empêché. On aurait expliqué ce miracle en rapport avec les restrictions. Pour parvenir au but, il faut beaucoup de courage, dit-on à Lourdes.
Les commerçants ont la mine piteuse. Ils comparent les soutiens de la religion musulmane, les Émirats, l’Arabie Saoudite et les milliardaires du pétrole, des hauts lieux de l’Islam, aux Œuvres des paroisses et des Communautés religieuses des Pyrénées, soutenant la grotte. Ils regrettent que la découverte du site par des enfants n’ait pas eu lieu dans le XVIme arrondissement de Paris. Quoique le président des commerçants, qui connaît les parisiens, est sceptique à ce sujet.
Mais, il y a pire que la situation désespérée de la mévente des objets religieux, ce sont les vendeuses que ces commerçants ont dû mettre au chômage et surtout les occasionnelles qui venaient en coup de main le jour et arrondissaient leur pécule de nuit. Sans pèlerin la position du missionnaire qui était la plus demandée à la peureuse Line, ne rapporte plus rien. Elle vit de la charité publique, chiche à tout égard.
Vous me direz la charité publique à Lourdes, un généreux donateur n’est pas difficile à trouver, sauf qu’ils ont disparu avec la Covid-19. Inutile de compter sur l’église, comme a si bien résumé l’abbé Cane « notre rôle n’est pas de faire la charité, mais de la faire faire par les autres. L’Église oblige ainsi son prochain, sans se gêner elle-même ».

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Conduit à s’expliquer, l’abbé avoue que l’Église à Lourdes n’est pas riche, qu’elle n’est qu’un intermédiaire entre les dons du public et le Vatican qui passe régulièrement faire la caisse.
Les sanctuaires sont complètement déserts, la Grotte est dans l’obscurité, on a arrêté les effets de lumière qui donnaient un joli aspect surnaturel à l’ensemble, mais la facture de l’EDF devenait insupportable. Le Père vietnamien Fû Sible a été renvoyé dans son ordre en Belgique et pris en charge par le gouvernement belge, sous la protection de Mathilde, grâce à des sommes retrouvées, dit-on, dans les tiroirs de bureau des ministres partis à l’Europe.
Quel qu’en soit le prix, ne manque pas de rappeler le frère Édéfèr, un prêtre allemand de la Basse Saxe, nous ne fermerons pas les installations du sanctuaire et de la grotte. Seule l’eau miraculeuse a été momentanément arrêtée, avec un arriéré de dix mètres cubes non payés à la Compagnie des Eaux, ce n’était pas le moment de laisser les vannes ouvertes. D’autant que le remplissage des bidons étant interrompu, une crue imprévue aurait interdit d’aller jusqu’à la grotte, sans soutane de plongée.
La dernière circulaire du gouvernement, plafonnant à 25 le nombre de personnes fréquentant les messes, a été bien accueillie par le curé local responsable du clocher où s’abrite le Jacquemart. « Ainsi, nous dit-il, l’air malicieux d’un ton ouvert, comme on fait des messes à maximum dix pèlerins depuis la Covid, on a l’air de refuser du monde. »
Tout Lourdes est unanime, à défaut de Dieu qui a abandonné la partie, c’est à Bruno Lemaire que vont toutes les prières. Une belle thèse que soutient l’ensemble des ecclésiastiques, sera-t-elle entendue ? Rabat veut bien subventionner à condition d’y construire une mosquée et partager les saintes eaux.
Par ces temps douloureux toutes les mites sont au bout !
Les jeunes séminaristes rêvent encore de se voir en curé avec une calotte, mais ce sont les seuls ! Ils sont les derniers à racoler les fonds !
Le cirque de Gavarnie est désert, le dernier pêcheur a pied dans le ruisseau. Sa canne au fond raie la mousse.

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