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A Novel of the Next World War (1)

Deux militaires américains, à la retraite devenus écrivains, proposent une troisième hypothèse, à la chute de la civilisation occidentale de Michel Onfray, celle d’une guerre américano-chinoise. Elle est même plus radicale que l’Allah pour tout le monde du philosophe français. Si elle avait lieu, elle nous entraînerait dans le camp américain à cause de l’ultralibéralisme de l’Europe, sachant que la « Maison Mère » de l’utopie intercontinentale est à Washington.
Inimaginable il y a quelques années, le conflit militaire entre la Chine et les États-Unis pour le leadership mondial est à l’ordre du jour. Les States n’ont plus beaucoup de temps devant eux à la première place des armées du monde. Les Chinois on désormais un potentiel guerrier quasiment équivalent.
Des tensions diplomatiques se cristallisent autour de la mer de Chine méridionale. Chaque année, les porte-conteneurs transportent l’équivalent de 5.000 milliards de marchandises en passant par cette zone hautement stratégique. Cette partie de l’océan Pacifique recèle également des gisements pétroliers et gaziers importants.
Ces ex-GI se sont lancés dans l’anticipation de l’événement. L'engrenage infernal d’un scénario noir entre Pékin et Washington aboutissant à une catastrophe nucléaire, aurait lieu vers 2035.
Ça tombe bien, la réalité précède la fiction. Xi Jinping, en publiant son plan « Made in China 2025 », n’a plus caché ses ambitions. Ce plan, c’est son Mein-Kampf à lui.
La guerre qu’inventent les deux auteurs est tellement plausible qu’elle fait peur. « Mars 2034. En pleine mer de Chine du Sud, un destroyer américain capte les appels d'un esquif anonyme, en proie aux flammes, et vole à son secours. Pékin lui a tendu un piège. Pris en chasse par un groupe aéronaval chinois, son système d'armes neutralisé à distance, le navire de l'US Navy est coulé par une volée de torpilles et de missiles. Au même moment, un pilote américain perd le contrôle de son chasseur F-35 au-dessus du détroit d'Ormuz et est forcé d'atterrir en Iran. En mer Baltique, des brise-glace russes coupent les câbles alimentant le réseau Internet de la côte est des Etats-Unis, coupant Washington et New York du reste de la planète. »
La réalité en 2021 est plus qu’alarmante. Plusieurs territoires de la mer de Chine méridionale comme les îles Pratas sont revendiqués par de nombreux pays d’Asie du Sud-Est tels que le Vietnam, la Malaisie ou les Philippines. De son côté, la Chine a affirmé son “indiscutable souveraineté” sur cette région du monde qu’elle revendique dans son intégralité. D’ailleurs depuis le début de la décennie, la République populaire occupe militairement les archipels des îles Spratleys et Paracels, situés au cœur de la mer de Chine méridionale. Une position diplomatique qui suscite le courroux des nations voisines, mais aussi des États-Unis qui considèrent ces revendications “illégales” et “illégitimes”.

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Depuis, Chine et USA mènent régulièrement des exercices militaires de plus en plus imposants dans cette région. Selon The Economic Times, cette escalade inquiète de nombreux chefs d’États. Le premier ministre australien, Scott Morrison, estime qu’un conflit militaire entre Américains et Chinois devient de plus en plus en probable. Pour se prémunir contre une éventuelle menace chinoise, le gouvernement de Canberra a augmenté de 40% le budget de l’armée australienne et plaide pour une alliance militaire renforcée entre l’Australie, l’Inde, le Japon et les États-Unis.
Les deux auteurs anticipent « La troisième guerre mondiale vient de commencer. En quelques heures, les Etats-Unis subissent un désastre militaire, surpris par les cybers attaques coordonnées de leurs ennemis chinois, russes et iraniens, unis dans le cadre des "Nouvelles routes de la soie" chinoises. L'engrenage infernal aboutit à un échange de tirs nucléaires contre les cités portuaires de Hangzhou et de San Diego, rayées de la carte. Bilan : des millions de morts, aucun vainqueur. »
Intile de dire que cette fiction n'amuse personne à Washington. Et en Europe ? Les libéraux, Charles Michel et Ursula von der Leyen nous rappellent le « sacrifice des Américains sur les plages normandes le 6 juin 1944 », oubliant au passage les millions de soldats russes morts autant pour l’Europe que pour l’URSS. On n’est pas sur un fake au MR. Haut les cœurs ! Les américanolâtres se voient la fleur au fusil. Pour où ? Mais où l’état-major de l’OTAN nous dira d’aller !
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1. A Novel of the Next World War (Un roman de la prochaine guerre mondiale), Ed. Penguin Press, par deux anciens militaires, l'amiral James Stavridis, 66 ans, ex-commandant suprême des forces alliées de l'Otan en Europe, et Elliot Ackerman, 40 ans, vétéran des forces spéciales en Irak et en Afghanistan.

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