« Je pense, donc j’ai tort. | Accueil | Des Albigeois aux Abusés. »

Soyons bêtes, c’est l’avenir !

Ce virus qu’il vienne de Chine ou du diable vauvert nous a cruellement montré notre société sous un jour qui n’est pas beau à voir.
Tous les signaux sont au rouge et ce n’est pas de la recrudescence de la Covid-19 qu’il s’agit, mais de notre société qui s’est révélée déformée et amorphe sous le réactif virulent.
Non seulement l’opulence productiviste n’a pas été équitablement répartie entre les concepteurs et les réalisateurs, mais elle a détruit la montée des savoirs par un détournement des attentions éducatives et instructives pour des amusements médiocres et abrutissant, faisant de cette société l’essai raté d’un parc d’attraction pour débiles mentaux.
La Covid-19 remet évidemment toutes les pendules à l’heure.
Non seulement les élites sont des fantoches, qui ne sont des élites que pour des attardés de la citoyenneté, mais en plus fondent leur élitisme sur une école qui ne délivre plus que des diplômes pour rire, laissant de côté et comptant pour rien l’humanisme et le vrai savoir.
L’instruction publique, base précieuse d’un enseignement qui fit un nouvel âge des lumières avec l’instituteur socialiste et républicain jusqu’en 1939, s’est abêti si considérablement, qu’à quinze ans un gamin de cette époque au sortir d’une école moyenne, en savait plus qu’un universitaire de première année aujourd’hui !
Et ce sont les confinements, les désordres sociaux, les avatars des décisions des ministres qui révèlent tout ce paquet d’échecs ouvertement et au grand jour, dans les ricanements de ceux qui savaient et les attitudes angoissées, comme des poules sentant le renard aux alentours du poulailler, de ceux qui découvrent.
Oui, c’est un monde qui bascule tel un boxeur groggy et qui ne sait plus d’où viennent les coups, comme ces angoisses avec la volonté de suicide, dans la peur d’un deuxième round.

1aavend1.jpg

C’est que la Covid-19, ennemi redoutable mais franc de collier n’est pas le seul à vouloir notre peau, tout ce qui a pu être construit pour mieux nous assujettir au « progrès » le veut aussi, avec la même violence et dans la même intention de détruire.
Nous sommes autant victime de nos incultures profondes que de nos jeux stupides et notre imitation des États-Unis d’Amérique. Une volonté d’imiter « ça », voilà qui en dit long sur l’état de nos nerfs et de nos cerveaux.
Et ce n’est pas fini. Notre angoisse, c’est qu’à la sortie de la pandémie nous ne soyons pas en mesure de « rattraper le temps perdu », c’est-à-dire de renouer avec notre décadence antérieure et du pourrissement dans lesquels nous étions arrivés avant la pandémie.
Nous voulons au plus vite sortir d’un lazaret pour revenir à une américanisation momentanément arrêtée !
La nef des fous est en attente de repartir. Nous sommes impatients de retraverser l’Atlantique dans notre hâte d’imitateurs simiesques, pour savoir ce que l’on fait de nouveau là-bas !
Heureusement pour les libéraux toujours aussi entreprenants et actifs, la bêtise ne chôme pas. On dirait même à certains signes qu’elle progresse. La mode s’est arrêtée pour le moment sur les grandes demandes de pardon. Nous voulons que les Congolais d’aujourd’hui nous pardonnent de ce que nous n’avons pas fait vis-à-vis, non pas d’eux, mais de leur arrière-arrière grands parents. Alors que les descendants de Nabuchodonosor qui en a certainement fait davantage ne pensent pas à présenter leurs excuses aux peuples d’Asie Mineure.
Pour cela en guise de contrition nous ne voulons plus entendre parler de Léopold II, nous voulons débaptiser un tunnel qui serait dorénavant placé sous les auspices de Tata Yoyo, alias Annie Cordy. Et c’est à ce genre de chose que nos intellectuels passent leur temps, alors que la pandémie repart et que la bêtise générale marque des points.
La preuve, le musée Carnavalet à Paris lance une nouvelle numérotation, Louis XIV sera dorénavant Louis 14, au motif que l’ignorance devenant générale, les visiteurs du musée ne savent plus compter en chiffres romains.
En Belgique, c’est l’évidence même, et pas que pour les chiffres romains. Afin de se conformer à la « novlangue », on procédera bientôt à la suppression du vousoiement pour adopter le « tu » à la flamande et aussi supprimer les temps composés, les conditionnels et surtout les subjonctifs, pour qu’enfin tous les ministres flamands, bruxellois et wallons puissent s’exprimer sans avoir l’air d’être sortis de l’université de Gingelom.
Ainsi une nouvelle hiérarchie fondée cette fois sur la bêtise sera plus conforme à la réalité que la raison pure.

Poster un commentaire