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Utopique démocratie.

La démocratie restera hors de portée de nos régimes politiques, tant qu’il ne sera pas trouvé le moyen de mettre à la tête de nos organisations de prises de décisions les meilleurs d’entre nous, plutôt que les plus connus.
Le public n’est pas en défaut dans ce contexte, quoiqu’il joue le rôle essentiel, puisque c’est lui qui, par son vote (enfin pas toujours), désigne ceux qui vont le représenter.
Paul Valéry, toujours lui, nous démontre pourquoi les progrès en matière de démocratie sont impossibles dans le système actuel «La politique consiste dans la volonté de conquête et de conservation du pouvoir ; elle exige par conséquent une action de contrainte ou d’illusion sur les esprits… L’esprit politique finit toujours par falsifier. »
Prenons l’exemple d’un « fils de », déjà connu de façon indirecte par son père, il ne lui reste à faire que quelques efforts de publicité de sa personne pour atteindre aux responsabilités. Une fois dans la place, sa notoriété ne peut que grandir, s’il a soin de se mêler aux affaires de l’État sans trop endosser les échecs.
Les autres doivent guetter les opportunités toujours à l’affût dans des partis ayant des chances sérieuses de participer à des coalitions de pouvoir. Leur élévation peut n’être que la chance saisie au vol ou des affinités nouées hors de la vue de tous et qui se révèlent payantes, amitié, Loge, obligation, relations bourgeoises, etc.
Le mérite personnel, celui de La Bruyère dans ses « Caractères », n’est nulle part dans ce qui précède ! Certes, il ne peut être exclu a priori chez quelqu’un désigné par le hasard ou ses relations, mais l’arbitraire ne peut pas exclure les pires individus se jetant dans le collectif par défaut d’agapè et excès d’amour de soi ou trouvant l’emploi intéressant, parce que lucratif.
Une communauté ne se met pas dans les mains du hasard sans perdre le nom de démocratie.
C’est pourtant ce qui se passe depuis très longtemps, décuplé par l’informatique.
Instagram est le réseau social qui grandit le plus rapidement parmi les dirigeants mondiaux. Nos personnels politiques sont de plus en plus actifs sur le réseau social au polaroïd. À l'échelle mondiale, c'est le Premier ministre indien qui détient la palme du plus grand nombre d'abonnés (14,8 millions). En Belgique, le lot des plus "instagrammable" de nos politiciens, compte 28 personnes pour lesquelles on vote en proportion, non pas pour leurs qualités ou qu’elles aient fait de grandes choses, mais parce qu’elles se sont introduites dans vos smartphones.

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Le champion, c’est Jobjobjob Michel, malgré sa démission sans gloire de son poste de premier ministre, son impair chez Erdogan au détriment d’Ursula von der Leyen et l’incapacité qu’ont les gens à savoir ce qu’il fait vraiment à l’Europe, sinon de le voir plastronner aux réunions officielles. Voilà qui est suffisant pour lui donner une certaine avance sur les autres. Et c’est peut-être en cela qu’il gagne en popularité. On le voit serrer des mains et poser sur des photos avec les plus puissants de la planète. On se dit qu’il doit bien y avoir un lien entre cette formidable compagnie et lui. On admire ce type, sans qu’il y ait une quelconque raison de l’admirer.
Jojojob compte donc 15.100 followers.
GL Bouchez, quoique achetant sur FB des parts supplémentaires de publication, n’a pas cette popularité. L’internaute abonné au profil d'une personnalité ou d'une marque n’a pas encore « biché » en masse pour lui, malgré la pluie d’euros libérale.
Derrière Jobjobjob, l’inusable Elio Di Rupo, est suivi par près de 12.100 followers. Ces fans sont tous plus ou moins des habitués du socialisme, parce que leurs grands parents l’étaient déjà. Ils ne se posent pas la question de savoir pourquoi ceux-ci étaient au POB (Parti Ouvrier Belge) et eux au PS, comme si ce n’était pas des partis tout à fait différents !
Sur la troisième marche du podium, Theo Francken. L'élu N-VA, bourgmestre de Lubbeek avec 10.500 followers. Derrière lui, Tom Van Grieken, le chef de file du Vlaams Belang, dont l’ancien secrétaire d'Etat avait déclaré "s'inspirer" dans sa politique migratoire. Bart de Wever apparaît en cinquième place du classement avec 6.380 abonnés.
Ces chiffres datent de l’année dernière. Il ne semble pas qu’ils aient beaucoup évolués.
Peut-on encore parler d’une démocratie en chantier, plutôt qu’une démolition des ruines qui vont bon train de ce qui avait été une construction en cours ?

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