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Ministre ou VRP (voyageur, représentant, placier) ?

Bouchez ne doit pas avoir lu grand-chose. Ce n’est pas un homme de cabinet. C’est un homme de contact, comme tous ceux qui se croient supérieurs parce qu’ils ont la parole facile et que les mots viennent tout naturellement enjoliver des lieux communs, qu’ils partagent avec des citoyens lambdas.
Son parcours est celui d’un avocat. On ne lui dispute pas une certaine éloquence, pour laquelle il a choisi le métier. Il l’a quitté moins par conviction, que par intérêt. La profession est encombrée. Celle de politicien aussi, me direz-vous. À la différence, que l’éloquence devient bagout en politique et que Bouchez à l’esprit de l’escalier : c’est un concierge libéral !
Le président du MR plaît de prime abord et déplaît ensuite. La vulgarité perce dans son aplomb d’arracheur de dents. Souvent il reprend son adversaire politique en proférant une autre bêtise.
Sans avoir lu grand-chose de la littérature qui enrichit l’esprit, il a lu « pratique », entre deux mémorisations du code pénal, ce qu’il faut savoir de l’argumentation libérale de la « réussite » à l’américaine, le reste doit être des romans policiers de buffet de gare, qu’on finit sur le train.
Comme il a conscience de son insuffisance littéraire, de ses lacunes et qu’il sait que son retard est irréparable, il a crû en lisant la quatrième page de couverture des nouveaux romans que ce serait suffisant. Il a vite compris en quelques conversations avec Richard Miller, que la culture, c’est autre chose. Il ne comprendra jamais le siècle de Louis XIV, parce qu’il n’a pas lu les mémoires de Saint-Simon et encore moins la première moitié du XXme siècle parce qu’il sait à peine qui est Paul Léautaud et que la vanité rigolarde et pleine d’humour de Louis-Ferdinand Céline lui échappe à cause des points de suspension. Quant à Balzac et le siècle précédent, il a tout de Rastignac sans savoir quel est ce personnage de la Comédie humaine. Balzac dépeint son modèle en quelques traits «..il (Rastignac) compose. Je ne crois pas qu’il ait poussé très loin son droit. Mais il a retenu la différence entre les crimes, toujours dangereux, et les petites saletés où l’on ne risque rien. » (Félicien Marceau « Balzac et son monde)
C’est un self made man qui évolue dans l’activisme libéral. Il y avait des places à prendre, que la petite bourgeoisie y était attachée et qu’on pouvait s’y faire du gras.
Le droit à horreur des philosophes qui finissent par faire prendre l’assassin en pitié. .

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Il est disert sur Adam Smith et Alexis de Tocqueville, parce qu’il a l’âme servile, que ce ne sont pas tout à fait des philosophes et qu’il a vu Reynders et Michel se réclamer d’eux. Ses deux mentors, eux aussi avocats, ont souvent « émerveillé » quelques imbéciles de la RTBF et de RTL.
On a dû lui filer une traduction de « L’art d’avoir toujours raison » d’Arthur Schopenhauer. C’est une lecture un peu difficile pour lui, mais il a dû adorer. La connaissance de la dialectique éristique ! Il a probablement tiqué sur le sens du mot « éristique » et usé d’un dictionnaire, pour en saisir le sens, en l’occurrence, relatif à la controverse ou l’art de la dispute et du débat.
On dirait que Balzac et Schopenhauer se sont ligués pour dépeindre notre gaillard à ravir.
Pour réfuter la thèse de son adversaire, en l’occurrence actuellement les syndicats et ceux qui émargent comme lui de l’assistanat national, mais évidemment en moins cossu (le chômeur, l’handicapé), il sait qu’il y a plusieurs méthodes. L’attaque ad hominem où il excelle : l’art de détruire l’adversaire en le traitant de fainéant, le discréditer en citant à propos de tout et de rien le mot « communiste ». Ce qu’il préfère, c’est le monologue. L’adversaire ne peut hélas pas se défendre. Le mirliflore y étale tout son fiel. Enfin, il abondera dans le lieu commun des « vérités » sur les bienfaits du capitalisme et les méfaits du socialisme.
Comment conclure, sinon considérer que la plupart des personnages politiques susceptibles un jour d’accéder à un gouvernement, de le former même, sont de cette aune-là.
Ils ont façonné l’État à leur image, habillé leur démocratie de sorte que nous n’y puissions donner notre avis. Ils s’attestent eux-mêmes sur papier timbré et le sceau d’une université. Ne vous y laissé pas prendre. Ils sont souvent bien moins intelligents que ceux qu’ils méprisent.
C’est d’autant plus accablant pour Bouchez, quand il dénigre les chômeurs, qu’il en est un lui-même, mais de luxe. Il est rétribué comme Sénateur coopté pour le travail de président du MR ! Avouez qu’il y en a qui ont du bol avec l’argent du contribuable ! Je m’étonne être le seul à parler de cette arnaque légale. À quand des propositions de députés honnêtes pour supprimer ce chômage de luxe ?

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