« Ministre ou VRP (voyageur, représentant, placier) ? | Accueil | La crise ? »

Un héros !

Rien que du beau monde des salons bruxellois le week-end dernier à New-York, aux nations Unies. Ce fut même le rendez-vous libéral le plus chic de la saison.
Charles Michel en tête, suivi d’Alexander De Croo et juste en-dessous de ces créatures augustes, Sophie Wilmès, étrangères aux affaires, mais ministre quand même, représentaient la camarilla de la cour et du palais, accessoirement, quelques inconditionnels prétextes à la démocratie.
Le chef suprême se fendit d’un beau discours le vendredi. À la façade européenne, le montrable aux fenêtres, gantés et chapeau de forme, masquait la plèbe grouillante.
Et que dit le bel athlète du verbe ? L’humanité aurait déclaré la guerre à la nature, pas moins !
L’ONU est sous le choc. Les guerres ne sont pas son fort. Les casques bleus, bouche-trous occasionnels entre des belliqueux, n’ont jamais apaisé ni finit aucun conflit. En revanche, ils ont assisté, l’arme au pied, aux massacres des innocents à Srebrenica, noté qu’il y avait un génocide des Tutsis, sans réagir. Actuellement ils comptent les coups de Xi Jinping aux Ouïgours. Et que peuvent-ils faire d’autre, puisque les promoteurs de toutes les guerres siègent au Conseil de sécurité et bloquent les résolutions qui leur porteraient préjudice.
Et voilà que Michel dénonçait une nouvelle guerre !
Coup de sabre dans l’eau de Charles Michel ? Qu’importe, l’envolée lyrique, c’était pour la postérité, afin que les petits écoliers belges en étudiassent les plus beaux passages !
La suite ne pouvait être que catastrophique, puisque cette guerre-là, elle aussi, l’ONU la regardera en pantoufles devant l’écran géant de l’Assemblée et la perdra comme les autres.
Le monde s’est empêtré dans la guerre. Comment faire autrement pour alimenter les milliards de bouches du capitalisme ? L’ennemie : Dame Nature, semble résignée à être violée et meurtrie mille fois par jours, par tout le monde et y compris par Charles Michel, gros consommateur.
Les motifs sont tellement variés de faire la guerre à la nature, raser les forêts, créer des villes afin de loger les milliards d’habitants à venir d’ici 2050, rouler en voiture, bétonner l’espace pour des autoroutes, sucer le pétrole des seins déjà flétris de la dame, enfourner du charbon par millions de tonnes dans des centrales pour produire cette électricité sans laquelle tout s’arrête, creuser les sols et extraire les terres rares nécessaires aux batteries qui accumuleront tant et si bien que, rouler électrique sera tantôt dix fois plus polluant que rouler à l’essence.
C’est cela que Charles Michel combat par le verbe. L’ONU applaudit, que voulez-vous qu’il fît ?
Avec les lourds tributs payés au changement climatique et à la pandémie, l’humanité est en train de subir les conséquences d’une « guerre contre la nature que nous avons nous-mêmes déclenchée », affirma-t-il, à la tribune de l’assemblée générale des Nations unies. « Nous devons mettre un terme à cette guerre. C’est à nous, l’espèce humaine, qu’il revient de déposer les armes ».

1afaux1.jpg

Voilà quand même une réflexion qui va à l’encontre de tous les traités expliquant les méthodes pour gagner une guerre !
Nous déclarons hardiment la guerre à la Terre. Nous partons à l’assaut de dame nature, nous ravageons tout sur notre passage. Les coalisés de Wall Street et de la City nous félicitent et nous promettent davantage si nous ne faisons aucun quartier à notre ennemi et voilà qu’un président de l’Europe, réclame que nous déposions les armes et que nous restituions, ce que nous avons pillé et volé !
« Déposer les armes comment ? », demanda ingénument un délégué tellement haut perché dans les derniers rangs de cet espace circulaire qu’on vit à peine un homme et pas un magnétophone.
Et de fait une paix des braves immédiate supposerait que ce délégué venu du diable vauvert s’en retournât chez lui à bicyclette, sautant les mers d’un coup sec sur les pédales ! Plus d’avions gourmands de kérozène, plus de trains filant à trois cents à l’heure, de tunnels longuissimes, plus rien que le tic-tac des dernières éoliennes, les autres à venir étant trop polluantes.
Exténué, le grand Charles descendit de la tribune à pas lent, soutenu par de vifs applaudissements. La guerre serait-elle gagnée par des mots ? Charles a déposé les armes. Il pense à la piscine à creuser en remplacement de l’autre trop petite, à sa maison de campagne, à sa femme qui l’attend frétillante d’admiration et de désirs, à ses enfants, à son vieux père fier de lui…
Devant le monde entier, il a gagné la guerre, le monde libéral est content ! C’est un héros !

Poster un commentaire