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Un mandat de trop ?

Celui de Di Rupo, ministre-président du gouvernement régional wallon.
Le voilà au pied du mur avec le conclave budgétaire et une dette de 21 milliards d’euros. Il aura beau dire que cette dette est imputable à la pandémie et aux inondations, elle est aussi la conséquence d’une politique libérale fort généreuse pour les entreprises et en revanche parcimonieuse, voire restrictive pour les travailleurs et assurés sociaux.
À la création de ce gouvernement wallon, le formateur a offert les postes clés aux libéraux, avec Jean-Luc Crucke et Borsu (MR) aux commandes. On se demande si cette capitulation des socialistes n’était pas un aveu de faiblesse devant un libéralisme triomphant et d’admettre cette emprise, à la condition de laisser le poste de président à Di Rupo ?
Ce que les MR wallons se sont empressés d’approuver, d’autant que si la politique libérale est critiquée, son président, Di Rupo, ferait un parfait bouc émissaire.
Connaissant le caractère présomptueux de l’ancien président du PS, le seul fait d’être le chef de ce gouvernement, le parti maintiendra jusqu’au bout cette coalition, quitte à perdre ce qu’il lui reste de crédits auprès des populations.
Et puis l’âge venant, c’est toute la personnalité de Di Rupo qui fait surface avec ses convictions anciennes d’un pays rêvé et des mamours à la dynastie ! Revient alors avec force sa haine des rattachistes et de tous les souverainistes wallons, à peu près toute l’aile gauche de son parti. Profondément libéral lors de son mandat de Premier ministre fédéral, il a osé jeter les premiers jalons d’une traque aux jeunes chômeurs, ce dont a largement bénéficié son successeur Charles Michel qui a complété le travail.
C’est donc cet homme, déphasé, affaibli intellectuellement, qui va devoir départager au gouvernement régional ce qu’il reste de la pensée socialiste des intérêts libéraux, dans un budget à l’avance acquis à la bourgeoisie et aux industriels locaux.
Les discussions ne sont pas faciles mais elles avancent", assurait jeudi le ministre wallon du Budget, Jean-Luc Crucke, qui ne spécifiait pas pour qui elle n’était pas facile !
Évidemment, pour lui, l’essentiel reste de prendre les mesures nécessaires afin de s'attaquer à la dette tout en n'entravant pas la reprise de la croissance, selon ses propres termes.

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Tout est dit dans cette déclaration du MR, qu’on peut traduire par : il faut laisser revenir du gras sur la couenne commerçante et fabricante de nos membres libéraux en grattant jusqu’à l’os ce qu’il reste à prendre sur les salaires et les indemnités diverses de la population.
Cette manière unilatérale de gérer les affaires est aussi celle du gouvernement De Croo au fédéral. J-L Crucke résume la chose à l’attention des journaux « Il est plus facile de dépenser que de réfléchir à des économies structurelles », sous-entendant par là que tout qui ne pense pas comme lui est un inconscient, extrémiste sans doute, PTB certainement.
Petit clin d’œil à l’intention de Sud-Presse, histoire d’affûter les attaques contre les « complotistes » : "Mais nous avons encore un peu de temps puisque notre épure budgétaire 2022 doit être remise au fédéral pour le 15 octobre".
Pour une Région comme la nôtre, faite de deux grands pôles industriels et le reste partagé entre forêts, pâturages et cultures maraîchères, la dette atteint désormais 21 milliards d'euros, en hausse de 7 milliards par rapport à l'an passé. Il serait facilement démontrable que les 7 milliards de rabiot sont loin de faire le décompte officiel de 4 milliards dévolus à la gestion du covid et 3 milliards aux inondations du mois de juillet. Comment en effet, justifier une dépense de trois milliards supplémentaires sur deux mois entre juillet, mois des inondations et septembre, mois auquel les comptes ont été arrêtés ! Alors, qu’on a pu voir la Région abandonner l’initiative aux ASBL et aux initiatives des populations solidaires aux sinistrés !
Si monsieur Crucke pouvait nous détailler en quoi ces trois milliards ont servi dans l’aide immédiate aux gens ayant tout perdu par les eaux déchaînées, il serait le bienvenu !
Ce qu’on apprend surtout, le prêt fédéral que De Croo nous a concédé ne devra pas être honoré pendant cinq ans. Cela laisse à Di Rupo la faculté de jouer une dernière fois les grands seigneurs, dans son dernier tour de piste.
Je souhaite bien du plaisir au suivant !

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