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Le gang des massacreurs du Vieux-Liège.

Vieux citadin, né à Liège et probablement dussé-je en préjuger, futur mort à Liège, j’écris ici solennellement combien les Liégeois ont toujours été trahis par leurs bourgmestres !
Je délaisserai pour une fois l’aspect purement politique de cette clique de démagogues locaux, pour m’intéresser au seul objectif qu’ils ont tous ratés : rendre au successeur, la Ville en meilleur état que ce qu’elle était à leur prise de fonction.
Sans remonter à Mathusalem où pullulèrent les anciennes fripouilles dont les noms sont conservés dans les archives, bornons-nous aux destructeurs modernes. Ceux qui ont parachevé les destructions des deux guerres, les bombes allemandes et américaines, les V1 et les V2, certains profitant des trous faits par les obus, pour raser la rue, jusqu’au saccage ultime de la place Saint-Lambert.
La maltôte entre les deux réservoirs de gredins que sont le MR et le PS, a permis la plus grande destruction de notre histoire, pire que celle des deux guerres réunies, d’un centre-ville magnifique, comme d’anciennes photographies en témoignent.
Le peuple de Liège a vu de ses yeux tout un ensemble architectural du niveau des plus belles villes du monde, Venise, Paris, Florence, Prague, rasé par d’immondes calculs de profits d’un bourgmestre libéral à un bourgmestre socialiste, pour l’imitation de Manhattan, cette île surréaliste de New-York, quintessence de l’extrême et du capitalisme.
La panse déjà pleine, les bourgeois se devaient d’accomplir après la réduction en esclavage industriel du bon peuple de Liège, de le loger dans des clapiers superposés, avec la vitesse d’éclosion d’une champignonnière.
Honte à Paul Gruselin (PSB), Auguste Buisseret (PLP ancêtre du MR) et surtout le pire du lot,
Maurice Destenay (PLP) qui en l’espace de dix ans, de 1963 à 1973, a rendu irréversible le saccage du centre-ville, aux seules fins de spéculations et de dessous de table à titre compensatoire d’une clique d’architectes, d’avocats et de promoteurs immobiliers marrons, dont certains, exagérant les profits, ont fini par un séjour en prison.
Il reste de cet odieux personnage une maquette du centre-ville, modélisée et qui doit être sous une bâche dans un réduit de la Violette. On y voit la place Saint-Lambert en terminus d’autoroute avec des gratte-ciels tout autour du malheureux palais des prince-évêques, la cathédrale ayant été déjà effacée des lieux par d’autres imbéciles du siècle précédent.
Les suivants, loin d’être des athlètes de la pioche, n’en ont pas néanmoins poursuivis la destruction blitz, sous prétexte que si le rêve américain n’était plus possible, naviguer entre deux architectures ne l’était pas davantage et qu’ils n’avaient pas d’autres choix que de poursuivre.
Les farceurs de l’urbanisme de la Ville de Liège étaient, sans doute le sont-ils encore, branchés sur les théories libéralo-mondialistes de l’économiste Schumpeter de la destruction créatrice ! Ces enfoirés confondent le processus continuel à l'œuvre dans les économies qui produisent simultanément la disparition de secteurs d'activité économique et la création de nouvelles activités économiques, avec la destruction créatrice des plus beaux immeubles de la ville pour des monstruosités bétonnées.
Reste que les successeurs « navrés » d’abattre tout dans l’obligation d’atteindre à une uniformité dite moderne et dont on voit l’exemple à Droixhe (1), ne s’en sont pas moins cotisés pour ériger une plaque commémorative et appeler une nouvelle percée « Avenue Destenay ». Sévir dix ans à la tête de la Ville, cela ne suffisait pas, il a fallu que des irresponsables perpétuent le souvenir de leur « grand » homme !

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Ces repreneurs apiéceurs sont assez proches pour que nous nous en souvenions. Deux socialistes, Charles Bailly et Edouard Close (mort en 2017) firent tellement de la carambole que le dernier dut déménager vite fait à Aubel en perdant de facto sa fonction de bourgmestre, pour éviter une démission d’office à la suite de l'affaire de malversations dite des horodateurs. Le pâlot Didier Reynders qui briguait la succession libérale au maïorat ne put empêcher une nouvelle fournée de socialistes Henri Schlitz, Jean-Maurice Dehousse et le dernier de la couvée, tous enfants du PS, Willy Demeyer. Sans préjuger de ce que Reynders, le libéral de tous les mauvais coups, eût pu faire de mieux que Destenay dans le dynamitage des quartiers.
Bouchés à l’émeri, ces pauvres types n’ont jamais pensé que les gros immeubles bourgeois avec des façades superbes en pierre de taille et ornementations pouvaient très bien être aménagés en appartements modernes, quitte dans les cas extrêmes à ne conserver que la façade ! Certains pouvaient facilement égaler en nombre les appartements stéréotypés sur six étages. Ainsi, on aurait évité l’uniformité de certains immeubles récents que l’on peut qualifier de staliniens !
Il faut croire que le système capitaliste, à la base de la cupidité de tous ces personnels étalés sur septante années, ne pouvait fournir autre chose qu’un manque de respect pour ceux qui, au cours des siècles, ont fait Liège. Enfin on peut déplorer que tous ces merveilleux artisans au marbre et à la pierre de Sprimont, ces ébénistes et tous ces métiers de stucages et de trompe-l’œil, ces ouvriers montant à l’oiseau (2) la brique aux étages et ces ardoisiers à la tuile de Vielsalm, aient été tant méprisés par ces gougnafiers de parti. Ainsi, au lieu de leurs témoignages anéantis par l’inculte et l’usurier, les Liégeois n’auront honoré que le plus critiquable d’entre leurs bourgmestres : Maurice Destenay !
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1. À Droixhe, il n’y avait rien à préserver, La plaine était vierge d’habitations. On a vu ce qu’est devenu ce nouveau quartier ! Au point qu’on a dû disputer aux rats la destruction de deux buildings.
2. L'oiseau (l’oûhê) est un matériel de portage à dos d'homme utilisée par les manœuvres et les maçons pour transporter briques et mortier. Aujourd'hui, l'usage de ce matériel a été abandonné.

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