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Au petit pandémiste anonyme.

L’épidémie, puisqu’il faut bien la caser quelque part, alors autant commencer tout de suite. L’épidémie, donc, est un puissant révélateur des limites de ceux qui ont la vocation de commander aux autres, dans le cadre de la démocratie libérale.
Quand les législateurs-exécuteurs se trouvent devant une situation inédite et l’épidémie en est une, tout en conservant de leur superbe, on voit leur désarroi poindre à la lumière de leur indécision. Ils prennent des mesures de contraintes sans savoir si elles seront efficaces. Ce sont des apprentis hygiénistes qui ont la responsabilité des lieux publics et des écoles. C’est tout de même inquiétant.
Le citoyen est déçu de la manière dont l’épidémie est gérée. Il manque à ce pays des hommes d’action.
Les mesures prises devraient être l’émanation du bon sens et de l’intelligence de la population. Au lieu de quoi on a un Vandenbroucke qui décide de tout sans un regard sur les autres.
Admettons que nous allons vers une situation inconnue, c’est-à-dire qui pourrait correspondre à divers schémas d’improbables à possibles. N’est-ce pas dans les périls que se révèlent les âmes fortes et bien trempées ? Il va de soi que les valeurs humaines ne prévalent pas à la sélection des personnages qui s’agitent au-dessus de nos têtes. Au lieu de prévoir différentes voies, ce qui semble agiter les ministres serait plutôt de faire tout pour ne pas arrêter la vie industrielle et commerciale de ce pays. On ne sait pas encore ce que la démocratie libérale donnera comme dégâts et quelles en seront les conséquences, mais on sait déjà que la démocratie libérale aura un bilan plus tragique en morts et en malades à vie, que si elle n’avait été qu’une démocratie, tout court.
Ce qui ronge ce pays, ce sont donc bien les élites ; la manière dont elles sont sélectionnées et leur mauvais résultat.
Ce qui fit le charme et l’intérêt de la presse de Girardin à 1940, c’est que les journalistes venaient de tous les milieux et aucun ou presque n’avait été formé par des écoles de journalisme.
De même en politique, ce qui tue, c’est la spécialisation que l’on en fait et les critères outre de la bienpensance libérale, qu’on s’y croit obliger d’exiger des élites.
C’est pourquoi la profession regorge d’avocats et d’autres professions libérales. Or, la compétence professionnelle pour faire carrière dans le droit n’a rien à voir avec l’intelligence proprement dite et la compétence pour une autre fonction, que celle de plaider et d’être à l’aise dans le galimatias juridique.

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Il semble encore en 2022, qu’être docteur donne la priorité sur qui n’est docteur en rien, pour être parmi les dirigeants de la démocratie libérale. Comme si un diplôme de haute spécialisation était le signe d’une vive intelligence !
À force d’user de ce principe, on a proprement vidé toute envie de montrer leur valeur à des tas de gens qui, dans la conjoncture présente, s’en fussent mieux tirés.
En plus de ce passeport donnant droit à être ministrable, c’est toute la procédure précédente qu’il faut comprendre, pour se convaincre que ceux qui sont passés par là sont souvent de petits messieurs qui ne doivent leur réussite qu’à la servilité et à l’hypocrisie.
Car à la base, il y a la sélection qui s’opère dans les partis et qui n’est pas propre à hausser le niveau. Sauf les-fils-de qui échappent à l’art de plaire, tous les autres sont incertains de faire carrière dans le métier de diriger les autres.
J’ai suffisamment cité ici les tribulations de Louis Michel et de Didier Reynders, empressés auprès de Jean Gol et qui ont été de facto, à la mort de celui-ci, les légataires et interprètes de l’illustre.
Si on veut bien prendre du recul, pour analyser le comportement de Reynders à la suite de son déménagement à Uccles, il est évident que dans le premier quart de siècle de sa carrière, il avait misé sur le maïorat de Liège. À l’époque, plus liégeois que lui, c’était impossible à trouver. Sa vie n’était qu’un combat pour la Ville, son histoire, ses habitants. Il était imbattable sur tout. C’était le genre de citoyen prêt à tout pour faire de Liège un phare rayonnant sur le pays. Et on se disait que voilà un politicien attaché à sa ville, qui ne partirait jamais s’installer ailleurs.
Eh bien on se trompait. Son patriotisme local n’était que de la frime, son amour des Liégeois du vent. La preuve, dès qu’il lui fut devenu impossible de faire bourgmestre à Liège, il chercha un autre endroit plein d’avenir. Il y avait Uccle et sont bourgmestre Armand De Decker, pas encore convaincu de forfaiture. La suite on la connaît. Aujourd’hui, il est imbattable sur Uccle, son avenir, son riche passé, etc.
Que ceux qui adorent ce libéral opportuniste conviennent que les sentiments nobles, généreux, l’amour du terroir déclamé à tout moment, sont des outrages à la vérité et à l’honneur.
Et on pourrait reprendre ainsi des carrières « miraculeuses », des ascensions qui amènent à lever solennellement la main devant le roi pour l’assurer de la fidélité indestructible de celui qui la lève ! Alors que rien n’est moins sûr.
Aujourd’hui, des hommes d’actions intelligents et honnêtes manquent face à la tragédie. Le langage du pouvoir est un système clos, un code socialement imposé. On ne peut y échapper sans verser dans la marginalité et risquer la mort sociale. L’épidémie nous aura quand même fait découvrir un pouvoir malade bien avant le Covid-19.

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