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Devenons-nous de plus en plus cons ?

C’est la question que pose le magazine « Society », à laquelle il est malaisé de répondre. Et pour cause, « nous » concerne tout le monde, y compris qui répond à la question. Par conséquent, comment savoir s’il n’en est pas un fameux ? Comment un con définirait qu’il l’est de plus en plus, il vit à l’intérieur de la connerie générale ? C’est une position malaisée pour la définir.
Une piste quand même : le Covid-19 n’a pas arrangé les choses. La preuve, les syndromes tiennent de plus en plus de place dans les hôpitaux.
A toute période incertaine s’attachent des syndromes. Que voulez-vous : des grands responsables politiques, ceux qu’on disait les conducteurs de la démocratie libérale, dépassés par l’ampleur de leur responsabilité, en font des montagnes et perdent leur sang-froid. Les électeurs favorables sentent leurs hésitations. Si les chefs ne reconnaissent plus la sortie du tunnel, comment voulez-vous que les fidèles la voient ?
La story américaine et la foi dans l’économie mondialisée US ne tirent plus d’embarras le bon peuple, en le plongeant dans une sorte de béatitude. Le syndrome de la Havane a montré les faiblesses de la CIA. Poutine n’y est pour rien, affirme Jo Biden.
Une bonne haine contre la Russie n’enthousiasme plus les foules. Le bureau de recrutement des volontaires pour l’Ukraine a dû fermer ses portes, faute de vocations.
Alors, au MR et au PS on part à la recherche de nouveaux syndromes. Il s’agit de mettre l’électeur dans une sorte d’extase comme le vécut Stendhal à la Basilique Santa Croce, à Florence. L’écrivain s'agenouille sur un prie-Dieu, la tête renversée en arrière, pour contempler les fresques de la coupole de la chapelle Niccolini : les Sibylles de Volterrano. Pris de vertiges, il ressent un moment sublime de proximité du paradis. Il écrit alors :
« J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. »
Vélociraptor Bouchez souhaiterait recréer un plafond de Santa-Croce avenue de la Toison d’Or. Charles Michel ne dit pas non, les autres sont contre. Mais comment voulez-vous avec Mathieu et Sophie solidaires, créer une majorité « syndrome » au MR ?
Pourtant avec la pandémie, on y était presque. Omicron et le « syndrome de Florence », on disposait d’un éventail de troubles psychosomatiques, accélération du rythme cardiaque, vertiges, suffocations, voire hallucinations. Mais voilà, fascinés par quelle œuvre d’art dans un parti politique qui n’aime pas trop les artistes, considérés comme des chômeurs de luxe toujours en train de quémander des subsides pour des spectacles où l’acteur n’exalte jamais la liberté d’entreprendre !
Le syndrome de Stendhal ne doit pas être confondu avec le syndrome de Brulard, qui se réfère aussi à Stendhal, mais concerne des troubles mémoriels. Vous voyez d’ici les élections que l’électeur libéral ne se souvienne plus du bon numéro ?

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Dans son livre « Fous de l’Inde », Régis Airault, psychiatre spécialiste de ce syndrome, parle de l’Inde comme d’un pays qui « enveloppe » le voyageur dans une bulle atemporelle. Depuis des années, des jeunes voyageurs viennent en Inde pour connaitre leurs limites physiques, mentales, émotionnelles.
Le syndrome de l’Inde a été décrit pour la première fois à la fin des années 80 par Régis Airault. Il le définit comme « des tableaux de bouffées délirantes aiguës ou des mécanismes hallucinatoires et interprétatifs avec des termes souvent mystiques ». Lorsque le voyageur revient dans son pays d’origine, il ne présente plus aucun trouble et plus aucun épisode hallucinatoire. Ce syndrome est donc bien lié à l’Inde.
Il y a l’odeur suffocante de la pollution, la chaleur et l’humidité (selon la saison), le bruit constant des klaxons, la fatigue après un long vol, les Indiens sont trop intrusifs avec leurs regards, le harcèlement perpétuel, les chiens errants et les vaches sacrées littéralement partout, la surpopulation ou encore la misère omniprésente.
L’idée de Vélociraptor serait de trouver quelques hectares de terre en friche dans les Ardennes à proximité d’une ferme abandonnée dont le dernier fermier s’est pendu. On récréerait l’atmosphère indienne avec bouffées délirantes. Puis on rassemblerait les visiteurs errant dans la campagne, à l’intérieur d’un cinéma passant en boucle un court métrage reprenant Vélociraptor sauvant la Belgique des communistes.
De retour au grand air à Marche (Borsus y tient), les symptômes disparaîtraient et feraient place à la nostalgie. Le voyageur n’aurait plus qu’une envie : revoir Vélociraptor nous sauver des communistes.
Le syndrome ardennais pourrait faire plus d’adhérents MR à Arlon qu’à Liège.
L’air liégeois n’est pas indien. Le syndrome de Berthold Brecht y est assez répandu.
Il n’y a pas de différence de nature entre la démocratie capitaliste et le fascisme, mais simplement la logique de l’une poussée jusqu’au bout. Covid-19 fait bleu de méthylène révélateur. Donc celui qui veut en finir avec la répression mais aussi l’abrutissement fasciste doit lutter contre le capitalisme et se battre pour le socialisme.

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