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Roman de gare.

Une vague odeur d’exhalaison nidoreuse sort du chauffage d’air pulsé de la grande salle de la « Toison d’or ». Des papiers gras gisent au fond des plats Jean G., souillant de résidus dentaires le chiffre en porcelaine du grand homme. Une chaise est renversée. On apprendra que c’était celle d’une ministre pressée par un horaire serré, la voyant dans moins de trois heures à Garmisch-Partenkirchen.
Loulou est retourné chez lui avec les bougies du moka du 175me anniversaire. C’est une manie. Il a l’instinct pillard. Il faut toujours qu’il ramène quelque chose à la maison ! Charles s’est rassis sur son trône monoplace Rond-Point Schuman. Il n’y a que le fauteuil napoléon III dans la pièce. Il adore voir Ursula von der Leyen debout devant lui. « Votre honneur Didjé » est de retour à son QG, berceau des songes creux du droit européen. Seul Georges-Louis est resté au 84-86 empêtré dans sa démocratie libérale avec un Mathieu, peu prometteur, à charge. Les « sots » (de l’aveu même de GLB) qui peuplent sa majorité d’électeurs passent sur le trottoir en levant les yeux sur les vitres détaguées à grand renfort des bras de la femme d’ouvrage, payée au barème.
Le roi Georges a dressé un tel tableau enchanteur de la démocratie libérale que Ducarme en a mal pour lui ! Son modèle de la démocratie américaine est acculé et à bout de souffle, attaqué par un Parti républicain aux tendances autoritaires, piégé par des lobbys puissants et rongé par le conspirationnisme trumpéien. Il est devenu difficile de faire croire au merveilleux du libéralisme aux populations de plus en plus misérables. Après le faste et le moka, Georges rapièce des idées, on le croit bidéniste, alors qu’il est trumpéen de toujours !

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Le retour au pouvoir des démocrates par la présidence de Joe Biden marque le pas. Biden n’est pas Obama qui lui-même ne fut pas un grand Président. Un an après l’élection, on se demande si cette victoire n’est pas la dernière, une sorte de miracle avant le triomphe du populisme républicain.
Georges-Louis ne montre que sa face enthousiaste, celle qu’il cache est inquiète. Il est le premier à ne pas croire à ce qu’il dit. Il ronge son frein. Biden est en bonne place dans la catégorie Quatrième âge.
Sa démocratie dans laquelle on a proscrit le mot « nègre », il pourrait replacer le mot sur la tête des bannis des usines et des salaires raisonnables. Lui qui croyait pouvoir compter sur l’éclairage américain, peine à se relire à la bougie que Loulou a négligée parce que tordue. Le progrès fiche le camp. Enfin, le voilà mélangeant les genres dans sa volonté de paraître antiraciste « les petits blancs sont en train de bosser comme des nègres, pour le profit des nouveaux colonisateurs », dame ils sont partis d’Afrique, c’est dans leur nature d’utiliser la chicote en guise de récompense. Tout ça valant de beaux et forts discours, il faut bien que l’espoir vienne de quelque part, or l’Amérique fait défaut !
Georges-Louis est atterré. Il ne va quand même pas discourir sur ce thème devant des militants. Il faut aux sots de grandes images où toujours ils triomphent. S’il mettait un peu de sauce froide en servant du Poutine en entremets ?
« Make Authoritarianism Great Again » le président du MR aime cette formule, celle du retour qui signifie que l’aventure n’est pas finie, au contraire, qu’elle revient en force !
Donald Trump aurait pu déjouer les pronostics et rempiler pour un second mandat s'il ne s'était pas astreint à nier la gravité de la crise sanitaire au point de se ridiculiser lors de ses prises de parole. Incapable de revêtir le costume de père de la Nation et de faire preuve d'empathie, le milliardaire new-yorkais s'est réfugié dans l'outrance pour masquer son incompétence. Le quarante-cinquième président n'a pas mesuré le traumatisme lié aux conséquences de la pandémie sur les Américains.
Constatant qu'il perdait pied, Donald Trump a choisi de flatter le pire du complotisme pour éviter une remise en question. Durant de longs mois, il s'est contenté d'accuser –sans preuve– les Démocrates d'organiser une fraude massive à l'élection. Avant de revendiquer la victoire dans la nuit du 3 novembre, puis d'organiser un combat juridique ridicule visant à faire reconnaître ce qu'il qualifie encore aujourd'hui de «Big Lie».
Cette attaque sans précédent contre la démocratie s'étant soldée par un échec, le président a profité de son statut d'icône conservatrice pour pousser ses partisans à envahir le Capitole le 6 janvier 2021, jour de la certification des résultats de l'élection. Échappant à la destitution grâce à la lâcheté d'un Parti républicain aux abois, Donald Trump entreprend depuis une reprise en main autoritaire et totale de sa famille politique, écartant les uns après les autres tous les opposants internes afin de paver la voie à une nouvelle tentative de subversion en cas d'échec en 2024.
Le système électoral américain est défavorable aux démocrates. Le découpage le plus important fut établi après Roosevelt, quand les Républicains représentaient le capitalisme et le patronat US dans toute sa splendeur. Ce qu’on n’avait pas prévu, c’est le charisme d’un leader populiste sur un électorat à la limite aussi peu malin que celui de Georges-Louis et versant dans le populisme le plus abscons, donc ayant toutes les chances d’obtenir une large majorité. Les Républicains pourraient prendre le pouvoir pour une décennie, tout en défendant les intérêts économiques d'une oligarchie.
Ce qui est bien chez Bouchez, c’est qu’il comprend vite où se trouve le pognon. D’ici à ce qu’il fasse au 176me anniversaire l’apologie de Trump…

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