« Comme un vol de gerfauts… | Accueil | La démocratie, un bisness juteux. »

À poings fermés.

L’économie mondiale est conduite par très peu d’acteurs et subie par le reste des populations.
Ce qui détermine l’impossibilité de la changer en la modifiant, sans même envisager de l’abolir par quelque coup de force d’une minorité, c’est justement la difficulté de faire coïncider les préoccupations des populations avec leurs mandataires.
Ceux-ci font une politique des possibles en échangeant avec les acteurs-décideurs de l’économie, sans tenir compte de qui les ont élus. Ils dialoguent avec les gens du dessus et ignorent les gens du dessous.
Tout le drame est là !
Le plus bel exemple nous est donné par l’Europe.
C’est une institution jeune encore chapeautant 27 États pour y donner le « la ».
Pourquoi cette organisation n’est-elle que le reflet des possibles entre les acteurs économiques et les députés que nous y envoyons ? Tout comme les États, il y a cassure entre les populations et leurs mandataires. L’Europe de ce fait ne peut être que néolibérale et libre-échangiste.
Nous vivons dans des démocraties bizarres qui s’éternisent dans une hypocrisie qui fait croire que c’est l’électeur qui les détermine dans leurs relations avec les rares acteurs principaux de l’économie, alors que l’électeur est depuis longtemps exclu des débats.
Ainsi, une élite s’est formée qui n’a rien à voir avec l’ancienne confrérie 1900 des grands propriétaires terriens et des maîtres des forges. Cette élite est faite de techniciens, de mandataires et d’avocats naturellement attirés par la bourgeoisie libérale prépondérante, le tout relié au système mondial par les grands acteurs décrits plus avant.
Il est donc impossible que le peuple puisse voir un jour ses propositions atteindre le niveau des discussions permettant des réformes.
Voilà pourquoi, contre vents et marées, malgré ses derniers avatars et ses aberrations économiques, le système est hors de portée des populations et finalement hors de portée d’une démocratie.
Évidemment, tout qui procède de ce système se doit de le servir sans aucune défaillance. Les médias fantasment sur une courroie de transmission entre le pouvoir et nous, tout en affichant un libéralisme à toute épreuve et sans même considérer, que nous puissions avoir un avis contraire.
La nasse s’est resserrée et nous y frétillons sans espoir d’en sortir.

1atouj11.jpg

Comme il faut bien vivre et qu’on ne peut pas passer sa vie, éternellement discriminés et traités d’extrémistes, la plupart des gens se sont fait une raison. D’autres ont été persuadé par la propagande des élites amalgamant astucieusement liberté d’entreprendre et liberté de l’Homme. Ils sont devenus les bons petits soldats de Georges-Louis Bouchez.
Ce troisième millénaire est à y regarder de près celui qui pourrait amener du changement d’un agencement qui date de Louis-Philippe. Des élites, se détachent des esprits éclairés qui font la part des choses et ne considèrent plus leur « caste » comme supérieure. Il y a des tentatives pour comprendre le peuple à travers ses difficultés et cela depuis les Gilets Jaunes. Les normes sont revues au sujet des intelligences vives déniées au peuple. Le diplôme n’est plus un certificat de capacité, mais simplement un moyen d’accéder commodément aux grands emplois, dans le formidable gâchis des intelligences sacrifiées au nom des productions à profit.
Et puis il y a les excès de l’économie libérale, ses tares, ses crises, ses non-sens qui aboutissent à plus de misère générale, pour plus d’opulence pour quelques-uns.
On a raison de dire que le plus grand ennemi du néolibéralisme, c’est le néolibéralisme lui-même.
Il y a tant d’appétits, tant de gens à pourvoir que tôt ou tard, comme les fauves aux rares points d’eau en Afrique, le système finira par s’entredévorer.
Alors, on s’apercevra devant le désastre, que ceux qu’on avait exclu des discussions étaient à ce point indispensables, qu’on est passé à côté !
Les opportunistes du MR, du PS et d’ailleurs auront gagné, mais ce sera dans le désert après l’hécatombe résultant de la faim et de la soif, dans le seul triomphe fatal de la destruction générale.
Nous n’y sommes pas encore. Peut-être cela n’aura-t-il jamais lieu.
Peut-être traverserons-nous des turbulences inconnues. Pensez donc ! 100 % d’échec pour 90 % des élites. Vous ne croyez tout de même pas que des gens de la trempe de George-Louis Bouchez vont s’incliner et dire qu’ils ont eu tort et qu’ils n’avaient rien compris !
Ils tenteront jusqu’au bout de nous entraîner avec eux dans le précipice. Il nous revient de ne pas céder et de ne pas les y accompagner.
De Romain Rolland, ce magnifique auteur, si généreux et si peu lu aujourd’hui, me remonte à l’esprit cette pensée d’espoir « Quand l’ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice.

Poster un commentaire