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La démocratie, un bisness juteux.

Nos flèches, au plus haut sommet de l’État, ont depuis longtemps supprimé sur leur personne et dans leur moyen de locomotion, tout signe extérieur de richesse.
Suppression de la cravate, l’air un peu débraillé (enfin pour certains) les rapprocheraient des gens. Leur différence persiste, cependant, nous pouvons tous la voir. Elle tient dans la coupe du veston, rarement de confection, mais pas de chez Arnys quand même ! Probablement d’un maître tailleur de l’avenue Louise, entre 1500 et 2000 € le bas de gamme du sur mesure. Les chaussures, pour qui connaît les marques, passent toutes allègrement les 500 € la paire. Pas de gourmette et surtout pas de Rolex au poignet. Les plus attentifs à leur look s’emparent de montres multiusages connectées, à moins de 100 €, comme Bouchez.
Ils ont compris que plus on est riche grâce au pot commun de la Nation, moins on doit le montrer.
Il est très difficile de déceler l‘opulence du parvenu chez eux. Certains, comme le premier ministre, étaient riches avant d’adopter définitivement la casquette au service du peuple. D’autres, comme Reynders le sont devenus par accumulation de revenus de couple, fonctions de justice et de politique cumulatives.
De manière générale, cela ne se voit pas trop dans la smala De Croo, ces messieurs dames, traitement, et autres à côté divers, facilités, passe-droit de fonction, abonnement, gratuité dans les trains, etc. assimilé au revenu, se font en moyenne bien plus que ce que la fonction de ministre ou de secrétaire d’État détermine. On est plutôt du côté des 20.000 que des 15.000 mois, voire plus.
Comme la fonction crée l’organe, le riche par définition vit bien au-dessus de la condition moyenne. À part Vandenbroucke qui fait peur par sa minceur (c’est un inquiet, un nerveux, peut-être un psychotique) les autres cultivent le double menton et le début de ventre du bon vivant. Si on donnait à un pauvre 20.000 € à dépenser par mois, vous le verriez d’un mois à l’autre adopter une autre attitude vis-à-vis de ses semblables. Il deviendrait moins consensuel, jusqu’à ne plus l’être du tout.
C’est humain.
Comment un riche peut-il savoir que le plus souvent, l’essentiel pour une grande partie des gens, c’est d’avoir les sous d’une baguette de pain ?
Il ne le sait pas. Mais comme il sait que pour se faire accepter de la communauté il devrait le savoir, alors il simule et, dans la plupart des cas, passe de dubitatif à l’exagération réactive.
Notre naïveté surprise leur a donné le feu vert pour fixer leur salaire. Nous étions à la sortie de la guerre. Nous étions naïfs au point de confondre le vrai du faux, le résistant, le planqué, le nazi. Nous nous sommes fait avoir. Ce fut une grave erreur. Désormais ce sont eux, en principe nos employés, qui fixent leurs salaires, primes, facilités, pension et avantage. La seule sanction est celle du législateur. Et comme le législateur, c’est eux. Inutile de faire un dessin.
J’ai renoncé à brosser un portrait type de celui qui s’enrichit au service de l’État. C’est une question de relation personnelle avec l’argent, qu’il soit du contribuable ou honnêtement gagné à la sueur de son front. Ils tentent tous de se justifier par des remarques sur les dépenses qu’un citoyen ordinaire ne ferait pas. Rares sont les cyniques qui comme Louis Michel osait déclarer à la presse qu’il n’était pas payé en fonction de son travail !

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Les parlementaires ont élaboré tout un système compliqué de droit au social et à la retraite qui en dit long sur la nature de l’intérêt qu’ils portent à la chose politique. La somme chapeau de José Happart qu’il reçut à l’issue de deux mandats à la présidence du parlement régional wallon et qui fit scandale à l’époque, n’est qu’une petite partie de ce que l’on sait de certains avantages qu’ils se sont octroyés.
On a pu voir le personnage une dernière fois l’année dernière, débraillé et vautré sur un banc de justice, entendre la justice déclarer la prescription pour toute une série d’indélicatesses.
Quelqu’un à cent lieues d’avoir mangé de la vache enragée ne peut pas comprendre ce que c’est de vivre au jour le jour à compter ses euros. Alors que tous ceux qui jouent avec nos destinées, surtout les socialistes et c’est l’occasion de faire savoir que Josée Happart en était un, ont dans leur programme une place plus grande au social que le MR et qu’on en est à buter sur la barrière de l’argent qui fait que ces gens ne nous comprennent plus. On reste pantois à la seule évocation de ce qu’aurait pu être une démocratie, si nous avions eu l’intelligence d’en concevoir une.
Le patchwork riches et pauvres actuels y supplée et c’est résumé par là ce que nous avons perdu et que nous ne rattraperons jamais !
Même l’administration fiscale est pour eux. Jamais elle n’a constaté, comme elle le fait si souvent pour le particulier, le moindre décalage entre le train de vie d’un ministre et ses revenus déclarés. Il n’y a des bisbilles que sur les erreurs et les oublis des déclarations de patrimoine qu’ils doivent prodiguer pour accéder aux emplois. L’Administration pourrait lancer une procédure de taxation sur ses signes extérieurs de richesse, pour eux aussi.
Quels sont les critères des faux et des vrais riches ? Les faux riches utilisent une carte de crédit. Les vrais riches ont une liasse de billets, un chéquier ou une carte de débit. Les faux riches conduisent des véhicules neufs et voyants. Les vrais riches conduisent des véhicules plus anciens et solides.
Les faux riches portent les dernières marques de designers. Le vrai riche portera une paire de vieux jeans décolorés.
En finale, nous sommes d’accords. Nous sommes dirigés par de vrais riches qui entendent bien le rester. Pour lors, leur objectif est clair, promettre à l’électeur avant l’élection, ce qu’ils oublieront élus.

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