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La chute de l’Empire romain.

Il faut l’ouïe fine pour entendre quelques philosophes nous dire que c’est foutu, que la démocratie n’existe pas et que des gens qui ne sont pas des nôtres tourneront la page de notre civilisation, pour écrire la leur sur la suivante.
Où ? Mais sur une terre ancienne, préromaine : la nôtre !
Ceux qui n’y croient pas, qu’ils luttent ou ne luttent pas, la gauche contre la droite et la droite contre la gauche, closent toute discussion aux cris : « extrême droite ! fascistes ! nazis ! » à des Régis Debray, Michel Onfray, rejoints par une partie non négligeable des penseurs de ce siècle, estimant que nous sommes au bout du chemin.
Le pouvoir s’ingénie à falsifier, sans y parvenir, des faits simples : l’échec de la démocratie et la montée du fanatisme religieux musulman.
L’un passe encore, on en discute parfois à gauche, malgré les interdits : la démocratie ! Elle aurait pu être une grande et belle chose, elle n’est qu’une habile organisation des élites pour circonvenir le peuple et lui intimer l’ordre de bosser pour l’économie libérale.
L’autre on n’en parle qu’à mots couverts, depuis que l’extrême droite s’est emparée de la chose et qu’il n’est plus possible d’y donner un avis qui ne soit entaché aussitôt de zemmourisme.
C’est qu’on s’accroche à un principe et personnellement j’y crois encore : le prolétariat est le même à Damas qu’à Bruxelles. L’exploitation de l’homme par l’homme est une machine qui ne s’arrête pas aux frontières.
Mais ce qu’on n’avait pas prévu, c’est qu’un autre principe universel, celui des droits de l’homme, est en train de tomber en poussière et en passe de ne plus exister, entraîné dans les caniveaux de l’Histoire avec la laïcité.
Assez curieusement, le pouvoir toujours aussi féroce contre les travailleurs et tout qui se dit de gauche, par commodité et lâcheté est en train de donner des lettres de noblesse à la religion musulmane après avoir retiré celles de la religion catholique, qu’ils ont brandies comme une victoire de la laïcité sur l’obscurantisme religieux.
Tout en nous ayant débarrassé du pouvoir charismatique des prêtres se prétendant « Ex divino principio », de leurs toilettes extravagantes, hommes et femmes accoutrés, de leurs rituels et de leurs rendez-vous dominicaux avec un patron supposé, nous avons conservé pourtant certains attributs de l’Europe ancienne catholique. Les histoires touchantes racontées aux enfants, le sont toujours même si elles procèdent d’une forte imprégnation chrétienne, qui s’est transformée en contes consensuels, dans une sorte de folklore admis comme civilisationnel.
Ah ! que les Anciens se souviennent des cortèges du Premier de Mai, du PC, de la FGTB et du PS pleins de cris et de fureurs, dont le célèbre « plus un sou aux curés » anaphores ponctués de coups de sifflets, à propos de la guerre scolaire.
Aujourd’hui, les mêmes n’oseraient simplement plus la moindre allusion sur une religion qui nous apparaît autrement capable que l’autre, d’ensanglanter un quartier pour un mot de travers.
Plutôt que bredouiller sans l’oser pouvoir dire que toutes les religions sont contraires au génie humain et qu’elles ne sont tolérables que dans la discrétion du seul environnement familial, les voilà tout heureux de s’en prendre à l’extrême droite qui par un autre sujet, celui de l’immigration, les rejoints dans une espèce de nouveauté qui consiste à établir la laïcité sur le même plan d’égalité que les religions.

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Ainsi, la controverse ne devient que celle du nombre et de la sensation qu’ont certains d’un envahissement, qui va dénaturer notre équilibre et notre manière européenne de vivre ensemble.
Bien entendu la gauche et l’extrême gauche s’emparent avec soulagement du seul sujet du nombre, en fait un casus belli, ainsi on écarte ce qui gêne : le prosélytisme religieux musulmans, l’extrême brutalité des croyants salafistes dans certaines des interprétations du Coran et cette emprise de plus en plus grande de cette religion de par l’expansion de ses adeptes par le biais de la croissance migratoire.
Résultat, de la droite à la gauche extrême, un complet désintérêt pour la seule alternative collective pour tous : la laïcité.
C’est ainsi que Régis Debray, Michel Onfray et j’y ajouterai Finkielkraut, dont l’originalité blesse tout le monde, conscients du drame dans lequel sombre notre civilisation, craignent pour une démocratie déjà affaiblie par un système économique incompatible. Nous avons depuis cinquante ans une belle collection de fantoches qui sous couvert d’appartenir à des partis différents, n’en sont pas moins solidaires du libéralisme absolu et incapables d’écouter le peuple interprétant une musique différente.
Ne peut-on pas, pour une fois, cesser d’injurier les esprits libres, qu’aucun parti n’entrave et au moins respecter leurs inquiétudes ?
Savez-vous comment, selon Pline, l’Histoire de Rome s’est terminée ? « Rome devient une ville cosmopolite, une « assemblée populaire du monde », un monde entier comprimé en un seul endroit ». « Des Romains qui deviennent lentement minoritaires dans leur propre ville » selon Engels. L’élite romaine s’hellénise et la population s’orientalise. Les partisans traditionnalistes doivent lutter pour que le latin garde toute sa place en tant que langue officielle à Rome et dans l’Empire. On cherche à imposer le « modèle latin » mais c’est finalement une culture gréco-romaine hybride qui l’emportera.

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